Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois

Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois
Equateur, Pérou, Bolivie et Chili en famille

jeudi 3 décembre 2015

du 20 au 24 nov : Sajama



Le parc de Sajama

Après une nouvelle nuit à Cochabamba (on s’était pourtant promis de ne pas retourner dans cette ville) et deux nuits à Oruro où nous avons visité le musée des mines, ce qui a permis aux filles de gommer leur frustration depuis Potosi et de pénétrer elles aussi dans une ancienne mine et de voir "El Tio", nous retournons une nouvelle fois dans les grands espaces vierges et magnifiques de Bolivie pour aller passer quelques jours dans le parc national de Sajama, au pied du volcan du même nom qui culmine à 6542 mètres, le plus haut sommet de Bolivie. Pour cela nous avons pris un bus en direction de La Paz, qui nous a arrêté à Patacamaya, une grande ville linéaire construite autour de la voie rapide Oruro/La Paz et qui est le lieu de ravitaillement de tous les petits "pueblos" isolés de cette partie de l’altiplano, pour reprendre un petit combi qui en quatre heures nous a amené jusqu’au village de Sajama à travers des paysages magnifiques, qui nous ont rappelés, un temps, les paysages du Sud Lipez. A l’arrivée, nous nous sommes installés dans l’hôtel Pachamama (aussi improbable que cela puisse paraître, ça ne nous était pas encore arrivé en Bolivie), un petit hôtel sympa avec seulement deux chambres que nous avons toutes occupées. Le choix s’est porté sur cet hôtel pour la cuisine de Doña Teodora, qui nous avait été chaudement recommandé à l’entrée du parc et qui a été à la hauteur de sa réputation ; une des meilleures soupes de quinoa de Bolivie. Il est pas loin de 17 heures quand nos sacs sont posés dans la chambre. Le soleil se couche tranquillement sur la frontière chilienne toute proche et nous admirons les merveilleuses couleurs dont se parent le volcan Sajama recouvert de neige et « los dos jemelos », les volcans Parinacota et Pomerane qui culminent tous les deux à plus de 6200 mètres et qui sont incroyablement identiques. Ce n’est pas la saison de l’ascension du volcan Sajama (de mai à octobre), très prisée des alpinistes, et le village est quasiment désert quand nous arrivons. De nombreux hôtels sont fermés  et seule une cinquantaine de personnes résident de façon permanente dans le parc pour s’occuper des cultures de quinoa et des quelques milliers de lamas et d’alpagas qui représentent la  principale population du parc. On est aux anges, un paysage superbe, un site isolé déserté par les touristes, des habitants accueillants et prévenants et des tas de camélidés chevelus que nous n’avions plus vus depuis le Salar d’Uyuni.
 

Le volcan Sajama

 La plaza du village 


 Le lendemain, après une excellente nuit, bien que nous soyons à 4200 mètres et que ce soit de loin l’endroit le plus haut où nous ayons dormi, nous prenons un petit déjeuner au soleil quand passent devant nous Gaïa, Clotilde et Géraud que nous avions quitté à Torotoro au milieu des dinosaures et qui ont finalement changé leur plan pour également profiter des trésors du parc de Sajama. Contents de les retrouver et n’ayant rien de précis prévu pour la journée, nous nous greffons sur leur projet d’aller admirer la plus haute forêt du monde, composée de queñuas nains, endémiques de l’altiplano et particulièrement bien adaptés à la haute altitude. Nous grimpons tranquillement au cours de la matinée sur les contreforts du volcan, prenant sans trop s’en apercevoir de l’altitude, jusqu’à ce que nos estomacs commencent à crier famine et que les filles s’impatientent d’arriver enfin a cette fameuse forêt de « quinoa » que nous avons dépassé depuis bien longtemps. Après le pique-nique dans un décor superbe, nous trouvons ensemble que cette randonnée manque d’un but et comme il nous reste un peu d’énergie, nous avisons un petit col qui doit nous permettre d’avoir une belle vue sur le parc de Sajama et qui fait une excellente conclusion à cette belle randonnée non balisée. Les derniers mètres sont difficiles, surtout pour les pitchounes qui rament un peu derrière et pour cause, on s’apercevra, grâce à la sublime application maps.me sur l’I phone, qu’on est à 4992 mètres (5000 debout sur un rocher avec le bras tendu), et qu’alors qu’on partait pour aller voir quelques arbres à flanc de montagne, nous venons de faire notre premier vrai sommet à 5000 mètres avec près de 800 mètres de dénivelé positif. Belle performance dont nous sommes tous fiers d’autant que ce « petit col », qui n’a pas de nom, nous permet d’embrasser l’ensemble du parc de Sajama et de faire des photos magnifiques. Une petite photo de groupe au sommet et deux heures plus tard nous sommes redescendus au village pour fêter ça autour d’une bonne bière bien méritée.  Pendant ce temps les filles jouent aux apprentis paléontologues avec des os de lamas ramassés au cours de la descente. Elles sont ravies d’avoir fait cette randonnée ensemble mais jurent bien qu’on ne leur refera plus le coup de la petite balade pour aller voir une forêt de « quinoa », qui n’en est d’ailleurs pas une et qui se trouvait soit disant pas loin. Nous quittons Gaïa, Clotilde et Géraud qui ont encore plus de 6 mois de voyage et poursuive leur descente vers le sud de la Bolivie. Bonne route et à bientôt sur les blogs respectifs.




 La forêt de Queñuas, qui se trouve au début de la rando

"Los Jemelos" : le Parinacota et la Pomerane

 Une petite pause


 Le Pique nique à 4800 mètres


 5000 mètres en famille 

 Nos potes d'ascension

 Les filles avec Gaïa



 Le jour suivant, nous nous levons vers 5h30 car nous avons trouvé un chauffeur pour nous emmener admirer les geysers de Sajama qui sont encore plus impressionnants au lever du soleil, compte tenu de la différence de température. A l’arrivée, le spectacle est extraordinaire, alternant fumeroles sous pression jaillissant de la terre dans un bruit assourdissant de cocote minute, marmites de boue qui éructent des bulles de gaz à intervalles réguliers et  bassins d’eau bouillante limpide autour desquels on retrouvent quelques coquilles d’œufs, preuve que d’ingénieux visiteurs ont tenté des expériences culinaires et que ce lieu est un emplacement idéal pour un bivouac si on est en panne de réchaud.
 
 Les geysers




 C'est là où on a oublié les oeufs


 un bain de pieds volcanique

Après près de deux heures à circuler entre les fumeroles, le chauffeur nous dépose à huit kilomètres du village pour une séance de "thalasso" dans des sources d’eaux thermales sorties des entrailles de la terre et dont la température doit avoisinée les 40° vue que Fred s’est baignée. Le lieu est magnifique, parfaitement aménagé et surtout désert à cette heure matinale et nous profitons de la piscine naturelle  en famille, totalement immergés, à regarder passer les lamas et à se prendre en photo les doigts de pieds en éventail. Le propriétaire des lieux qui poursuit l’aménagement du site, vient s’enquérir que tout va bien et nous discutons tranquillement de son quotidien et du parc national de Sajama qui se développe progressivement et qui dispose de richesses propres à être de plus en plus visité et exploité. C’est ce qui m’a été fatal. Au début du voyage, vu le peu de mot en espagnol que j’étais capable d’aligner, il ne me serait surement rien arrivé, ou à peine un discret érythème insignifiant mais, après près d’une heure d’échange en slip sous un soleil de plomb et à 4000 mètres d’altitude, le propriétaire me conseillera d’aller mettre un tee-shirt, mais il est déjà trop tard. Je suis rouge écrevisse et les 3 heures de randonnée au milieu des champs de lamas, d’alpagas et de vigognes de midi à 15 heures n’arrangeront rien. Toute la famille malgré la crème solaire est dans le même état, sauf Elise qui ne quitte jamais sa polaire qu’il fasse moins deux ou quarante degrés.

 Les eaux thermales de Doña Ines

 Elle est bonne!!

 Un mâle écrevisse dans son bouillon!!




 L'alpaga avant ... et après

Nous ne sommes pas pressés de rejoindre la ville, et décidons de prolonger encore d’une journée notre séjour dans le parc de Sajama afin de profiter une dernière fois du lever de soleil sur les volcans jumeaux et du magnifique coucher de soleil sur le volcan Sajama. Entre ces deux événements majeurs de la journée, nous en profitons pour travailler un peu avec les filles, pour flâner autour de la place du village et boire un dernier maté de coca chez notre « Mamita » attitrée, qui n’en finit pas de courir pour satisfaire nos moindres désirs. Une journée de calme dans un paysage de rêve où l’important n’est pas de faire, mais de laisser faire et ça, ça n’a pas de prix !!!
Demain levé 4h30 pour ne pas rater l’unique transport qui nous mènera vers La Paz, aussi appelé "El Alto", la plus haute capitale du monde.


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