Voilà que se termine notre épisode sédentaire. Après 15
jours d’immobilisme sur Sucre, nous reprenons la route avec une soif de découverte toute neuve et l’envie
de poursuivre l’exploration des immenses étendues sauvages boliviennes. N’ayant
pas le temps d’aller à la frontière Est de la Bolivie, visiter les missions
jésuites en pleine forêt amazonienne, nous projetons de nous arrêter à Santa
Cruz, à la limite de « la selva » (forêt vierge), pour rejoindre le
plus rapidement possible la ville de Samaïpata et le parc national Amboro. Nous
étant particulièrement bien renseignés,
nous découvrons juste avant de monter dans le bus de nuit qui doit nous mener
en 10 à 15 heures à Santa Cruz, que la
piste défoncée que nous emprunterons (c’est pour ça que nous prenons des bus de
nuit, pour ne pas voir la route) passe par Samaïpata et s’y arrête vers trois
heures du matin. Le sommeil est long à venir, car malgré les sièges semi
inclinables, les chaos de la piste sont une véritable invitation à l’insomnie. Quand
Morphée nous accueille enfin, il n’est pas loin de trois heures et il est déjà temps
pour nous de descendre du bus
rejoindre nos sacs à dos qui nous
attendent sur le bord de l’avenue principale du village. Dans la précipitation,
le manque de sommeil et le soucis de ne pas écraser un ou deux marmailles au
passage, qui dorment dans l’allée du bus, nous laisserons ma guitarlélé (mon
cadeau d’anniversaire) faire route seule vers Santa Cruz et quitter
définitivement notre condor espérant
qu’elle soit trouvée par un musicien qui en fera bon usage. Comme nous n’avons
pas réservé d’hôtel, tout surpris que nous étions d’arriver aussi tôt à
destination, nous nous dirigeons vers la
place centrale, très jolie au demeurant, pour y finir la nuit sur les bancs publics
ou allongés sur nos sacs en guettant avec impatience les premiers rayons du
soleil et l’ouverture du premier café. Finalement, vers 7h nous finirons par
nous affaler dans un des lits de l’hôtel Siles pour récupérer de cette nuit
mouvementée.
Les enfants, ça dort partout!!
Pour fred, sur un banc d'accord mais avec un oreiller confortable!!
Au réveil, vers midi et alors qu’on nous avait prédit la
pluie, c’est un soleil radieux et un vent du diable qui domine et qui nous
incite à profiter de cette aubaine pour aller visiter dès l’après midi le site archéologique
pré-colombien d’ « El
Fuerte », situé à moins de 10 kms de Samaïpata, d’autant que sur la place,
un taxi se propose de nous y conduire pour un peu plus de 10 euros et de nous
attendre deux heures le temps de profiter du lieu. Sur place, le site est perdu
en pleine montagne et magnifiquement mis en valeur. Perché au sommet d’une
colline d’où l’on a une vue magnifique sur le relief accidenté de la région, il
se compose d’une immense dalle de pierre de près de 100 mètres de long sur
laquelle sont gravées de multiples représentations d’animaux et creusées de nombreuses niches qui auraient abritées
des idoles au cours de cérémonies religieuses pratiquées depuis 2000 ans avant
JC. Les Incas ont investi les lieux à partir de 1470 et on trouve sur le site,
les vestiges d’une organisation typique de cette civilisation avec au pied de
la dalle des ruines de bâtiments dédiés au commerce et à la politique et sur
les hauteurs les ruines du « Temple du Soleil et de la Lune » et un
observatoire dont le rôle était d’établir un calendrier précis qui devait servir
aux célébrations des cultes et à l’agriculture. C’est toutefois aux espagnols
qu’on doit le nom du site : « El Fuerte » (le fort), baptisé en
1600 à l’arrivée des conquistadors qui, tout à leurs préoccupations
belliqueuses n’ont retenu du lieu que le coté stratégique.
"El Fuerte"
Les niches qui abritaient les idoles
Les fondations Incas
L'observatoire
Le lendemain, nous embarquons dans un 4x4, avec Juliette et Phillipine, deux belges en vadrouille sur la fin de leur périple bolivien, pour « Los Nidos del Condores » (les nids des condors), un pâturage d’altitude que nous atteindrons après un peu plus de deux heures de piste et deux heures de marche dans une forêt semi tropicale, où nous aurons la chance de voir planer, en se jouant des courants ascendants, toute une famille de condors à l’envergure impressionnante et aux vols majestueux qui pendant plus d’une heure nous offrirons un ballet aérien à faire pâlir d’envie tous les ornithologues de la planète. De nids, nous n’en verrons qu’un ou deux, perchés à flanc de falaise et inaccessibles autrement que par la voie des airs. Pour les autres , il nous aurait fallu une bonne paire de jumelles , mais comme il ne s’agit nullement de faire les difficiles, nous nous contenterons d’avoir été les spectateurs chanceux de ce merveilleux spectacle.
Un condor cornu surgissant des bois
Le vrai ballet aérien vient de débuter
Le grand jeu de la semaine : trouver trois condors au moins!
La cascade de la "Pajcha"
Sa plage de sable fin
et la famille Poupel moins notre frileuse en pleine ablution
Avant notre départ de Samaïpata, nous sommes allés visiter, initialement pour faire plaisir à Elise et Juliette, "El Refugio", un petit zoo que tient une famille suisse passionnée, qui récupère les animaux abandonnés, blessés ou que des familles ne peuvent plus garder et qui depuis 15 ans à constituer une jolie ménagerie dans un lieu agréablement aménagé. Nous avons pu voir des tortues de terre de toute taille, des colonies de capucins en cage ou en liberté selon leur degré d’agressivité, des singes écureuils timides et discrets, un lama féroce et enragé, des aras aux couleurs éclatantes et aux becs acérés et Cheeta, un singe hurleur, amateur de musique et de câlins.
Iréné le perroquet ou Sarah le ara
Myrtille la chenille, urticante à souhait
Marcelin le capucin, un poil insolent
Verneuil, le singe écureuil
Elsa le lama, féroce et enragée
Et Cheeta, qui s'est trouvé un lieu pour la sieste
j'ai mis la famille en location, y'a pas de mal à se faire un peu de sous!
on s'accroche, ça va secouer
Avant de partir, Manuela, ayant eu vent de notre projet de rejoindre Cochabamba par Santa Cruz, nous dissuadera de nouveau de rejoindre cette grande ville et nous donnera le moyen de s’économiser quelques heures de bus inconfortable en rejoignant le village de Mairana pour y prendre « l’express » de nuit pour Cochabamba. A nouveau une terrible nuit de transport en perspective, sur le même type de route qu’à l’allée, avec une arrivée prévue à 2h00 du matin, mais avec cette fois la possibilité de prolonger la nuit dans le bus jusqu’au levé du soleil à 6 h, non pas que la compagnie de bus, par grandeur d’âme, soit particulièrement soucieuse du bien être de ses passagers, mais parce que la ville de Cochabamba à une très mauvaise réputation la nuit et qu’y circuler sac au dos à la recherche d’un hôtel représente un risque non négligeable d’y laisser quelques plumes. Ça fait moyennement envie mais c’est de cette ville que nous comptons partir sur les traces des dinosaures…
Salut,
RépondreSupprimerpour le grand jeu de la semaine j'ai trouvé que deux condors (si je ne me trompe pas..) , un au milieu de la photo sur un rocher et un autre à gauche sur un autre rocher, pour le reste je sèche.
Il sont où les autres ???
Bob de Marley
il me semble que l'adrenaline circule fort dans vos veines et que les sensations aussi bien dans les grottes que sur les places ou la nuit dans des villes mal famees sont frequentes gros bisous et prenez bien soin de vous.Nous sommes amateurs de narration de vive voix Manou et grand pere ou mieux tes parents
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