Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois

Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois
Equateur, Pérou, Bolivie et Chili en famille

vendredi 16 octobre 2015

du 1er au 06 octobre : Arequipa, la ville blanche


Le Chachani vu de notre terrasse.

Dernière étape de notre long périple au Pérou (que nous sillonnons du nord au sud depuis plus d’un mois et demi), Arequipa surgit au milieu du désert, après cinq longues heures de bus, dans un paysage pelé et sableux. Nous avons perdu quelques mètres de dénivelé par rapport à Puno, la ville se situant à 2350 mètres d’altitude, mais son environnement montagneux ne le laisse pas présager. Autour de la ville se dressent fièrement trois volcans qui culminent tous à plus de 5500 mètres : el Misti (5822 m), le Chachani (6075 m) et l’Ubinas (5675 m), ce qui fait d’Arequipa une ville particulièrement dangereuse,qui est régulièrement le lieu de violents tremblements de terre. Nous n’aurons pas l’occasion de le vérifier, mais ce n’est pas passé loin (à quelques heures près).

El Misti ( comme quoi il n'y a pas que le chat qui s'appelle Misti)

Arequipa signifierait en langue Aymara (ari : pic et quipa : situé derrière), situé derrière le Misti, mais une légende raconte que le quatrième Inca se serait écrié en traversant cette vallée magnifique « ari quipay! » qui signifie « oui restons!». C’est une ville dont le centre historique est magnifique et qui a conservé, malgré de nombreuses catastrophes naturelles, la plupart des ses bâtiments de l’époque coloniale, grâce notamment à l’utilisation pour leur construction d’une pierre blanche appelée Sillar particulièrement résistante.



Le cloitre de la Compańa

Après une nuit dans un hôtel désastreux, dont le nom m’échappe et qui représentait un danger bien plus grand qu’un tremblement de terre, nous nous installons finalement pour plusieurs jours dans l’hôtel « Lluvia del oro » ( la pluie d’or), pour organiser tranquillement ce pour quoi nous sommes venus:le trek du canyon de Colca. Nous n’aurons pas à prospecter bien loin, l’hôtel nous proposant une formule sur trois jours incluant le fameux mirador des condors et une petite baignade le troisième jour dans des sources chaudes volcaniques. Le prix proposé est quasiment équivalent à la somme que nous aurions dû débourser si nous avions organiser le trek par nous même et cette formule sur trois jours nous permet de prendre le temps  de profiter de chaque étape. Alors on signe !!
Le 2 octobre à 3h00 du matin, le minibus vient nous cueillir en plein sommeil. Nous sommes une quinzaine dans le même cas à avoir tout juste la force de prononcer le sacro-saint buenos dias… ou buenas noches compte tenu de l’heure, ce qui inviterait alors à ressombrer dans les bras de Morphée, ce que nous faisons tous d’ailleurs à peine les portes du minibus fermées. A part Fred qui a toujours un peu de mal à dormir autrement qu’allongée sous une tonne de couverture, je ne pense pas qu’il y en ait eu beaucoup pour s’apercevoir qu’on avait franchi un col à 4960 mètres au cours du trajet. Nous atteignons vers 9h00 le mirador des condors, où faute de condor, ne s’y trouvent que quelques centaines de touristes à l’envergure bien moins grande mais qui tout comme ces célèbres charognards guettent leur proie. Au bout d’une demi heure d’attente et alors que résignés, nous nous apprêtons à renoncer à imprimer sur la pellicule ces géants ailés, la magie opère de nouveau et sept magnifiques condors surgissent d'on ne sait où, pour nous offrir un balai aérien profitant pleinement des courants ascendants de cette partie du canyon. C’est beau, c’est grand, c’est majestueux et sans même un battement d’aile, incroyablement rapide, bien trop rapide pour le réglage que j’ai imposé à mon appareil photo compte tenu du temps très nuageux et de la faible lumière qui pénètre dans le canyon. Une bonne partie de mes photos sont floues mais qu’importe nous avons vu des condors !!!!



Vers 1Oh00, nous arrivons au point de départ du trek et nous avons la bonne surprise de voir notre groupe d’une vingtaine se réduire à huit, les autres à la recherche d’un exploit sportif ou plus vraisemblablement en manque de temps ont décidé d’avaler le canyon en deux jours. Juste avant d’attaquer la descente, Angie notre guide, nous prévient que la veille a eu lieu un petit tremblement de terre et qu’une réplique peut être responsable de chutes de pierres. Les mouvements de terrain dans la région d’Arequipa ne sont donc pas un mythe, nous voilà prévenus. Nous avalons les 1200 mètres de dénivelé  en un peu plus d’une heure et demi, et contrairement à la majorité du groupe qui a choisi de bruler les étapes, il ne sera question pour nous cet après midi que de faire la sieste ou d’avancer dans les blogs, en attendant tranquillement qu’un magnifique coucher de soleil embrase les parois du canyon et sonne l’heure de se glisser sous les couettes.




Les orgues basaltiques

1ère étape à Tapay

Le lendemain, après une nuit où la tempête a arraché quelques tôles, nous profitons enfin du microclimat qui règne au fond du canyon,permettant d’y trouver une végétation de type subtropicale improbable à cette altitude. Angie nous fait profiter de ses connaissances en botanique et nous révèle les vertus antiseptiques et cicatrisantes de certaines plantes, d’autres dont le parfum est un puissant répulsif enfin nous découvrons la cochenille de l’agave, utilisée par les populations précolombiennes et par les Incas pour son pouvoir colorant et son usage en cosmétique. Nous longerons la rivière pendant près de trois heures, au milieu des champs d’agaves, de figuiers de barbarie et d’eucalyptus pour arriver finalement à « l’Oasis », petit village de bungalows crée spécialement pour les visiteurs  du canyon. La piscine, le soleil et le calme en font effectivement une deuxième étape bien agréable, dont le nom n’est en rien usurpé, et nous  permet de pourvoir disposer de toute l’énergie nécessaire pour la journée du lendemain et la remontée vers les berges de Colca.


Euh!! quoi de neuf docteur!!


2ème étape : l'Oasis


Eh oui, on ne descend pas dans le deuxième canyon le plus profond du monde sans devoir à un moment en payer le prix, et dès 5 heures nous entamons les 1300 mètres d’ascension, avant que le soleil n’ait eu le temps de transformer les parois en une véritable fournaise pourfendeuse de touristes. Après deux heures et demi d’effort, on  nous accueille pour le petit déjeuner, puis nous reprennons un minibus pour Arequipa. Mais avant,nous aurons la chance de pouvoir profiter d’une immersion dans les sources bouillantes, dont la plupart des bassins sont inaccessibles à tout humain normalement constitué, de pouvoir profiter de magnifiques point de vue sur le canyon et ses terrasses cultivables et de terminer par le mirador des volcans à près de 4960 mètres  où la vue panoramique nous dévoile ces géants actifs ou endormis qui frôlent les 6000 mètres, le tout dans un paysage désertique qui nous prépare à ce qu’on s’imagine au nord du Chili dans la fameuse ville de San Pedro d’Atacama.

Le canyon de Colca au lever du soleil

1300 mètres de dénivelé plus tard



Les sources bouillantes (c'est la moins chaude)!!


El Mirador del volcanes à 4960 mètres

Nous passerons une journée de plus à Arequipa, pour visiter le monastère de Santa Catalina, une excellente surprise qui d’extérieur ne nous avait donné que très peu l’envie de payer le prix astronomique de l’entrée. « Una ciudad en la ciudad » (une ville dans la ville), précisait le guide et effectivement, d’extérieur les murs grisâtres,  uniformes et austères occupent l’ensemble du pâté de maison. L’intérieur est bien différent. Des ruelles colorées se succèdent portant le nom de grandes villes espagnoles, et chaque partie du monastère se compose de cloitres colorés où fleurissent des orangers, des magnolias  et des géraniums qui bordent les allées. Le monastère était autonome et possédait en son sein, outre les nombreuses cellules pour les sœurs et les novices, une boulangerie/pâtisserie, un verger et un réseau d’eau fait de rigoles de pierres taillées couvrant l’ensemble du monastère. Ce dernier fut partiellement détruit pendant le grand tremblement de terre de 1582 et reconstruit en sillar à grand renfort de moyens donnés par les grandes familles de l’aristocratie arequipienne soucieuses de donner aux jeunes filles l’éducation indispensable (savoir broder, prier, être soumises et dévouées!), pour pouvoir être offerte en mariage dès 12 ans, à de riches maris trois fois plus agés. Actuellement il ne reste qu’une quinzaine de sœurs qui sont là par vocation et qui poursuivent la tradition de la fabrique de délicieuse pâtisserie et perpétuent la technique de broderie au fil d’or.



El Monasterio de Santa Catalina




Le soir du 5 octobre et parce que le 6 risquait d’être consacré quasi exclusivement à notre transfert en bus vers San Pedro d’Atacama, nous avons fêté dignement l’anniversaire d’Elise dans un des grands restaurants d’Arequipa : le "Zig Zag", où nous avons eu une quadruple confirmation :

Le vin chilien est excellent,
L’alpaga bien cuisiné, c’est délicieux,
Les péruviens savent faire de la fondue au fromage même si on attend avec impatience de se retrouver chez  Isabelle et Olivier à Arêches pour en manger une vraie (avec de la tarte aux myrtilles... Mais je m’égard !!)
Notre fille grandit inexorablement, sans que l’on n’y puisse rien changer et vient d’avoir 12 ans. Le temps passe à une vitesse impressionnante et nous tentons de le ralentir au quotidien durant ce voyage en profitant de nos deux filles au maximum et en vivant à fond cette grande aventure andine.

Prête pour la fête


Comple anos feliz!!

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