Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois

Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois
Equateur, Pérou, Bolivie et Chili en famille

dimanche 18 octobre 2015

du 06 au 11 octobre : Brève incursion en terre chilienne


Après deux mois au Pérou, nous passons la frontière sud pour une brève incursion en terre chilienne avant de rejoindre la Bolivie.
 Changement de monnaie : le  pesos chilien remplace le sol péruvien, on avait pris l'habitude de diviser les prix par 3,5, maintenant c'est par 740 qu'il faut diviser. Il y a vraiment de quoi s'y perdre. Changement d'ambiance : les Chiliens ont l'air bien plus strict aux frontières et nos sacs sont fouillés au moins trois fois à la recherche de végétaux dont l'importation au Chili est interdite(on a compris ça après que Fred se soit fait subtiliser ses quatre pommes par un douanier inexpressif qui n'avait pas l'air de souffrir du scorbut).
 Changement de prix : tout est bien plus cher dans ce pays et on est finalement pas mécontents de n'y passer que 7 jours et de vite rejoindre la Bolivie avant que notre budget vacances ne fonde comme neige au soleil.
Par contre au chapitre des choses qui ne changent pas, il y a le décor que nous traversons pour rejoindre San Pedro d'Atacama, toujours aussi sec et désertique, avec ses improbables villages qui surgissent au milieu des sables profitant d'une source d'eau jailli d'on ne sait où.
Mais nous savons depuis plus de trois semaines que nous ne ferons pas l'impasse sur le désert d'Atacama , un des déserts les plus arides au monde et qui recèle une foule de paysages magnifiques et variés, et nous savons également que la famille Caillet, les globe trotters briançonnais que nous avions quitté à Bańos en Equateur, seront de passage sur San Pedro d'Atacama à partir du 8 octobre  après leur séjour d'un mois en Bolivie. On se suit depuis plus de deux mois sur nos blogs respectifs, mais on est impatients de tester le vin chilien en leur compagnie et d'avoir leur avis sur leur périple bolivien. Elise et Juliette sont également ravies de retrouver Faustine et Victor... je crois qu'ils ont prévu de parler devoirs et avancée du programme scolaire...
Nous arrivons le 7 octobre au matin sur San Pedro d'Atacama, ayant eu la double bonne surprise de s'apercevoir qu'un bus pouvait nous y emmener de nuit dès notre arrivée à Arica, (qui ne présente qu'un intérêt limité quand on n'a pas une planche de surf fixée aux pieds) et de constater qu 'alors que le Chili est situé à la même longitude que le Pérou, il y existe un décalage horaire de 2 heures nous permettant de diminuer notre temps d' attente à la gare routière . La recherche de l'hôtel est sportive compte tenu du fait qu'il nous faut sillonner une bonne partie de la ville avec nos gros sacs sur le dos, sous un soleil dont pas un nuage ne vient atténuer l'agressivité, avant de trouver un hébergement qui n'entame pas de moitié notre budget quotidien. Nous finissons par atterrir à "La casa del sol naciente" (la maison du soleil levant), une auberge de jeunesse abordable et pleine de vie où nous pourrons squatter un dortoir de cinq pour tous les quatre pendant le temps de  notre séjour. Nous profitons de la journée pour arpenter les ruelles de San Pedro d'Atacama, oasis en plein désert devenu en quelques années la destination la plus touristique du Chili.
La ville qui culmine à plus de 2400 mètres, située en pleine cordillère de sel entre la cordillère des Andes  et la cordillère Domeyco, est dominée par le majestueux volcan Licancàbur (5916 mètres), frontière entre le Chili et la Bolivie voisine. Cette situation privilégiée (pour les touristes, les professionnels du tourisme, les géologues et les astrologues), au milieu du Salar et dans un zone d'intense activité volcanique, permet l'accès à une foule de paysages lunaires, désertiques et géologiquement insolites que nous découvrirons en partie durant cette courte étape.

Vue sur le Licancàbur et ses 5916 mètres d'altitude

Comme la non organisation de ce voyage est d'une précision absolue, les Caillet sont également arrivés et nous nous retrouvons dans une gargotte le 8 octobre pour reprendre ensemble le fil de nos aventures. C'est vraiment agréable et plutôt inattendu de se retrouver en plein désert près de deux mois après notre première rencontre. Après l'échange d'anecdotes, galères, bon plans et projet pour la suite de nos périples respectifs en famille, nous organisons notre première ballade au Poso 3 (puit N°3), une piscine dans un oasis qui n'est située qu'à quarante minutes à pied de la ville. Mais quarante minutes en plein désert, sous un soleil de plomb à louvoyer entre les tornades de sable c'est long et le bain, même glacial est plutôt bienvenu.

Le lendemain, nous avons loué des vélos pour nous rendre à la "valle de la Luna" en pleine cordillère de sel. Une petite heure de vélo plus tard, avec le vent dans le dos, à croiser quelques japonais boitillants aux traits tirés, en costumes fluos,  avec des dossards mentionnant "marathon des quatre déserts", nous arrivons sur le site et l'ascension d' une imposante dune de sable nous permet  de découvrir un paysage magnifique sur le Salar et ses reliefs torturés. La gamme des couleurs est complète et contraste avec le blanc du sel qui tapisse le fond de la vallée. Nous ne sommes que tous les huit à regarder cette merveille, la plupart des autres touristes s'y rendant pour le coucher du soleil qui doit certes y être magnifique, mais qui ne remplace en rien le plaisir de s'affranchir de la foule. Au retour, nous explorerons ensemble des cavernes de sel, pour la plus grande joie de nos marmailles avant de rejoindre San Pedro . Le ciel se couvre de façon inhabituelle pour une ville en plein désert et nous fait craindre pour notre sortie observation des étoiles que nous avons programmé pour le lendemain.

Un des déserts les plus arides de la planète





Dur la cote en plein désert!



Photo de groupe au sommet de la dune

"La valle de la Luna", coté sud







"La valle de la Luna" coté nord


Les cavernes de sel et une de nos spéléologues en herbe



Le canyon de sel


Au réveil, ça se confirme, la couche nuageuse est épaisse et tous les sommets alentours sont invisibles. Aurélien, le guide avec lequel nous avions prévu d'explorer aujourd'hui le "salar de Tara", nous confirme que l'accès y est difficile voir impossible en raison de probables chutes de neige et nous propose de nous amener sur la "valle del arcoiris" moins élevée  en altitude. Tant pis pour le salar et va pour les arcs en ciel, d'autant qu'à l'arrivée le spectacle est incroyable. Par un savant mélange de réactions chimiques, de brassages géologiques et de catastrophes naturelles sur plusieurs millions d'années, les roches ont pris des couleurs invraisemblables qui nous sont restituées dans cette vallée pour le plus grand bonheur de nos yeux, d'autant que le soleil revient et que les couleurs n'en sont que plus éclatantes et de celui des enfants qui sous prétexte d'entamer une collection veulent nous plomber le sac à dos d'un stock conséquent de lourdes pierres colorées. Cette excursion sera l'occasion de découvrir Rio grande, un petit village perdu au milieu du canyon qui abrite une rivière bien moins grande que son homologue mexicain mais dont le jardin de la petite église aurait pu être le théâtre d'un duel dans un western spaghetti. Pour nous ce sera seulement le lieu d'un chouette pique nique avec Christophe, Delphine, Faustine et Victor et l'occasion de découvrir le délicieux vin Chilien  Carménère, cépage aujourd'hui introuvable en France, victime du phylloxera au 19ème siècle.

"La valle de la muerte"

"La valle del arcoïris"



Et ses incroyables couleurs

"El cojin de suegra"(coussin de belle mère) comme quoi au Chili les belles mères ne sont pas à la fête

L'église de Rio Grande

Dégustation du vin chilien à OK Corral

Le soir comme nous le craignons, la sortie étoile est annulée faute d'étoiles. Dommage, car le désert d'Atacama n'est pas le lieu de l'implantation du plus haut télescope permanent (6 mètres de diamètre) pour rien et le ciel aurait pu être l'occasion avec du matériel adapté de découvrir les planètes et pourquoi pas quelques nébuleuses.
Pour se consoler, nous irons boire quelques bières avec Aurélien et Emilie, notre guide breton et sa femme ,qui nous ferons partager leur quotidien de guides indépendants et leurs visions du Chili actuel. Ils confirmeront ce que nous pensions, à savoir que le Chili est un pays ultra libéral, où la libre entreprise est plus qu'encouragée, sans aucun système de protection sociale ou d'assurance chômage, et qui n'offre que peu d'aide aux résidents sans le sou qui souhaiteraient se former ou s'instruire. Longtemps en guerre contre la Bolivie, le Pérou et l'Argentine, Le Chili est isolé en Amérique du sud et s'en porte très bien. Les échanges commerciaux se font actuellement exclusivement avec les Etats Unis (seul pays du continent à avoir signé un accord de libre échange avec ces derniers) et la Chine et porte principalement sur le cuivre dont le Chili exporte près de 55 % des réserves mondiales. On comprend mieux pourquoi les relations aux frontières sont tendues et pourquoi on entend fréquemment coté chilien que les boliviens et péruviens sont corrompus et désorganisés, et vice versa. Les nuages de cendres consécutifs aux éruptions volcaniques coté chilien ont une fâcheuse tendance à ravager l'Argentine poussés par les vents d'ouest, ce qui n'arrange rien.
Le lendemain, nous nous séparons de nouveau avec la famille Caillet qui poursuit sa descente vers le sud et la terre de feu, alors que nous obliquons vers l'est et la Bolivie voisine via le Salar de Uyuni. Bien viaje la Familla et rendez vous à Briançon... depuis le temps que j'essaie d'y emmener Fred ce sera chose faite grâce à vous!!
Quand à nous, nous resterons une journée de plus sur San Pedro d'Atacama avant de contourner le Licancàbour pour rejoindre la Bolivie et nous profiterons de cette journée tranquille pour visiter le petit musée des météorites, petit mais passionnant, où nous avons réviser en partie l'histoire de la formation du système solaire et de la terre avec dans le rôle principale.... je vous le donne Emile... la météorite.
Le soir ,nous nous sommes mis sur notre 31,5, pour aller manger à "las delicias de Carmen", pour fêter en grande pompe l'anniversaire de Fred dont je ne révèlerai pas l'âge d'autant qu'elle rajeunit à vue d'oeil depuis le début de ce voyage et que je suis moi même un peu perdu dans le compte de ses années. C'était un super moment partagé en famille, très simple, comme Fred.
Demain, départ 8h00 pour une autre étape incontournable de ce voyage, le Salar de Uyuni.

 Ne reste qu'à contourner le Licancàbur pour rejoindre la Bolivie...

1 commentaire:

  1. allez y et continuez a nous faire rever .Le seul probleme c'est que lorsque nos amis vous inviterons ils vous obligerons en quelques heures a leur raconter tout votre periple.Bisous grand pere

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