Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois

Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois
Equateur, Pérou, Bolivie et Chili en famille

mardi 6 octobre 2015

du 16 au 24 sept : Cusco et la Vallée Sacrée

Cela fait plus d’un mois que nous sommes au Pérou et nous atteignons enfin le sud et la ville de Cusco. ; plus rapidement que prévu car nous avons de nouveau chamboulé quelque peu les plans. Les voyages sont faits de rencontres, et au cours du notre, trop de gens nous ont parlé du désert d’Atacama dans le nord du Chili comme une étape inoubliable, unique et surtout immanquable. Du coup, l’idée a fait son chemin et Fred qui veut faire le Chili en vélo dans un future proche, s’est dit que si on faisait le nord au cours de ce voyage, il ne resterait que le sud ce qui n’est déjà pas une mince affaire. Nous avons donc opté pour un nouveau saut de puce en avion de Lima à Cusco et nous longerons le sud du Pérou pour rejoindre Arequipa et le Chili voisin. C’était de toute façon le principe que l’on s’était fixé au départ : « pas de plan précis d’itinéraire et laisser une grande part à l’imprévu et aux rencontres pour le choix des étapes de notre circuit andin ».
Nous avons donc repassé une journée sur Lima (pas plus), et pendant que les filles visitaient le superbe musée MALI dans le centre historique, je rappelais Oscar, mon chauffeur de taxi d’il y a 8 jours pour de nouveau tenter de trouver un objectif à visser sur mon bel appareil photo au rencard depuis un mois et demi. C’est fait, l’opération est couronnée de succès et je vais donc arrêter d’accabler ce bon vieux Coolpix, qui même s’il montre des signes de faiblesse, nous a quand même bien dépanné.
L’arrivée sur Cusco, après seulement une heure et demi de vol pendant lequel nous avons survolé la Cordillère des Andes d’est en ouest est mouvementée eu égard aux nombreuses turbulences à l’atterrissage. Mais le pilote est un expert et s’engouffre sans encombre entre deux chaines de montagnes pour nous poser comme une fleur sur la piste de l’aéroport de Cusco. Nous passerons en tout plus d’une semaine dans l’hôtel Quipu (prononcez Quipou en espagnol), une ancienne maison coloniale avec une petite cour intérieure où nous sera servi le petit déjeuner au soleil tous les matins et dont le personnel sera à nos petits soins pendant ses huit jours. Par le biais de l’hôtel, nous réserverons rapidement le moment tant attendu de la découverte du Machu Picchu, qui se fera le lundi 21 septembre… mais c’est une autre histoire.



Cusco est une ville située à 3400 mètres d’altitude qui s étale dans une vallée magnifique entourée de montagnes brunes et sèches et était la capitale de l’empire Inca. Les conquistadors, déterminés à anéantir la culture Inca et toutes formes de résistance se sont particulièrement acharnés sur Cusco, pillant, détruisant et remodelant à leur convenance l’architecture de la ville. Ne subsiste actuellement intra-muros que les fondations immuables et antisismiques  d’anciens palais ou temples incas qui ont servi d’assises solides aux édifices espagnols et dont on peut admirer encore actuellement la précision de l’ajustement des pierres entre elles. Le grand tremblement de terre de 1650, qui a partiellement détruit la ville et dont le récit se retrouve dans de nombreux tableaux d’artistes de l’époque, ne les a en rien altérées.



Le centre historique s’articule autour de la magnifique "plaza del armas", située en lieu et place de l’ancien espace cérémonial inca,  qui est bordée par la cathédrale édifiée en 1560 sur les ruines de l’ancien palais de Pachacutec, la « Iglesia de la Compaña de Jesus » construit par les jésuites dont la façade baroque est une merveille de réalisation et par de nombreuses maisons coloniales aux balcons de bois sculptés sous les arcades desquelles se regroupent les magasins d’artisanat et les agences de voyage vendant du rêve garanti et « à pas cher ». Après l’achat de l’indispensable « boleto touristico » (billet touristique), permettant l’accès aux sites de la vallée sacrée et aux nombreux musées de la ville, et du « boleto religioso », pour l’accès à la cathédrale et aux églises, nous avons flâner de longues heures dans les ruelles étroites et pavées dont certaines grimpent à pic vers les hauteurs de la ville et dévoilent de petites places magnifiques desquelles on a une vue superbes sur les toits et les trésors architecturaux de la cité. La présence d’audio guides en français dans les différents sites religieux de Cusco, a été un vrai plus pour comprendre l’importance de l’armada d’évangélisation accompagnant la dictature militaire espagnole qui s’est abattue sur ces pauvres quechuas et leurs croyances ancestrales. D’immenses tableaux représentant l’enfer et les milles tourments réservés aux hérétiques qui continueraient à adorer leurs dieux païens montrent la pression qui était mise sur le peuple andin à se convertir. La place importante prise actuellement par la religion catholique dans toute l’Amérique du sud et les nombreuses processions religieuses avec déballage d’icônes, parades en costumes de Jésus et ses saints sur des chars immenses renseignent sur l’efficacité de cette propagande. Toutefois,on note quelques concessions sur le dogme consenties par les évangélistes espagnols comme la scène de la nativité où le lama et le mouton remplacent l’âne et le bœuf, et la représentation de la Cène avec au centre de la table un Cuy rôti (cochon d’inde) et un plateau de fruits exotiques.







Autour de Cusco, s’étend la « Vallée Sacrée », avec tellement de vestiges de la civilisation Inca qu’il n’y avait pour nous qu’une alternative possible :les faire tous au pas de course, dans un car bondé au milieu de touristes polyglottes appareils photos en bandoulière, ou n’en voir qu’une partie, en famille et à notre rythme, appareil photo en bandoulière.
Nous avons donc choisi de visiter Sacsahuaman le site le plus proche de Cusco, situé sur les hauteurs de la ville, qui semble avoir été un temple plus qu’une forteresse Inca. En effet, la présence de trois énormes remparts de près de 10 mètres de haut composés de pierres pesant pour certaines plus d’une dizaine de tonnes ajustées avec une telle précision qu’il est parfois impossible d’y glisser une aiguille, contraste avec les moyens disponibles à l’époque pour investir une place forte,qui se limitaient à de simples arcs, frondes ou armes de jet. Le site est immense, et la présence de petits escaliers de pierre entre ces gigantesques murailles permet de sillonner ce monumental sanctuaire et invite à s’interroger sur l’acheminement, la taille et l’ajustement de ces monstres granitiques, l’hypothèse la plus probable étant la présence sur le site au moment de sa construction de plusieurs centaines de milliers de «fidèles» admirateurs du Dieu Soleil.





                


Le second site est une ancienne cité Inca fortifiée situé à près de 50 kilomètres de Cusco, du nom de Pisac. A y regarder de loin, le nom sonne comme une village de Dordogne et la situation géographique du site archéologique rappelle effectivement ceux que l’on croise en longeant la rivière du même nom. Position stratégique identique au sommet d’une falaise d’accès difficile, vue imprenable sur la vallée en contre bas annihilant toute possibilité d’attaque rapide et impromptue avec en plus une exploitation rigoureuse et méthodique des parois abruptes du promontoire sous la forme de terrasses étagées et cultivables permettant aux habitants de pouvoir disposer d’une autonomie alimentaire sans dépendre des ressources de la vallée. Le site se divise en une partie haute comprenant le village ou subsiste les murs de plusieurs dizaines d’habitations que séparent d’étroites ruelles abruptes, et une partie basse comprenant les sources sacrées et le temple du soleil auxquels on accèdent en empruntant le « tunnel des Incas » orifice naturel qui traverse littéralement la montagne renforçant la sécurisation du site en cas d’invasion. Nous sommes retournés à pied jusqu’à l’actuel village de Pisac dans la vallée en empruntant les escaliers vertigineux au milieu des terrasses, avalant le dénivelé à la vitesse de nos gazelles lancées à pleine vitesse dans la descente. Un site vraiment impressionnant à la gloire du Dieu Soleil qui témoigne de toute l’intelligence militaire et stratégique de cette civilisation, que nous avons visité presque seuls,les cars ayant ravalé leur flot de touristes pour la visite de la suite des sites de la Vallée Sacrée.







Enfin, la dernière journée ,nous sommes allés voir le site de Maras/ Moray, un site Inca aux allures de théâtre antique à ciel ouvert, niché dans un paysage  magnifique face aux hauts sommets de la Cordillère. Plutôt qu'un théâtre, il s’agirait en fait de l’ancêtre du laboratoire agro-alimentaire construit afin d’évaluer la croissance de différentes cultures en fonction de la température au sol et de l’exposition au vent. Les terrasses se succèdent en cercles concentriques réguliers, s’enfonçant d’autant en profondeur que le diamètre diminue. Les explications sur le site sont assez pauvres, mais on comprend qu’en profondeur, les terrasses protégées du vent, doivent permettre des cultures plus fragiles qu’en périphérie  plus exposée au vent et au froid. Néanmoins, l’imaginaire travaille dur et il est plus facile d’y voir une assemblée de fidèles sur les gradins avec le prêtre en contre bas plasmodiant ses incantations au Dieu Soleil avant de sacrifier un lama sur l’autel. A la fois, l’ingéniosité des Incas est une réalité et la thèse du laboratoire est plus que crédible eu égard à leurs talents dans le domaine de  l’architecture, l’irrigation et dans l’optimisation des terrains qu’ils exploitaient.





D’ailleurs le dernier site de la journée confirmera une nouvelle fois le génie de cette civilisation, et leur faculté d’adaptation, et nous découvrirons sous le soleil, l’impressionnant site des « Salinas » ; une rivière salée issue de sources chaudes en amont, habilement détournée par les Incas pour remplir une succession de bassins étagés de faible profondeur, nous permettant de découvrir nos premiers marais salants de montagne. Le paysage est magnifique, la blancheur du sel contrastant avec les montagnes brunes environnantes. De petits chemins nous permettront de descendre dans le canyon aux milieux des bassins y découvrir le travail des locaux qui exploitent cette saline de mai à octobre, raclant inlassablement l’eau stagnante afin d’y récolter le sel, après évaporation de l’eau, qui servira pour la plus grande partie de la production à l’alimentation du bétail. Les photos sont magnifiques tant les contrastes sont saisissants, et ce site qui est un des plus impressionnant de la Vallée Sacrée clos magnifiquement cette semaine de découverte de la région de Cusco et  de ses richesses archéologiques.









3 commentaires:

  1. Bon ok ça marche!
    Sublime Cuzco!
    C'est marrant que même à cette période il y ait des invasions de touristes, j'imaginais pas du tout ça!
    Merci à votre blog qui me permet de voyager du chu!
    Bisous à vous 4 et oubliez de faire la bise à esteban et cie
    polor

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  2. c'est superbe tous ces paysages, je vous lis régulièrement et ça me rappelle tellement la Bolivie. J'admire les filles, comment vous faîtes pour qu'elles vous suivent sans broncher apparemment!!
    Vous êtes tous si souriants, pas de galères, enfin vous nous le dites pas!!! Je suis admirative de tout ce que vous découvrez et votre courage, surtout les filles. Je vous embrasse tous les 4. Sabine

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