Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois

Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois
Equateur, Pérou, Bolivie et Chili en famille

dimanche 25 octobre 2015

du 12 au 14 octobre : Le Salar d'Uyuni


Bienvenido en Bolivia!!!!

 Il est maintenant temps de rejoindre la Bolivie,le dernier pays de notre aventure andine et quelle meilleure façon de le faire qu’en traversant un des plus beaux paysages de l’Amérique du sud : Le Salar d’Uyuni. Nous avions pensé un temps, passer la frontière à Calama plus au nord, afin de rejoindre Uyuni et, de là, organiser notre aventure dans le Salar  mais, la frontière est là, juste derrière le Licancàbur qui nous observe depuis 5 jours du haut de ses 5960 mètres d’altitude et les treks au départ du Chili sont parfaitement rodés et pas forcément plus chers. Nous sommes le 12 octobre et nous savons maintenant que nous quitterons la Bolivie le 8 décembre pour les Galapagos, ce qui nous laisse donc près de deux mois pour visiter et profiter des trésors boliviens. C’est beaucoup, mais à la fois, nous ressentons le besoin de ralentir le rythme de notre voyage et d’espacer un peu plus les étapes, ne serait-ce que pour avoir le temps de vous les raconter.



Vers 7h00, nous prenons place à bord d’un minibus, en compagnie de deux jeunes allemandes Ina et Eva, pour avaler les 2000 mètres de dénivelé qui nous séparent de la frontière au sud de "l’altiplano bolivien". Autant le passage de la frontière entre le Pérou et La Bolivie ne méritait qu’une ligne sur  le zèle des douaniers chiliens, autant celui entre le Chili et la Bolivie mérite qu’on s’y attarde un peu plus. L’environnement du poste frontière côté Bolivien est désertique pelé et minéral. Perché à plus de 4300 mètres d’altitude,  au pied du volcan Licancàbur (qui possède à lui seul trois records : celui d’avoir en son sein le plus haut lac volcanique du monde, d’avoir l’écosystème le plus haut du monde, et d’être le lieu de la plus haute plongée bouteille au monde), l’air y est pur, l’oxygène plus rare et autant le paysage est un enchantement pour les nombreux touristes de passage,autant pour les douaniers, travailler à cet endroit relève de la double peine. Nos passeports parés d’un tout nouveau tampon, nous franchissons la frontière pour rejoindre le 4x4 où, Gilmar, chauffeur, guide et cuisinier à ses heures, nous attend pour un périple de trois jours dans le sud de l’"Altiplano bolivien" avec en point d’orgue, la traversée du "Salar d’Uyuni". Le temps est magnifique et il fait un froid mordant. En doudoune, nous nous apprêtons à  petit déjeuner  pour la première fois à 4300 mètres d’altitude avant de prendre la route pour l’exploration du parc national de "Fauna Andina Edourdo Avaroa".


 Une petite photo pour immortaliser le passage de la frontière.


Déjà nous apercevons au loin notre première étape, la " Laguna Blanca » vaste miroir d’une pureté éblouissante dans lequel se reflètent les sommets enneigés des alentours. Le spectacle est magnifique et nous flânons le long des berges gelées du lac, moi pour prendre quelques sublimes photos et les filles pour préparer le remake d’"Holidays on Ice" à 4000 mètres.  Le soleil est maintenant bien présent et nous avons  retiré quelques couches, même s’il persiste un de ses petits vents glaciales d’altitude qui nous saisie lorsqu’il souffle en bourrasque.

La Laguna Blanca





" Holidays on Ice" à 4000 mètres, on tiendrait pas deux heures!!


Un peu plus tard, c’est la "Laguna Verde" qui se dresse devant nous. La surface est effectivement d’un vert d’eau, un peu laiteux et Gilmar nous explique qu’à cet endroit,  les rayons du soleil révèlent la réaction chimique entre le cuivre et l’arsenic contenu dans les sols et dans l’eau ce qui donne à la lagune sa couleur caractéristique. Le bord du lac est recouvert d’écume dont le contact avec les mains n’est que moyennement recommandé comme le constaterons Ina et Eva nos deux jeunes allemandes curieuses.

La Laguna Verde



La troisième étape de cette magnifique journée consistera à s’immerger dans une source d’eau chaude issue tout droit de l’activité volcanique de la cordillère qui borde l’Altiplano, dont la température proche de 39° en fait un bain particulièrement agréable, le tout dans un décor que ne renierait pas n’importe quel amateur de thalasso. Quelques photos montrent néanmoins qu’il est préférable d’être immergé dedans jusqu’aux épaules car à l’extérieur le port de la doudoune reste obligatoire pour les frileuses timorées rétives à l’idée de se débarrasser d’une seule couche de plume protectrice.


 C'est chaud dedans, froid dehors


Sur l’heure du midi, nous ferons halte aux geysers "sol de Mañana ", où la terre laisse échapper la vapeur sous pression issue de la rencontre entre une probable nappe phréatique et l’activité volcanique environnante. Entre ces cocottes minutes, dont la vapeur peut s’élever à plusieurs dizaines de mètres dans un sifflement assourdissant, on trouve d’autres dépressions plus tranquilles mais tout aussi dangereuses, dans lesquelles la terre dissoute par l’acidité du sol et chauffée jusqu’à l’ébullition éructe à intervalles réguliers quelques bulles de gaz qui entrainent vers le ciel un peu de cette boue incandescente. Nous circulons avec prudence au milieu de cette terre en fusion, le site étant vierge de toute sécurisation et la chute fatale.

 Les geysers "Sol de mañana"


 Même pas peur!!


Après le repas de midi, nous irons explorer une des plus belles lagunes de ce plateau : « la laguna Colorada », dont la présence d’une algue microscopique lui donne cette couleur rouge/ocre et fait la joie de quelques centaines de flamants roses d’altitude qui en raffolent. Le spectacle est magique renforcé par la présence de ces grands échassiers au plumage éclatant, et les lamas qui broutent paisiblement le long des berges de la lagune ne gâchent pas la fête. Le paysage autour est toujours aussi sec et montagneux et l’aridité du décor contraste magnifiquement avec les couleurs éclatantes de ces différentes lagunes. Nous en avons plein les yeux et le jour décline doucement, temps pour nous de rejoindre notre premier hôtel à 3900 mètres d’altitude.


 La Laguna Colorada, 


 Les habitants du lac


 Quand lama fâché, lui toujours faire ainsi

Le lendemain, nous débuterons la journée par la découverte du « canyon del Inca », une vaste formation minérale de roches rouges érodées par le vent, dans laquelle on trouve encore des habitations en  pierre et des peintures rupestres ayant résistées à l’usure du temps. Ce sera l’occasion d’escalader quelques rochers mais pas aussi vite que les habitants actuels des lieux : les chinchillas.


 La maison du grand Schtroumpf

 Fred et Antoine en vacances

 La foie soulève des montagnes, mais là quand même...






Au cours de la matinée, nous explorerons d’autres formations minérales, comme le "labyrinthe de l’italien perdu", ou le "rocher coupe du monde", qui avec l’imagination fertile peuvent faire illusion, avant de pénétrer cette fois dans un vrai labyrinthe qui nous révèlera en son sein  la " laguna Negra " une des plus secrètes et des plus jolies lagunes de ces deux jours. Sa situation encaissée au cœur du canyon donne à l’eau une couleur sombre qui contraste avec l’ocre rouge des roches alentours et les vertes prairies qui la bordent, ou paissent tranquillement quelques lamas, dont je sais maintenant qu’ils ne sont pas sauvages (ça n’existe pas les lamas sauvages !!!). Un pique nique avec nappes sur les tables et aliments  délicieux et improbables dans un site aussi isolé accentuera encore le côté magique du lieu.




 La Laguna Negra


Après plusieurs heures de route dans « La valle de las Rocas », toujours dans ce décor de roches rouges où poussent des cactus géants, nous nous rapprochons inexorablement du Salar d’Uyuni et le paysage commence à changer progressivement. Exit les formations rocheuses et la terre rouge, le terrain s’aplanit pour laisser place au « Salar de Chiguana » où, aussi improbable que cela puisse paraître, poussent d’immenses champs de quinoa que guettent quelques vigognes isolées attendant une opportunité.  Le sol blanchit progressivement recouvert par le sel, l’air devient plus sec et c’est dans cette ambiance que nous arrivons dans le village fantôme de San Juan où tout nous rappelle les décors des westerns spaghetti jusqu’à la vieille gare ferroviaire  désaffectée et son château d'eau corrodé par le sel. Le soleil se couche progressivement à l’horizon et nous rejoignons notre hôtel aux portes du Salar d’Uyuni sur l’air de « Shine on your crazy diamond » des Pink Floyd dont l’intro à la guitare est de circonstance dans ce décor surréaliste. Je pense que le souvenir de cette traversée ressurgira chaque fois que je réécouterai ce magnifique solo de guitare.

 San Juan




Avant d’arriver dans notre hôtel, nous étions loin de nous imaginer que le sel était un matériau de construction, or ici, tout le prouve : les briques des murs extérieurs et intérieurs sont en sel, les colonnes qui soutiennent la charpente également jusqu’à nos lits dont les matelas reposent sur un sommier de sel. C’est incroyable, d’autant que nous sommes le 13 octobre 2015, soit 15 ans après que nous nous soyons  retrouvés Fred et moi en ce vendredi 13 octobre 2000 au 13 rue de l’Iton. L’endroit est unique et inoubliable pour célébrer cet événement. Joyeux anniversaire salé !!!


 L'hôtel de sel


Le lendemain, départ cinq heures pour assister au lever de soleil sur le Salar d’Uyuni. Nous nous retrouvons de nuit, au cœur de cette immensité plane, frigorifiés mais assistant à un des plus beaux moments qu’ils nous aient à tous été donnés de contempler. Le jour naissant dévoile enfin cette étendue de sel, dont l’épaisseur peut atteindre par endroit 40 mètres et qui est issue de l’évaporation d’une mer intérieure isolée par l’apparition des cordillères bordant la côte ouest de l’Amérique du sud. La chaleur, l’absence de précipitation et le vent ont fait le reste pour nous offrir cette succession d’hexagones salés à perte de vue composant ce paysage magnifique et lunaire perché à 3600 mètres d’altitude. Les preuves de la présence de la mer nous serons apportées par la visite d’une grotte en plein Salar tapissée dans son ensemble par une couche de corail fossilisée. Pour l'anecdote, le Salar d'Uyuni recèle à lui seul près de 50% du lithium de la planète et à l'heure de la voiture hybride ou électrique, il est à craindre que ce fantastique désert salé et isolé ne soit dévasté et transformé en millions de batteries. Malgré les nombreuses sollicitations des géants industriels de tout bord, Evo Moralès a jusqu'à présent refusé l'exploitation du Salar et s'est contenté d'y implanter une petite usine pilote bolivienne à la périphérie du parc naturel. Mais Evo Morales n'est pas éternel, et la pression des entreprises est très forte  pour que la Bolivie imite son voisin chilien qui exploite déjà à grande échelle le lithium du Salar d'Atacama. 

 Lever de soleil sur le Salar



 Du corail en plein désert


Nous nous dirigeons vers l’ile d’Incahuasi située au centre de ce lac salé et sur la route,  avec le soleil rasant de ce début de matinée, les sommets qui bordent le Salar semblent flotter sur la ligne d’horizon. A peine arrivés, nous entamons l’ascension de l’ile par un chemin qui serpente au milieu de cactus géants qui se dressent à plusieurs mètres au dessus du sol. Ces cactus, en grandissant, se solidifient de l’intérieur en sécrétant une substance proche du bois avec laquelle les Boliviens fabriquent toutes sortes de meubles ou d’objets de décoration. Au sommet de l’ile, la vue est magnifique et cette végétation épineuse, tout droit sortie du Far West, représente un premier plan phénoménal pour les photos.


 La isla Incahuasi



 D'étranges choses se passent dans le Salar, mais où est ma femme??


 Un cactus branché



 Le Salar d'Uyuni


Pour l’étape suivante, c’est bien de photo dont il s’agit. Nous avons rendez vous en plein cœur du Salar, afin d’y réaliser les photos les plus insolites, profitant de l’absence totale de repères visuels qui fausse la profondeur de champs. Les objets prennent des proportions gigantesques, certaines personnes rapetissent, d’autres ont l’allure de géant et nous mettons à profit ces illusions d’optiques pour laisser libre court à notre imagination et élaborer des scénari tous plus délirants, aussitôt immortalisés sur la pellicule.


 Quand je vous disais qu'il se passait de drôles de choses



 On saute à 1, 2, 3...

...ou à 1,2,3 et allez!!???

 On est pas arrivées!!

 Hyper dangereux le Salar


 Ma Fred de poche


 Remballe les gosses, on s'en va!!



Youpppiii!! j'ai retrouvé mon stick à lèvres!! 



Puis le 4x4 file sur cette immensité blanche pour nous conduire vers le cimetière des trains, seule véritable attraction d’Uyuni, où l’importante collection de wagons et de locomotives à vapeur date de la fin du XIXème siècle, à l’époque où Uyuni abritait une usine de wagons. Actuellement ces immenses mastodontes d’acier rouillent en plein soleil, et sont un spectacle insolite dans ce paysage désertique. 

 Le cimetière des trains





Après s’être imaginé pendant quelques instants chargeant jusqu’à la gueule les chaudières de ces demoiselles du rail, actionnant le puissant sifflet à vapeur pour annoncer le départ vers la pacifique, nous prenons place vers trois heures du matin, en première classe s’il vous plait, pour notre premier vrai trajet ferroviaire dans un train en état de marche ,vers l’est cette fois, direction Tupiza, la ville qui aurait vu la fin de Butch Cassidy et le Kid, tués alors qu’ils tentaient de rafler la paie des employés de la compagnie minière de Carlos Pero. L’aventure continue…


7 commentaires:

  1. super photos a couper le souffle tellement elles sont impossibles a imaginer.Ralentissez si vous voulez votre rythme pour notre plus grand bonheur visuel et imaginaire.On sent que le photographe a repris toutes ses valeurs bisous grand pere

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  2. je n'en reviens pas les paysages sont grandioses mais comment avez vous pu faire ces photos c'est extraordinaire merci de nous faire voyager gros bisous manou

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  3. Hola Elise!
    J espere que tu t'amuses bien, quelque part en Amérique
    Et que tu rentreras vite à la réunion car j'ai plein d'idées pour le livre qui n'attendent que ton approbation
    Muchos besos, Maëlle <3

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  4. Trop magnifique tout ça....envie d'être dans vos poches bien moltonnées au chaud.. car vous savez bien que vu les grosses basses températures; ça ne colle pas trop avec la peau noir....alors super merci d'être nos yeux....grâce à vous on y est presque..Bisous. les notue

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  5. Le temps laisse le temps de peaufiner vos photos en illusion d optique : exceptionnel ++++
    Biz des Victoire

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