Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois

Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois
Equateur, Pérou, Bolivie et Chili en famille

mardi 29 décembre 2015

du 08 au 17 dec : Les Galapagos ou "l'ile aux tortues"




Un vol La Paz/Guayaquil aurait été parfait, mais comme ce n’est pas d’actualité, nous sommes arrivés vers 13h dans la deuxième plus grande ville d’Equateur (2,16 millions d’habitants) pour se glisser sous les draps des lits de l’hôtel Versailles (on se prépare en douceur au retour en métropole), pour une énorme sieste réparatrice. En fin d’après midi, nous décidons d’aller visiter « El Maricon » (le quartier du bord de mer) déjà décoré pour « la Navidad » et le quartier de « las Peñas » dont les maisons aux façades peintes de couleurs vives bordent de multiples escaliers qui gravissent la colline et permettent l’accès à un joli phare du haut duquel on jouit d’une vue superbe sur la ville et le Rio Guayas en contre-bas.

 Le quartier de "Las Peñas"





Guayaquil au couché du soleil

Le lendemain, nous nous rendons de nouveau à l’aéroport de Guayaquil, pour notre vraie destination et l’objet de nos rêves les plus fous : les Galapagos. Nous avons longuement hésité sur la façon dont nous allions visiter ce chapelet d’iles volcaniques, peuplé d’iguanes et de loups de mer, peu motivés au départ à payer, pour une croisière d’une semaine en bateau, l’équivalent d’un mois et demi de voyage en famille en Bolivie (les devis des agences que nous avions contacté par mail étaient tout simplement exorbitants). L’autre option était d’effectuer plusieurs excursions en empruntant les vedettes taxis qui desservent en un temps record (deux à trois heures) les différentes iles de l’archipel et en dormant quelques nuits sur chaque. Cette option, certes moins chère ne nous aurait donné qu’une vision minimaliste des Galapagos, ne nous permettant de visiter en 7 jours que deux ou trois iles sur les six principales, nous imposant entre chaque de long trajet de bateau. Certaines rencontres, les semaines qui ont précédées le voyage, ont fait pencher la balance et nous ont convaincu d’opter si possible pour l’option croisière permettant une exploration bien plus approfondie de la faune et de la flore terrestre et marine, la découverte de paysage extraordinaire au cours du trajet et de prendre le temps de s’attarder dans ces petits coins de paradis, le bateau ne se déplaçant d’iles en iles que de nuit. Il semble de plus, être également possible de ne pas passer par une agence et de trouver sur place des places disponibles sur des bateaux à la dernière minute faisant chuter les prix par rapport au devis des agences de 30 à 50%. Nous ne visiterons les Galapagos probablement qu’une fois et nous avons donc décidé de tenter notre chance sur l’ile de Santa Cruz et de nous offrir pour clôturer cette magnifique épopée familiale de six mois, un magnifique cadeau de Noël, de jour de l’an, d’anniversaire et de Pâques pour les deux ou trois années à venir.

Alors que nous n’avons pas encore posé le pied sur l’ile nous comprenons rapidement que visiter les Galapagos est une aventure onéreuse, qu’il faut avoir anticipé un tant soit peu et qu’il est préférable de faire en fin de voyage. Alors que nous n’avons pas encore vu l’ombre d’un oiseau, nous sommes assaillis de taxes pour les droits d’entrée dans le parc national, pour l’application de scellés sur nos sacs à dos afin de contrôler l’absence de produits d’origine organique dans nos bagages et c’est près de 500 euros que nous devons verser au gouvernement équatorien pour avoir le droit de sortir de l’aéroport et de pénétrer enfin sur l’île Baltra, proche de Santa Cruz.

Mais dès l’arrivée, la magie opère et alors que nous nous apprêtons à grimper dans la barge qui doit nous faire traverser le bras de mer pour rejoindre Puerto Ayora, la plus grande agglomération de Santa Cruz, nous tombons nez à nez avec un loup de mer (« Lobo Marino »), faisant paisiblement la sieste sur le ponton de l’embarcadère et découvrons l’ensemble de la palettes de bleus qui compose la couleur de l’eau autour des iles de l’archipel. C’est magnifique, et nous sommes gonflés à bloc pour tenter de trouver le moyen d’embarquer sur un des ces magnifiques bateaux que nous apercevons dans la baie, pour aller découvrir toutes ces merveilles au fil de l’eau. Faisant confiance à la chance qui voyage avec nous depuis  notre départ, je me précipite dans les agences et trouve dans la première ce que je suis venu chercher, à savoir quatre places disponibles sur le Yolita II, un magnifique bateau de seize passagers, incomplet à ce jour, et qui nous fera voyager pendant 7 jours/6 nuits autour des 5 îles principales de l’archipel soit : Santa Cruz, Floreana, Santiago, genovesa, Bartolome et l’Isla Isabela. Le prix demandé, même s’il représente un cadeau de noël de luxe et toutefois, et comme on nous l’avez dit, près de 50% moins cher que le devis des agences, et je signe donc pour cette itinéraire fantastique avant d’aller annoncer la bonne nouvelles aux filles qui, pendant ce temps sont allées se baigner en évitant sur le chemin de piétiner les dizaines d’iguanes, de loups de mer et de pélicans qui jonchent les trottoirs de Puerto Ayora. Nous partirons donc demain pour cette belle aventure nautique et célébrons cette aubaine autour de fruits de mer dans une petite gargotte en bord de mer avant d’aller découvrir ce petit coin de paradis terrestre.

Le port de "Puerto Ayora"


Les autres habitants de Santa Cruz 

L’archipel des Galapagos, situé actuellement au niveau de l’Equateur, est composé de treize grandes iles et de six plus petites, relativement jeunes à l’échelle géologique, puisqu’elles se sont formées il y a un peu plus de 5 millions d’années. Ces iles situées sur un point chaud à la jonction des deux plaques tectoniques : Nasca et océanique des cocos qui glissent l’une contre l’autre, sont directement issus de l’activité volcanique et sont en fait les sommets émergeants d’anciens volcans sous marins pouvant atteindre, pour les plus haut, près de 4000 mètres d’altitude. L’activité volcanique se poursuit à la verticale de ce point chaud, notamment sur l’ile Fernandina qui a été le théâtre de la plupart des dernières éruptions ces dernières années, et les iles Galapagos sont en continuelle évolution. Selon l’intensité de l’activité volcanique, les iles composant l’archipel ont été colonisées, bien avant l’arrivée de l‘homme, par différentes espèces végétales et animales amenées par la voie des airs ou au gré des courants marins en provenance des caraïbes ou de l’Amérique du sud toute proche et qui se sont adaptées au fil de l’évolution, pour développer des caractéristiques propres à ce territoire, vierge de toute végétation à leur arrivée. L’homme n’a découvert les Galapagos que bien plus tard, en 1535, lorsque l’évêque de Panama, fraichement nommé perdit son cap  alors qu’il naviguait vers le Pérou. Initialement nommées iles des tortues, elles ne furent fréquentées pendant trois siècles que par des boucaniers ou des baleiniers, venant s’y réfugier, s’y ravitailler en eau potable et en viande fraiche, les tortues pouvant se conserver vivantes à fond de cale pendant plus d’un an sans eau ni nourriture. De nos jours, cinq iles sont habitées par 30000 habitants dont près de la moitié réside dans le village de Puerto Aroya sur Santa Cruz. Ce groupe d’iles isolées et leur fragile écosystème sont la vitrine d’une biodiversité réellement exceptionnelle que la présence discrète de l’homme n’a encore que peu altérée. Néanmoins, le nombre croissant d’habitants sur les îles et les touristes chaque année plus nombreux (60000 en 1998 contre près de 200000 actuellement), ne sont pas sans poser un grave problème écologique en terme de gestion des déchets et d’importation d’espèces invasives et  représente une menace pour certaines espèces endémiques déjà fragilisées par la présence humaine.

Jeudi 10 dec : Isla Santa Cruz :
Du ponton, nous apercevons le Yoleta II ancré au large et il nous tarde d’embarquer et de découvrir enfin notre hôtel sur l’eau pendant les sept prochains jours. En attendant, nous faisons connaissance avec nos compagnons de croisière et nous sommes vite rassurés. Ce ne sont ni des nababs russes, ni des membres de la jet set, mais des gens normaux qui, comme nous, se sont offert un beau cadeau de Noël. Nous appontons vers 12h et découvrons nos cabines situées à l’avant du bateau, dont les salles de bain sont à peu près de la taille de notre cabine sur l’Edouardo VIII (un autre genre de croisière tout aussi agréable, mais plus intime), et dont les lits sont magnifiquement décorés d’animaux exotiques en serviettes éponges. Le bateau comprend deux ponts avec, au premier quatre cabines dont les nôtres, un bar et une grande salle à manger, au pont supérieur, la cabine de pilotage et quatre autres cabines et enfin un petit escalier qui mène au toit terrasse avec chaise longue pour les bains de soleil, mais le rythme des activités ne nous laissera pas le temps de profiter de ce lieu sauf le soir pour regarder des ciels étoilés d’anthologie.

Notre hôtel Flottant : Le Yolita II





La présentation de l'équipage avec le Pacha et le maitre Coq




En notre absence, d'étranges personnages ont investi nos lits



L’après midi, un bus nous attend à terre pour notre première excursion à la réserve de tortues d’ « El Chato ». Nous découvrons, grâce aux explications de Rissel, le guide naturaliste qui nous accompagnera pendant ces sept jours, ces immenses animaux aux airs de créatures préhistoriques qui peuvent mesurer près d’1,20 mètres, peser entre 200 et 400 kilos et vivre entre 150 et 200 ans. La tortue géante des Galapagos est aujourd’hui l’objet de toutes les attentions et bénéficie d’un programme de protection draconien depuis 1960, mais avant cela, elles ont été menacées d’extinction. On estimait à 250 000 le nombre d’individus de cette espèce endémique de l’archipel avant leur découverte, et il en restait moins de 15 000 avant que les autorités prennent la décision de les protéger, victimes des hommes qui les chassaient pour leur viande et des espèces invasives implantées par l’homme comme les chèvres (détruisant la végétation nécessaire à leur croissance) et les rats, dont la taille dépasse largement celle des chats et qui sont des prédateurs naturels des bébés tortues. Depuis 2002, un programme d’éradication des chèvres (à l’aide d’hélicoptères et de tireurs d’élites) et des rats a permis de voir la population de ces géants terrestres augmenter de nouveau, et c’est un spectacle vraiment extraordinaire de les voir évoluer lentement, campés sur leurs énormes pattes terminées de griffes et de les voir replier leurs longs cous dans leurs immenses carapaces à la moindre alerte.

La tortue géante des Galapagos


La tortue Réunionnaise

Nous visiterons également d’immenses tunnels de lave, impressionnantes galeries pouvant mesurer plusieurs kilomètres et issues de la solidification de la couche externe de lave au contact de l’air, au cours d’une éruption tandis qu’à l’intérieur, la lave en fusion continue de s’écouler. Quelques centaines d’années plus tard, les parois de la galerie, conservent les traces de l’écoulement  de ce flux brulant formant d’impressionnant  figures géométriques et de magnifiques teintes de couleurs allant du bleu au vert, du basalte refroidit.

Les tunnels de lave

Dans la soirée, et alors que le capitaine dirige le Yoleta II vers l’ile Floreana, la plus au sud de l’archipel, nous aurons l’occasion de vérifier que la famille Poupel n’est pour l’instant pas sujette au mal de mer. Nous apprécierons le repas malgré les vagues qui secoue notre bateau et nous testerons pour la première fois la désagréable sensation de dormir dans une machine à laver.

Vendredi 11 déc : Isla Floreana ou Santa Maria.
Après une nuit agitée, ou j’ai pris la décision d’arrêter de me lever la nuit pour aller voir dans la cabine des filles que tout allait bien tant je les ai découvertes à chaque fois ronflant allègrement, ballotées par les vagues, avec un sourire de satisfaction me faisant regretter de ne pas moi aussi réussir à dormir aussi bien, nous découvrons au réveil la vue magnifique sur l’île de Floreana et sur la « corona del diablo » (la couronne du diable) qui la borde. Les frégates autour du bateau prennent déjà leur petit déjeuner et après en avoir fait de même, nous débarquons sur l’île pour y découvrir ses trésors.

"La Corona del Diablo"

Les rivages de Floreana



L’ile porte ce nom en hommage au premier président équatorien : le président Flores, mais portait initialement le nom de Santa Maria. Elle fut la première à être habitée par un irlandais nommé Patrick Watkins, abandonné sur l’île, avant de devenir une colonie pénitenciaire pour les soldats déserteurs.
Le chemin balisé qui s’enfonce à l’intérieur de l’île, nous conduit au milieu d’une végétation d’arbrisseaux de taille moyenne aux allures d’acacias caractéristiques de ce paysage volcanique balayé par les vents, aux abords d’un lac salé où s’épanouissent quelques flamants roses, également endémiques de l’archipel et qui sont, d’après Rissel, les plus roses de la planète (je n’ai pas suffisamment d’expérience pour l’affirmer, mais c’est un fait qu’il sont incroyablement roses et magnifiques).

Le plus rose du monde

Après les avoir longuement observé plonger la tête dans les eaux du lac, en équilibre sur une patte afin d’y puiser le précieux plancton qui leur donne cette couleur caractéristique, nous poursuivons la traversée de l’île pour découvrir nos premières tortues marines des Galapagos sur une magnifique petite plage de sable blanc. Elles sont incroyablement nombreuses et se laissent bercer par les vagues proches du rivage, et alors que les pieds dans l’eau, nous nous approchons pour les observer de plus près, une vingtaine de raies nous passent entre les jambes et jouent pendant de longues minutes dans vingt centimètres d’eau avant de repartir vers le large. Les Galapagos sont décidément incroyables, où les Iguanes se chauffent au soleil sur l’asphalte des ruelles, les loups de mer font la sieste sur les bancs publics et les raies prennent des bains de soleil en bord de plage.


Les tortues marines


Puis nous retournons sur le bateau, où nous attend un jus de fruit frais pour vite nous équiper pour une exploration du monde sous marin autour de la couronne du diable. 2015 est une année « El Niño », et le courant de Humboldt, un courant qui remonte de l’antarctique voisin a laissé la place au courant chaud venu d’Australie privant les poissons du précieux plancton venu du froid et des profondeurs, cause de la diminution de la densité de la population aquatique à cette période. Pour nous, touristes de la première heure, les eaux de la couronne du diable étaient bien suffisamment peuplées et nous avons assisté sous l’eau à un spectacle incroyable de bancs de poissons de toutes les espèces aux couleurs éclatantes, se régalant de plancton et de corail nullement inquiets de la présence de quelques requins pointes blanches et pointes noires endormis à même le sable dans une excavation rocheuse. Nous sommes comblés et il n’est que midi.

L’après midi, nous avons rendez-vous avec l’histoire et découvrons la première boite aux lettres des iles, installée aux Galapagos à la fin du XVIIIème siècle par des baleiniers américains et britanniques et qui est maintenant traditionnellement utilisée par les touristes qui y déposent une carte postale en espérant que quelqu’un de la même région visite le site et aille déposer la carte en main propre à l’adresse indiquée, plusieurs mois ou plusieurs années plus tard. Nous y avons déposé une carte pour le Havre et une pour la Réunion et attendrons patiemment que le hasard amène en ce lieu des compatriotes qui veulent bien jouer les facteurs.


La plus ancienne boite aux lettres des Galapagos


La forêt de cactus géant


Nos premiers Fous au pieds bleus


Un pélican

En fin d’après midi, nous enfilerons de nouveau les palmes, masque et tuba, mais la houle, le courant et une visibilité quasi nulle dissuaderons la plupart des membres du groupe de poursuivre l’exploration préférant profiter du soleil sur la plage de Floreana. Alors que je traine à sortir de l’eau j’apercevrai mes deux premières tortues entre deux eaux, que je suivrai quelques minutes avant de les voir disparaître dans le grand bleu clôturant cette incroyable journée en apothéose.


Samedi 12 dec : Isla Santiago.


"El Sombrero Chino"

Le bateau s’est de nouveau déplacé dans la nuit et à part le bruit de l’ancre qui nous a réveillé, nous avons passé une nuit bien plus calme que la veille. Nous découvrons en ouvrant la porte de la cabine, « El Sombero Chino » (le chapeau chinois), un îlot volcanique près de l’île Santiago qui, comme son nom l’indique, à la forme d’un couvre-chef asiatique.
Ce morceau de terre volcanique quasi exclusivement composé de roches basaltiques est dépourvu de végétation. Seuls quelques buissons de lichen viennent mettre un peu de couleur sur cette ile désertique mais pas inhabitée. En effet, une multitude de crabes, ou « Sally aux pieds légers », peuplent les rochers et se partagent l’espace avec une nurserie de loups de mer âgés de trois jours à quelques semaines qui jouent dans quelques centimètres d’eau,  ou singe leur mère qui récupère sur le sable d'un accouchement récent. 


Le crabe "Sally aux pieds légers"


La nursery






Nous poursuivons notre balade sur le sentier fléché pour découvrir d’énormes iguanes marins qui, après leur plongée pour se nourrir, se fond sécher au soleil dans un immobilisme parfait pour remonter leur température corporelle. Sous l’eau ils ne disposent que de 15 minutes pour s’alimenter avant d’avoir les muscles tétanisés par l’hypothermie et de se noyer. L’iguane marin est l’exemple le plus parlant de l’adaptation des animaux arrivés il y a plusieurs millions d’années sur ces iles nues et désolées et qui, pour survivre, ont du modifier leurs caractéristiques et apprendre à nager. 

L'iguane marin






Au retour sur le bateau et en longeant les côtes de l’île de Santiago, nous apercevrons notre premier manchot debout sur un rocher qui s’est prêté avec patience à la séance photo que nous lui avons imposé. Les manchots des Galapagos sont parmi les plus petits du globe et sont les seuls à vivre sous les tropiques.

"Un Pinguino"


Nous enfilons de nouveau nos costumes d’apnéïste en fin de matinée pour une exploration des fonds sous marins autour de « Sombrero Chino », et pour tenter d’apercevoir l’agilité des ces petits manchons tropicaux sous l’eau. Nous n’aurons pas cette chance mais la présence de requins pointe noire, d’énormes poissons perroquets multicolores et surtout d’un banc de quelques milliers de petits poissons que nous nous amuserons à poursuivre afin de les voir changer de direction rapidement et en groupe bien ordonné, ne nous laisseront pas le temps d’être frustré. Encore un moment magique sous marin, avec un pensée pour tous les amis de la Réunion grâce a qui nous avons une Go pro et de belles prises de vue de ces moments inoubliables.



L’après midi, nous irons à terre, sur l’île Santiago à la découverte des iguanes terrestres, plus gros et bien plus colorés que leurs homologues marins. Immobiles au sol, leurs couleurs jaune oranger les camouflent à merveille et ce n’est que grâce à l’œil de lynx de Juliette que nous avons pu voir les premiers.


L'Iguane terrestre

Le lézard des laves des Galapagos



Dimanche 13 dec : Retour à Santa Cruz.
Ce jour, c’est levé 6h pour une exploration de la mangrove autour de l’île de Santa Cruz. Nous circulons à la rame, en silence pour tenter d’apercevoir les nombreux oiseaux qui nichent au cœur de cette végétation incroyable qui pousse les pieds dans l’eau salée et également les bébés requins qui en ce début de matinée sont encore en chasse. Nous verrons également des dizaines de tortues marines dont les mâles, très actifs en cette saison, tentent avec beaucoup de difficultés d’escalader les femelles et de s’installer sur leurs dos pour un petit moment intime.


La mangrove au lever du soleil



Quels mâles aura la primeur

Des bébés requins pointe noire en chasse

Pendant que je retourne à l’aéroport pour tirer quelques sous (les bières sur le bateau coutent une fortune…), et ramener à l’aéroport les autres membres de notre équipage de touristes, les filles en profitent pour aller en compagnie du capitaine, se baigner sur une plage militaire privée, et jouer dans l’eau avec les loups de mer. Mais dans l’eau, l’agilité de ces mastodontes est impressionnante et il n’est pas toujours évident de savoir si ils jouent ou si ils chargent pour protéger leurs petits.
Nous découvrons nos nouveaux compagnons pour nos trois jours restants et tout comme le premier groupe, pas de nababs, ni de jetsetter à l’horizon. Après une petite sieste, les zodiaques nous conduisent sur terre pour une petite balade au milieu des cactus géants avec comme souvent, des iguanes marins, des pélicans  et d’impressionnants fous aux pieds bleus qui plongent en piqué, bec en avant, pour ressortir quelques secondes plus tard avec dans le bec un petit poisson frétillant tout surpris d’avoir subit une attaque venue du ciel.

L'île "Daphné Mayor"

Les fous en piqué

Un pélican au repos



Une frégate 

On est mieux ici qu'au boulot



Lundi 14 dec : Isla Genovesa.
Nous avons fait une longue route durant la nuit, franchissant de nouveau l’Equateur pour rejoindre la partie septentrionale de l’archipel et nous réveiller sous le soleil dans la baie de Darwin, sur l’île Genovesa. Cet ancien cratère, aussi appelé « île des fous », est le repère de ces oiseaux aussi gauches sur terre qu’impressionnants en vol et de dizaines d’autres espèces endémiques des Galapagos, qui protégées depuis de nombreuses années se laissent approcher de près.
La matinée, le zodiaque nous dépose sur une petite plage en bordure de la baie pour observer, toujours en sillonnant un petit sentier balisé, les nids des « fous aux pieds rouges » que les femelles et les mâles surveillent et dont ils couvent alternativement les œufs. Loin d’être effrayés, ces volatiles nous observent d’un air dubitatif et nous avons tout le loisir de les photographier en gros plan marchant maladroitement sur le sable ou décrivant d’acrobatiques arabesques dans les airs. Nous verrons également des « fous aux pieds bleus », des « fous de Nasca » blancs et noirs avec leur bec jaune/orangé et des frégates rarement posées au sol mais dont les mâles arborent en vol un magnifique jabot rouge vif pour impressionner les femelles et avoir une chance d’être l’élu de ces dernières pour la reproduction.

Mouette à queue d'aronde

Un bébé pas encore fou


Un fou au pieds rouges




Un Fou de Nasca


Dans la matinée, nous longerons en plongée la baie de Darwin à la recherche « del Tiburone martillo » (le requin marteau), qui restera bien caché, toutefois nous aurons la chance d’apercevoir des requins pointes blanches et des nuées de chirurgiens bleus au milieu desquels se camouflent de magnifiques poissons anges du pacifique, noirs mais recouverts de liserais de couleurs vives et variées.


L’après midi, nous grimperons par un petit sentier étroit sur le plateau de l’île Genovesa, pour admirer, en vol et au sol des fous de toutes sortes, des colonies de pétrels des tempêtes nichant dans les falaises de la côte nord de l’île, des hiboux brachiottes et des "tropics birds" ressemblant à s’y méprendre aux pailles-en-queue réunionnais. Nous resterons sur le plateau jusqu’au coucher du soleil regardant les ombres s’allonger alors que Genevesa s’illumine sous les derniers rayons du soleil, à contempler ces magnifiques acteurs ailés produire leur récital, retardant le plus possible le moment de quitter ce petit paradis pour volatile.


Les bords de la Baie de Darwin


La petite fille qui murmurait à l'oreille des oiseaux

Les frégates en chasse


Une frégate mâle et son jabot rouge


Le cactus de lave

Un fou de Nasca en vol

Le hibou Brachiotte





Ce soir nous redescendons vers le sud vers l’île de Santiago, et sortie de la baie de Darwin, la mer se creuse nous promettant une nouvelle nuit des plus agitées.

Mardi 15 dec : Isla Bartolome :
Quel spectacle au réveil ! le Yolita II  est ancré dans la baie de Sullivan, face à l’île de Bartolome, une île basaltique dont la coulée de lave récente l’a rendue vierge de toute végétation, hormis quelques lichens argentés. Nous débarquons vers 6h00 sur la berge, et empruntons un petit sentier dont les marches en bois gravissent les pentes de ce volcan. Au sommet, à 115 mètres d’altitude, nous découvrirons une vue fantastique sur la baie de Sullivan et sur l’anse des manchots au lever du soleil. Le spectacle est magnifique et incroyablement tranquille. Seul le vent qui s’est levé au sommet de l’île vient troubler cet instant de réflexion sur la beauté et la paix de certaines régions du monde.

La vue du sommet de "la Isla Bartolome"








En redescendant, et après le petit déjeuner, nous irons observer, sous la surface, des requins pointes blanches et pointes noires, de nombreuses "raies sarten" à demi enfouies dans le sable, une incroyable population de poissons de récif d’une taille impressionnante et pour que le tableau soit complet, deux magnifiques tortues nageant majestueusement à quelques encablures de nos yeux ébahis. Fred, prétextant une hypothermie se fera subrepticement déposée près d’un bout de rocher pour nager seule en compagnie d’un manchot des Galapagos pour la plus inoubliable partie de cache cache sous marine.





L’après midi, nous nous remettrons une deuxième fois à l’eau, pour encore plus de plaisir avant de débarquer sur la baie de Sullivan, une immense étendue de lave noire qui n’a pas plus d’un siècle et qui présente une succession de dessins géométriques que les rayons du soleil couchant mettront en relief, accentuant les courbes régulières de ces arabesques naturelles.



Les arabesques de lave



La Isla Bartolome

De retour sur le bateau, nous profiterons de notre dernière soirée sur le toit terrasse du bateau en admirant un magnifique ciel étoilé vierge de toute lumière parasite.

Mercredi 16 dec : Isla Isabela.
On a beau avoir l’estomac bien accroché, c’est tout de même une gageure de parvenir à trouver le sommeil avec de telles conditions de mer. Il doit visiblement falloir avoir moins de 13 ans pour y parvenir, car pour Elise et Juliette, il s’est agit d’une nuit comme les autres, calme et tranquille. Le programme pour la matinée devait se résumer à l’ascension de la « Sierra Negra », un des plus imposants cratères de l’île d’Isabela, mais qui malheureusement, en cette fin d’année « El Niño », est recouvert du matin au soir par une épaisse couche de nuages rendant l’ascension humide et tout espoir d’y apercevoir la vue illusoire.
Cette météo prévisible à conduit Rissel, notre guide, à prévoir un plan B et à nous conduire dans les terres pour visiter de nouveau un tunnel de lave et une ferme de tortues géantes des Galapagos qui, sans vouloir faire le difficile, nous a moins impressionné que la première sur l’Isla Santa Cruz, dont l’environnement plus sauvage et plus naturel mettait bien plus en valeur ces animaux préhistoriques.




Au retour, vers 11h l’équipage débarque nos sacs à dos et nous quittons le Yolita II définitivement pendant que le reste du groupe poursuit l’aventure pour encore trois jours autour de l’Isla Isabela.
Nous terminons cette extraordinaire aventure dans ce lieu unique et sauvage, en nageant une dernière fois avec les manchots et les loups de mer, jouant dans les vagues de la magnifique plage de sable blanc de la côte sud de l’île, avant de rejoindre nos lits sur la terre ferme pour une nuit calme sur le plancher des vaches, sauf pour Fred qui souffre du mal de terre après 7 jours en mer et pour qui le lit tangue encore.

Jeudi 17 dec : Isla Santa Cruz et Isla Baltra.
Le lendemain nous ferons la pire traversée de toute la semaine pour rejoindre Santa Cruz, dans une vedette rapide où pendant deux heures nous seront ballotés par les vagues nous faisant regretter le confort du Yolita et nous confortant dans l’idée que ce cadeau de Noël merveilleux nous a épargné quotidiennement ces traversées houleuses. Le retour vers l’aéroport se fait sans problème, enchainant le bateau, le taxi, la barge et le bus et nous décollons vers 12h conscient d’avoir vécu un moment unique, et d’avoir eu la chance de pouvoir découvrir ce lieu magique de la meilleure façon qui soit.

Dès ce soir, nous reprendrons un bus pour Otavalo, connu pour son marché artisanal et qui nous permettra de terminer les achats de noël avant de prendre l’avion pour Bogota, le dimanche 20, puis Paris et la normandie où nous espérons retrouver toute la famille en pleine forme pour les fêtes. Nous avons des milliers de souvenirs à raconter, des centaines de photos à montrer et quelques jours de vacances pour profiter  encore du temps d’avoir du temps.