Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois

Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois
Equateur, Pérou, Bolivie et Chili en famille

mercredi 25 novembre 2015

du 13 au15 novembre : Torotoro, sur la piste des dinosaures

Jurassique Bolivia!!

Le temps de faire prolonger nos visas sur Cochabamba, ce qui nous permettra de constater que changer l’adresse des bureaux nationaux d’immigration  est un sport national en Bolivie, et nous partons pour le parc national de Torotoro sur la piste des dinosaures, rien de moins ! Ce parc est situé à près de 150 kilomètres de Cochabamba, accessible par une piste récemment pavée qui serpente d’un canyon à l’autre, dans un décor qui nous rappelle un peu celui rencontré dans la région de Tupiza. Les roches sont argileuses et ocres, érodées par le vent et la pluie, et nous circulons à flanc de falaise au milieu des acacias et de quelques jacarandas en fleurs. La route est magnifique et l’accueil, quatre heures plus tard, sur la place du village de Torotoro est pour le moins singulier. Il n’est en effet pas commun de se retrouver face à face avec un énorme Tyrannosaurus Rex et un Velociraptor dans un pueblo n’excédant par les 10000 habitants. L’histoire de ce village est assez insolite. Crée il y a 150 ans, Torotoro était jusque dans les années 70, un des villages les plus isolés de Bolivie, jusqu’à ce qu’un argentin, géologue et paléontologue à ses heures, se penche d’un peu plus près sur des dépressions dans des plaques d’argilites proche du village et annonce qu’ils s’agissent d’empreintes de dinosaures solidifiées datant du crétacé (de - 145 à – 65 millions d’années). Imaginez la nouvelle !! Depuis, des dizaines d’autres traces ont été retrouvées appartenant à des herbivores et des carnivores de toutes tailles, suffisamment pour que le gouvernement bolivien crée un parc national il y a 21ans, face refaire la route, forme des guides et commence à exploiter le filon pour notre plus grand bonheur.
Nous nous installons à l’arrivée du trufi (l’équivalent des colectivo péruviens), à l’hôtel Etelvina, un hôtel très cher, trop calme et qui n’est absolument pas à la hauteur du prix demandé. Définitivement, nous allons continuer les hôtels bas de gamme où l’accueil est bien plus sympa et qui permettent d’échanger avec d’autres globes-trotter. D’autant que, contrairement à ce que disait le Lonely Planet qui date de deux ans, et en deux ans il s’en passe des choses en Bolivie, Torotoro n’est pas en reste sur l’offre d’hébergement.

Le lendemain, nous partons pour le canyon de Torotoro et la cascade de Vergel avec Asli et Louise respectivement turque et irlandaise. Sur la route nous découvrons, grâce à David notre guide, les fameuses traces de dinosaures, solidifiées et le mystère de leurs présences dans une vallée bolivienne à près de 2700 mètres d’altitude. Ces empreintes, vieilles de plusieurs millions d’années, sont en effet antérieures à la formation des Andes, et à l’époque de ces mastodontes, l’ensemble de la région de Torotoro se trouve au niveau de la mer. Le climat est tropical et le sol est meuble imprimant profondément les traces de ces bipèdes ou quadrupèdes d’un autre âge. Les changements climatiques successifs ont permis leur conservation et le mouvement des plaques tectoniques à littéralement plissé et surélevé le sol pour donner ce paysage accidenté relégué à plusieurs centaines de mètres d’altitude. C’est vraiment impressionnant, surtout quand Elise allongée se révèle à peine plus grande que l’énorme empreinte d’un brontosaure dont la taille du pied permet d’en déduire une longueur de la tête à la queue de près de 20 mètres. Nous circulons une bonne partie du temps dans une rivière asséchée bordée d’acacias jusqu’au canyon de Torotoro dont le, mirador et sa passerelle en arc de cercle, nous offre une plongée dans le vide de plusieurs centaine de mètres avec frissons garantie et une vue superbe sur la rivière en contre bas que survol de magnifiques perroquets multicolores en voie de disparition qui ont choisit un perchoir bien abrupte pour avoir la paix. 

Il valait mieux ne pas se retrouver sous son pied!!



"El canyon de Torotoro"

La suite du sentier se présente sous la forme d’une succession de marches abruptes qui descendent rejoindre le fond du canyon, et dans un dédale de rochers immenses dans lequel serpente la rivière, nous atteignons la cascade Vergel. Le lieu est un petit paradis au fond du canyon et dans un petit paradis, on se baigne sauf Fred pour qui l’eau est un peu fraiche et qui prétextera qu’il faut bien quelqu’un pour prendre les photos. Le retour, sous le soleil de cette fin d’après midi nous offrira des couleurs superbes sur la vallée de Torotoro et sur les montagnes environnantes.

Le fond du canyon après une descente sportive

La cascade Vergel

Sujet au vertige, s'abstenir!!



Le deuxième jour, David nous conduit sur les hauteurs du village, à près de 3800 mètres d’altitude, pour admirer « la Ciudad de los Itas », un magnifique amoncellement de roches que la mer et les vagues, présent il y a plusieurs millions d’années, se sont chargées d’éroder. Le sentier descend dans des canyons étroits où la végétation masque les entrées et les sorties, et traverse d’étranges et sombres grottes soutenues par des piliers dont certaines sont si grandes qu’elles sont encore le lieu de cérémonies religieuses ou rituelles. Le paysage est magnifique et nous nous faufilons dans ce décor, tantôt dans de courts boyaux étroits, tantôt escaladant des échelles pour découvrir d’étranges rochers aux formes d’iguanes, d’éléphants ou de carapaces de tatous. Nous ferons également la connaissance, dans ce lieu magique, de Geraud et Clotilde qui revienne sur les traces d’un voyage effectué en couple il y a 12 ans, avec cette fois dans leur bagage une petite Gaïa âgée de 9 Ans qui pose sur ce monde un regard tout neuf et qui du coup le leur fait découvrir à travers ses yeux, ce qui nous fait un sacré point commun.

 Chevaucher un Iguane, c'est pas tous les jours

 "La ciudad del Itas", avant la descente


 Un des nombreux canyon de la "ciudad del Itas"

 D'étranges petits animaux bien sympathiques et très joueurs!!



 La cathédrale!


 Pour passer d'un canyon à l'autre, c'est pas mal d'avoir perdu un peu de poids


Le temps des deux heures de balades dans cet univers oniriques, les nuages sont devenus menaçant et le tonnerre gronde nous faisant craindre pour la suite de la journée et l’exploration de la grotte de « Humajalanta ». C’est en effet une autre des particularités du parc de Torotoro, qui dispose de quoi faire saliver tout spéléologue en quête de nouvelles explorations souterraines. Le parc compte près de 55 grottes découvertes à ce jour, dont seulement 12 ont été explorées et une seule aménagée pour la visite. La grotte de « Humajalanta » est située non loin du village et après le pique nique toujours sous la menace du tonnerre, nous enfilons nos casques, nos lampes frontales et descendons le chemin qui mène à l’immense trou noir dans lequel s’engouffre un torrent bruyant et turbulent. La pluie menace mais visiblement il n’y a pas de danger à aller explorer les deux kilomètres de galeries aménagées, et nous pénétrons avec Elise et Juliette (sans Fred qui ne goute que moyennement la spéléo), sous terre pour deux heures d’exploration souterraine. Le trajet dans la grotte est une boucle avec, à mi parcours, la présence d’une cascade souterraine. Pour l’atteindre nous traverserons plusieurs salles contenant de magnifiques concrétions minérales, comprenant nombres de stalactites et de stalagmites, dont certains se sont rejoints pour former d’immenses colonnes. A d’autres endroits les concrétions sont regroupées en fines draperies qui ornent le plafond et parent la voute de la grotte d’une fine dentelle vieille de plusieurs milliers d’années. L’aménagement de la grotte est assez sommaire et n’a que peu de point commun avec ses cousines du Périgord. Pour rejoindre la cascade il nous faut ramper, dévaler des toboggans naturels en prenant bien soin de soigner sa réception, descendre de quelques mètres en rappel à l’aide de corde fixe et escalader quelques blocs de pierre qui se dresse sur notre passage, déjà étroit. Rien qui n’effraie les filles, bien au contraire qui s’en donnent à cœur joie dans les passages « techniques » et qui ressortirons de la grotte maculées de boue de la tête au pied, trempées mais heureuses de leurs exploits souterrains, qu’elles iront raconter en détails à Fred qui pendant ce temps affrontait en surface l’orage sournois qui couvait depuis le matin.


 En grandissant la Cordillère des Andes a littéralement plissé le paysage

 Nous sommes désormais dans la mâchoire inférieur d'un crocodile géant

 Avant d'entrée dans la grotte, qui m'a pris mon piolet??

L'entrée

 Les concrétions

Un parcours particulièrement ludique, patauger dans la boue, 
c'est génial!!


 Toutes crades, mais qu'elle bonheur!!

 Et pendant ce temps Fred passe entre les gouttes et photographie les fleurs

 Le groupe au complet

 Le paysage après l'orage

 C'est plus petit, mais bien plus dangereux!!

Les paléontologues en herbe!!

Sans même se décrotter, nous nous retrouvons autour d’une bonne bière avec Clotilde et Geraud pour échanger sur nos aventures de la journée et pour partager nos impressions sur les joies du voyage au long cours en famille, pendant que nos filles respectives jouaient aux paléontologues en herbe sur la place du village au milieu des dinosaures.
Le parc de Torotoro a été pour toute la famille un grand coup de cœur avec des paysages extraordinaires, et l’occasion d’un voyage dans le temps à l’époque de ces géants aujourd’hui disparus et dont la roche à conservé les traces.


Même à 10000 kilomètres, nous pensons fort à toutes les innocentes victimes d’un processus de destruction orchestré par des fanatiques extrémistes dont les actes de barbarie perpétués en son nom, doivent faire regretter au prophète d’être aimé à ce point par une bande d’abrutis décérébrés. Quand est ce qu’on va leur dire que les milles vierges qui sont censées les attendre vont leur cracher à la gueule !!! Vivons à fond, aimons, voyageons, partageons et avec ça nous serons de taille à résister!!

 Un message fort gravé dans la terre et vieux de plusieurs millions d'années!!

1 commentaire:

  1. Bonjour les amis du bout du monde, Torotoro est effectivement un site remarquable et saisissant pour les petits et grands. Nous avons été heureux de vous rencontrer sur ce parc. Nous sommes actuellement à Sucre et profitons de votre super tuyau le petit hotel "La dolce Vita". Au programme, grasse matinée, rattrapage des cours de Gaia, petite visite de la ville. On s'est installé dans la petite cuisine de l'auberge et on se prépare de gargantuesques salades de légumes et de fruits du marché. cela nous change un peu du poulet et du riz sud-américain. gros bisous et profitez bien de votre dernière ligne droit sur le continent
    Gaïa, Clotilde et Géraud

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