Cela fait plus d’un mois que nous sommes au Pérou et nous
atteignons enfin le sud et la ville de Cusco. ; plus rapidement que prévu
car nous avons de nouveau chamboulé quelque peu les plans. Les voyages sont
faits de rencontres, et au cours du notre, trop de gens nous ont parlé du
désert d’Atacama dans le nord du Chili comme une étape inoubliable, unique et
surtout immanquable. Du coup, l’idée a fait son chemin et Fred qui veut faire
le Chili en vélo dans un future proche, s’est dit que si on faisait le nord au
cours de ce voyage, il ne resterait que le sud ce qui n’est déjà pas une mince
affaire. Nous avons donc opté pour un nouveau saut de puce en avion de Lima à
Cusco et nous longerons le sud du Pérou pour rejoindre Arequipa et le Chili
voisin. C’était de toute façon le principe que l’on s’était fixé au
départ : « pas de plan précis d’itinéraire et laisser une grande part
à l’imprévu et aux rencontres pour le choix des étapes de notre circuit
andin ».
Nous avons donc repassé une journée sur Lima (pas plus), et
pendant que les filles visitaient le superbe musée MALI dans le centre
historique, je rappelais Oscar, mon chauffeur de taxi d’il y a 8 jours pour de nouveau tenter de trouver un objectif à visser sur mon bel appareil photo au
rencard depuis un mois et demi. C’est fait, l’opération est couronnée de succès
et je vais donc arrêter d’accabler ce bon vieux Coolpix, qui même s’il montre
des signes de faiblesse, nous a quand même bien dépanné.
L’arrivée sur Cusco, après seulement une heure et demi de
vol pendant lequel nous avons survolé la Cordillère des Andes d’est en ouest
est mouvementée eu égard aux nombreuses turbulences à l’atterrissage. Mais le
pilote est un expert et s’engouffre sans encombre entre deux chaines de
montagnes pour nous poser comme une fleur sur la piste de l’aéroport de Cusco. Nous
passerons en tout plus d’une semaine dans l’hôtel Quipu (prononcez Quipou en
espagnol), une ancienne maison coloniale avec une petite cour intérieure où nous
sera servi le petit déjeuner au soleil tous les matins et dont le personnel sera à
nos petits soins pendant ses huit jours. Par le biais de l’hôtel, nous réserverons
rapidement le moment tant attendu de la découverte du Machu Picchu, qui se fera
le lundi 21 septembre… mais c’est une autre histoire.
Cusco est une ville située à 3400 mètres d’altitude qui
s étale dans une vallée magnifique entourée de montagnes brunes et sèches et était la capitale de l’empire Inca. Les conquistadors, déterminés à
anéantir la culture Inca et toutes formes de résistance se sont
particulièrement acharnés sur Cusco, pillant, détruisant et remodelant à leur
convenance l’architecture de la ville. Ne subsiste actuellement intra-muros que
les fondations immuables et antisismiques
d’anciens palais ou temples incas qui ont servi d’assises solides aux
édifices espagnols et dont on peut admirer encore actuellement la précision de
l’ajustement des pierres entre elles. Le grand tremblement de terre de 1650,
qui a partiellement détruit la ville et dont le récit se retrouve dans de
nombreux tableaux d’artistes de l’époque, ne les a en rien altérées.
Autour de Cusco, s’étend la « Vallée Sacrée », avec tellement de vestiges de la civilisation Inca qu’il n’y avait pour nous qu’une alternative possible :les faire tous au pas de course, dans un car bondé au milieu de touristes polyglottes appareils photos en bandoulière, ou n’en voir qu’une partie, en famille et à notre rythme, appareil photo en bandoulière.
Nous avons donc choisi de visiter Sacsahuaman le site le
plus proche de Cusco, situé sur les hauteurs de la ville, qui semble avoir été
un temple plus qu’une forteresse Inca. En effet, la présence de trois énormes
remparts de près de 10 mètres de haut composés de pierres pesant pour certaines
plus d’une dizaine de tonnes ajustées avec une telle précision qu’il est
parfois impossible d’y glisser une aiguille, contraste avec les moyens
disponibles à l’époque pour investir une place forte,qui se limitaient à de
simples arcs, frondes ou armes de jet. Le site est immense, et la présence de
petits escaliers de pierre entre ces gigantesques murailles permet de sillonner
ce monumental sanctuaire et invite à s’interroger sur l’acheminement, la taille
et l’ajustement de ces monstres granitiques, l’hypothèse la plus probable étant
la présence sur le site au moment de sa construction de plusieurs centaines de
milliers de «fidèles» admirateurs du Dieu Soleil.
Le second site est une ancienne cité Inca fortifiée situé à
près de 50 kilomètres de Cusco, du nom de Pisac. A y regarder de loin, le nom
sonne comme une village de Dordogne et la situation géographique du site
archéologique rappelle effectivement ceux que l’on croise en longeant la
rivière du même nom. Position stratégique identique au sommet d’une falaise
d’accès difficile, vue imprenable sur la vallée en contre bas annihilant toute
possibilité d’attaque rapide et impromptue avec en plus une exploitation
rigoureuse et méthodique des parois abruptes du promontoire sous la forme de
terrasses étagées et cultivables permettant aux habitants de pouvoir disposer
d’une autonomie alimentaire sans dépendre des ressources de la vallée. Le site
se divise en une partie haute comprenant le village ou subsiste les murs de
plusieurs dizaines d’habitations que séparent d’étroites ruelles abruptes, et
une partie basse comprenant les sources sacrées et le temple du soleil auxquels
on accèdent en empruntant le « tunnel des Incas » orifice naturel qui
traverse littéralement la montagne renforçant la sécurisation du site en cas d’invasion.
Nous sommes retournés à pied jusqu’à l’actuel village de Pisac dans la vallée
en empruntant les escaliers vertigineux au milieu des terrasses, avalant le
dénivelé à la vitesse de nos gazelles lancées à pleine vitesse dans la
descente. Un site vraiment impressionnant à la gloire du Dieu Soleil qui
témoigne de toute l’intelligence militaire et stratégique de cette
civilisation, que nous avons visité presque seuls,les cars ayant ravalé leur
flot de touristes pour la visite de la suite des sites de la Vallée Sacrée.
Enfin, la dernière journée ,nous sommes allés voir
le site de Maras/ Moray, un site Inca aux allures de théâtre antique à
ciel ouvert, niché dans un paysage magnifique face aux hauts sommets de la Cordillère. Plutôt qu'un théâtre, il s’agirait en fait de l’ancêtre du
laboratoire agro-alimentaire construit afin d’évaluer la croissance de
différentes cultures en fonction de la température au sol et de l’exposition au
vent. Les terrasses se succèdent en cercles concentriques réguliers,
s’enfonçant d’autant en profondeur que le diamètre diminue. Les explications
sur le site sont assez pauvres, mais on comprend qu’en profondeur, les
terrasses protégées du vent, doivent permettre des cultures plus
fragiles qu’en périphérie plus exposée au vent et au froid. Néanmoins, l’imaginaire travaille dur et il est plus facile d’y voir une assemblée de fidèles sur les
gradins avec le prêtre en contre bas plasmodiant ses incantations au Dieu Soleil avant de sacrifier un lama sur l’autel. A la fois, l’ingéniosité des Incas est une réalité et la thèse du laboratoire est plus que crédible eu égard
à leurs talents dans le domaine de
l’architecture, l’irrigation et dans l’optimisation des terrains qu’ils
exploitaient.
D’ailleurs le dernier site de la journée confirmera une
nouvelle fois le génie de cette civilisation, et leur faculté d’adaptation, et
nous découvrirons sous le soleil, l’impressionnant site des
« Salinas » ; une rivière salée issue de sources chaudes en
amont, habilement détournée par les Incas pour remplir une succession de
bassins étagés de faible profondeur, nous permettant de découvrir nos premiers
marais salants de montagne. Le paysage est magnifique, la blancheur du sel
contrastant avec les montagnes brunes environnantes. De petits chemins nous
permettront de descendre dans le canyon aux milieux des bassins y découvrir le
travail des locaux qui exploitent cette saline de mai à octobre, raclant
inlassablement l’eau stagnante afin d’y récolter le sel, après évaporation de l’eau,
qui servira pour la plus grande partie de la production à l’alimentation du
bétail. Les photos sont magnifiques tant les contrastes sont saisissants, et ce
site qui est un des plus impressionnant de la Vallée Sacrée clos magnifiquement
cette semaine de découverte de la région de Cusco et de ses richesses
archéologiques.
ca marche pas.....
RépondreSupprimerBon ok ça marche!
RépondreSupprimerSublime Cuzco!
C'est marrant que même à cette période il y ait des invasions de touristes, j'imaginais pas du tout ça!
Merci à votre blog qui me permet de voyager du chu!
Bisous à vous 4 et oubliez de faire la bise à esteban et cie
polor
c'est superbe tous ces paysages, je vous lis régulièrement et ça me rappelle tellement la Bolivie. J'admire les filles, comment vous faîtes pour qu'elles vous suivent sans broncher apparemment!!
RépondreSupprimerVous êtes tous si souriants, pas de galères, enfin vous nous le dites pas!!! Je suis admirative de tout ce que vous découvrez et votre courage, surtout les filles. Je vous embrasse tous les 4. Sabine