Un vol La Paz/Guayaquil aurait été parfait, mais comme ce n’est pas d’actualité, nous sommes arrivés vers 13h dans la deuxième plus grande ville d’Equateur (2,16 millions d’habitants) pour se glisser sous les draps des lits de l’hôtel Versailles (on se prépare en douceur au retour en métropole), pour une énorme sieste réparatrice. En fin d’après midi, nous décidons d’aller visiter « El Maricon » (le quartier du bord de mer) déjà décoré pour « la Navidad » et le quartier de « las Peñas » dont les maisons aux façades peintes de couleurs vives bordent de multiples escaliers qui gravissent la colline et permettent l’accès à un joli phare du haut duquel on jouit d’une vue superbe sur la ville et le Rio Guayas en contre-bas.
Le quartier de "Las Peñas"
Guayaquil au couché du soleil
Alors que nous n’avons pas encore posé le pied sur l’ile
nous comprenons rapidement que visiter les Galapagos est une aventure onéreuse,
qu’il faut avoir anticipé un tant soit peu et qu’il est préférable de faire en
fin de voyage. Alors que nous n’avons pas encore vu l’ombre d’un oiseau, nous
sommes assaillis de taxes pour les droits d’entrée dans le parc national, pour
l’application de scellés sur nos sacs à dos afin de contrôler l’absence de
produits d’origine organique dans nos bagages et c’est près de 500 euros que
nous devons verser au gouvernement équatorien pour avoir le droit de sortir de l’aéroport
et de pénétrer enfin sur l’île Baltra, proche de Santa Cruz.
Mais dès l’arrivée, la magie opère et alors que nous nous
apprêtons à grimper dans la barge qui doit nous faire traverser le bras de mer
pour rejoindre Puerto Ayora, la plus grande agglomération de Santa Cruz, nous
tombons nez à nez avec un loup de mer (« Lobo Marino »), faisant paisiblement
la sieste sur le ponton de l’embarcadère et découvrons l’ensemble de la
palettes de bleus qui compose la couleur de l’eau autour des iles de
l’archipel. C’est magnifique, et nous sommes gonflés à bloc pour tenter de
trouver le moyen d’embarquer sur un des ces magnifiques bateaux que nous
apercevons dans la baie, pour aller découvrir toutes ces merveilles au fil de
l’eau. Faisant confiance à la chance qui voyage avec nous depuis notre départ, je me précipite dans les
agences et trouve dans la première ce que je suis venu chercher, à savoir quatre
places disponibles sur le Yolita II, un magnifique bateau de seize passagers,
incomplet à ce jour, et qui nous fera voyager pendant 7 jours/6 nuits autour
des 5 îles principales de l’archipel soit : Santa Cruz, Floreana,
Santiago, genovesa, Bartolome et l’Isla Isabela. Le prix demandé, même s’il
représente un cadeau de noël de luxe et toutefois, et comme on nous l’avez dit,
près de 50% moins cher que le devis des agences, et je signe donc pour cette
itinéraire fantastique avant d’aller annoncer la bonne nouvelles aux filles qui, pendant ce temps sont allées se baigner en évitant sur le chemin de piétiner les
dizaines d’iguanes, de loups de mer et de pélicans qui jonchent les trottoirs
de Puerto Ayora. Nous partirons donc demain pour cette belle aventure nautique
et célébrons cette aubaine autour de fruits de mer dans une petite gargotte en
bord de mer avant d’aller découvrir ce petit coin de paradis terrestre.
Le port de "Puerto Ayora"
Les autres habitants de Santa Cruz
L’archipel des Galapagos, situé actuellement au niveau de
l’Equateur, est composé de treize grandes iles et de six plus petites,
relativement jeunes à l’échelle géologique, puisqu’elles se sont formées il y a
un peu plus de 5 millions d’années. Ces iles situées sur un point chaud à la
jonction des deux plaques tectoniques : Nasca et océanique des cocos qui glissent
l’une contre l’autre, sont directement issus de l’activité volcanique et sont
en fait les sommets émergeants d’anciens volcans sous marins pouvant atteindre,
pour les plus haut, près de 4000 mètres d’altitude. L’activité volcanique se
poursuit à la verticale de ce point chaud, notamment sur l’ile Fernandina qui a
été le théâtre de la plupart des dernières éruptions ces dernières
années, et les iles Galapagos sont en
continuelle évolution. Selon l’intensité de l’activité volcanique, les iles
composant l’archipel ont été colonisées, bien avant l’arrivée de l‘homme, par
différentes espèces végétales et animales amenées par la voie des airs ou au
gré des courants marins en provenance des caraïbes ou de l’Amérique du sud
toute proche et qui se sont adaptées au fil de l’évolution, pour développer des
caractéristiques propres à ce territoire, vierge de toute végétation à leur
arrivée. L’homme n’a découvert les Galapagos que bien plus tard, en 1535,
lorsque l’évêque de Panama, fraichement nommé perdit son cap alors qu’il naviguait vers le Pérou.
Initialement nommées iles des tortues, elles ne furent fréquentées pendant
trois siècles que par des boucaniers ou des baleiniers, venant s’y réfugier, s’y
ravitailler en eau potable et en viande fraiche, les tortues pouvant se
conserver vivantes à fond de cale pendant plus d’un an sans eau ni nourriture. De
nos jours, cinq iles sont habitées par 30000 habitants dont près de la moitié
réside dans le village de Puerto Aroya sur Santa Cruz. Ce groupe d’iles isolées
et leur fragile écosystème sont la vitrine d’une biodiversité réellement
exceptionnelle que la présence discrète de l’homme n’a encore que peu altérée.
Néanmoins, le nombre croissant d’habitants sur les îles et les touristes chaque
année plus nombreux (60000 en 1998 contre près de 200000 actuellement), ne sont
pas sans poser un grave problème écologique en terme de gestion des déchets et
d’importation d’espèces invasives et représente
une menace pour certaines espèces endémiques déjà fragilisées par la présence
humaine.
Jeudi 10 dec : Isla Santa Cruz :
Du ponton, nous apercevons le Yoleta II ancré au large et il
nous tarde d’embarquer et de découvrir enfin notre hôtel sur l’eau pendant les
sept prochains jours. En attendant, nous faisons connaissance avec nos
compagnons de croisière et nous sommes vite rassurés. Ce ne sont ni des nababs
russes, ni des membres de la jet set, mais des gens normaux qui, comme nous, se
sont offert un beau cadeau de Noël. Nous appontons vers 12h et découvrons nos
cabines situées à l’avant du bateau, dont les salles de bain sont à peu près de
la taille de notre cabine sur l’Edouardo VIII (un autre genre de croisière tout
aussi agréable, mais plus intime), et dont les lits sont magnifiquement décorés
d’animaux exotiques en serviettes éponges. Le bateau comprend deux ponts avec,
au premier quatre cabines dont les nôtres, un bar et une grande salle à manger,
au pont supérieur, la cabine de pilotage et quatre autres cabines et enfin un
petit escalier qui mène au toit terrasse avec chaise longue pour les bains de
soleil, mais le rythme des activités ne nous laissera pas le temps de profiter
de ce lieu sauf le soir pour regarder des ciels étoilés d’anthologie.
Notre hôtel Flottant : Le Yolita II
La présentation de l'équipage avec le Pacha et le maitre Coq
En notre absence, d'étranges personnages ont investi nos lits
L’après midi, un bus nous attend à terre pour notre première
excursion à la réserve de tortues d’ « El Chato ». Nous
découvrons, grâce aux explications de Rissel, le guide naturaliste qui nous
accompagnera pendant ces sept jours, ces immenses animaux aux airs de créatures
préhistoriques qui peuvent mesurer près d’1,20 mètres, peser entre 200 et 400
kilos et vivre entre 150 et 200 ans. La tortue géante des Galapagos est
aujourd’hui l’objet de toutes les attentions et bénéficie d’un programme de
protection draconien depuis 1960, mais avant cela, elles ont été menacées
d’extinction. On estimait à 250 000 le nombre d’individus de cette espèce
endémique de l’archipel avant leur découverte, et il en restait moins de 15 000
avant que les autorités prennent la décision de les protéger, victimes des
hommes qui les chassaient pour leur viande et des espèces invasives implantées
par l’homme comme les chèvres (détruisant la végétation nécessaire à leur
croissance) et les rats, dont la taille dépasse largement celle des chats et
qui sont des prédateurs naturels des bébés tortues. Depuis 2002, un programme
d’éradication des chèvres (à l’aide d’hélicoptères et de tireurs d’élites) et
des rats a permis de voir la population de ces géants terrestres augmenter de
nouveau, et c’est un spectacle vraiment extraordinaire de les voir évoluer
lentement, campés sur leurs énormes pattes terminées de griffes et de les voir
replier leurs longs cous dans leurs immenses carapaces à la moindre alerte.
La tortue géante des Galapagos
La tortue Réunionnaise
Nous visiterons également d’immenses tunnels de lave,
impressionnantes galeries pouvant mesurer plusieurs kilomètres et issues de la
solidification de la couche externe de lave au contact de l’air, au cours d’une
éruption tandis qu’à l’intérieur, la lave en fusion continue de s’écouler.
Quelques centaines d’années plus tard, les parois de la galerie, conservent les
traces de l’écoulement de ce flux
brulant formant d’impressionnant figures
géométriques et de magnifiques teintes de couleurs allant du bleu au vert, du
basalte refroidit.
Les tunnels de lave
Vendredi 11 déc : Isla Floreana ou Santa Maria.
Après une nuit agitée, ou j’ai pris la décision d’arrêter de
me lever la nuit pour aller voir dans la cabine des filles que tout allait bien
tant je les ai découvertes à chaque fois ronflant allègrement, ballotées par
les vagues, avec un sourire de satisfaction me faisant regretter de ne pas moi aussi réussir à dormir aussi bien, nous découvrons au réveil la vue magnifique
sur l’île de Floreana et sur la « corona del diablo » (la couronne du
diable) qui la borde. Les frégates autour du bateau prennent déjà leur petit
déjeuner et après en avoir fait de même, nous débarquons sur l’île pour y
découvrir ses trésors.
L’ile porte ce nom en hommage au premier président équatorien :
le président Flores, mais portait initialement le nom de Santa Maria. Elle fut
la première à être habitée par un irlandais nommé Patrick Watkins, abandonné
sur l’île, avant de devenir une colonie pénitenciaire
pour les soldats déserteurs.
"La Corona del Diablo"
Les rivages de Floreana
Le chemin balisé qui s’enfonce à l’intérieur de l’île, nous
conduit au milieu d’une végétation d’arbrisseaux de taille moyenne aux allures d’acacias caractéristiques de ce paysage volcanique balayé par les vents, aux abords d’un
lac salé où s’épanouissent quelques flamants roses, également endémiques de
l’archipel et qui sont, d’après Rissel, les plus roses de la planète (je n’ai
pas suffisamment d’expérience pour l’affirmer, mais c’est un fait qu’il sont
incroyablement roses et magnifiques).
Après les avoir longuement observé
plonger la tête dans les eaux du lac, en équilibre sur une patte afin d’y
puiser le précieux plancton qui leur donne cette couleur caractéristique, nous
poursuivons la traversée de l’île pour découvrir nos premières tortues marines
des Galapagos sur une magnifique petite plage de sable blanc. Elles sont
incroyablement nombreuses et se laissent bercer par les vagues proches du
rivage, et alors que les pieds dans l’eau, nous nous approchons pour les
observer de plus près, une vingtaine de raies nous passent entre les jambes et
jouent pendant de longues minutes dans vingt centimètres d’eau avant de repartir vers le large. Les Galapagos sont décidément
incroyables, où les Iguanes se chauffent au soleil sur l’asphalte des ruelles,
les loups de mer font la sieste sur les bancs publics et les raies prennent des
bains de soleil en bord de plage.
Le plus rose du monde
Les tortues marines
Puis nous retournons sur le bateau, où nous attend un jus de
fruit frais pour vite nous équiper pour une exploration du monde sous marin
autour de la couronne du diable. 2015 est une année « El Niño », et
le courant de Humboldt, un courant qui remonte de l’antarctique voisin a laissé
la place au courant chaud venu d’Australie privant les poissons du précieux
plancton venu du froid et des profondeurs, cause de la diminution de la densité de la population aquatique à cette période. Pour nous,
touristes de la première heure, les eaux de la couronne du diable étaient bien
suffisamment peuplées et nous avons assisté sous l’eau à un spectacle incroyable
de bancs de poissons de toutes les espèces aux couleurs éclatantes, se régalant
de plancton et de corail nullement inquiets de la présence de quelques requins pointes blanches et pointes noires endormis à même le sable dans une excavation rocheuse. Nous sommes comblés et il n’est que midi.
L’après midi, nous avons rendez-vous avec l’histoire et découvrons la première boite aux lettres des iles, installée aux Galapagos à la fin du XVIIIème siècle par des baleiniers américains et britanniques et qui est maintenant traditionnellement utilisée par les touristes qui y déposent une carte postale en espérant que quelqu’un de la même région visite le site et aille déposer la carte en main propre à l’adresse indiquée, plusieurs mois ou plusieurs années plus tard. Nous y avons déposé une carte pour le Havre et une pour la Réunion et attendrons patiemment que le hasard amène en ce lieu des compatriotes qui veulent bien jouer les facteurs.
L’après midi, nous avons rendez-vous avec l’histoire et découvrons la première boite aux lettres des iles, installée aux Galapagos à la fin du XVIIIème siècle par des baleiniers américains et britanniques et qui est maintenant traditionnellement utilisée par les touristes qui y déposent une carte postale en espérant que quelqu’un de la même région visite le site et aille déposer la carte en main propre à l’adresse indiquée, plusieurs mois ou plusieurs années plus tard. Nous y avons déposé une carte pour le Havre et une pour la Réunion et attendrons patiemment que le hasard amène en ce lieu des compatriotes qui veulent bien jouer les facteurs.
En fin d’après midi, nous enfilerons de nouveau les palmes,
masque et tuba, mais la houle, le courant et une visibilité quasi nulle dissuaderons la plupart des membres du
groupe de poursuivre l’exploration préférant profiter du soleil sur la plage de
Floreana. Alors que je traine à sortir de l’eau j’apercevrai mes deux premières
tortues entre deux eaux, que je suivrai quelques minutes avant de les voir
disparaître dans le grand bleu clôturant cette incroyable journée en apothéose.
Le bateau s’est de nouveau déplacé dans la nuit et à part le
bruit de l’ancre qui nous a réveillé, nous avons passé une nuit bien plus
calme que la veille. Nous découvrons en ouvrant la porte de la cabine,
« El Sombero Chino » (le chapeau chinois), un îlot volcanique près de
l’île Santiago qui, comme son nom l’indique, à la forme d’un couvre-chef
asiatique.
Ce morceau de terre volcanique quasi exclusivement composé de roches
basaltiques est dépourvu de végétation. Seuls quelques buissons de lichen
viennent mettre un peu de couleur sur cette ile désertique mais pas inhabitée. En
effet, une multitude de crabes, ou « Sally aux pieds légers », peuplent
les rochers et se partagent l’espace avec une nurserie de loups de mer âgés de
trois jours à quelques semaines qui jouent dans quelques centimètres d’eau, ou singe leur mère qui récupère sur le sable d'un accouchement récent.
Le crabe "Sally aux pieds légers"
La nursery
Nous poursuivons notre balade sur le
sentier fléché pour découvrir d’énormes iguanes marins qui, après leur plongée
pour se nourrir, se fond sécher au soleil dans un immobilisme parfait pour
remonter leur température corporelle. Sous l’eau ils ne disposent que de 15
minutes pour s’alimenter avant d’avoir les muscles tétanisés par l’hypothermie
et de se noyer. L’iguane marin est l’exemple le plus parlant de l’adaptation
des animaux arrivés il y a plusieurs millions d’années sur ces iles nues et
désolées et qui, pour survivre, ont du modifier leurs caractéristiques et
apprendre à nager.
L'iguane marin
Au retour sur le bateau et en longeant les côtes de l’île de
Santiago, nous apercevrons notre premier manchot debout sur un rocher qui s’est
prêté avec patience à la séance photo que nous lui avons imposé. Les manchots
des Galapagos sont parmi les plus petits du globe et sont les seuls à vivre
sous les tropiques.
"Un Pinguino"
Nous enfilons de nouveau nos costumes d’apnéïste en fin de
matinée pour une exploration des fonds sous marins autour de « Sombrero
Chino », et pour tenter d’apercevoir l’agilité des ces petits manchons
tropicaux sous l’eau. Nous n’aurons pas cette chance mais la présence de
requins pointe noire, d’énormes poissons perroquets multicolores et surtout
d’un banc de quelques milliers de petits poissons que nous nous amuserons à
poursuivre afin de les voir changer de direction rapidement et en groupe bien
ordonné, ne nous laisseront pas le temps d’être frustré. Encore un moment
magique sous marin, avec un pensée pour tous les amis de la Réunion grâce a qui nous avons une Go pro et de belles prises de vue de ces moments inoubliables.
L’après midi, nous irons à terre, sur l’île Santiago à la
découverte des iguanes terrestres, plus gros et bien plus colorés que leurs
homologues marins. Immobiles au sol, leurs couleurs jaune oranger les
camouflent à merveille et ce n’est que grâce à l’œil de lynx de Juliette que
nous avons pu voir les premiers.
Dimanche 13 dec : Retour à Santa Cruz.
Ce jour, c’est levé 6h pour une exploration de la mangrove
autour de l’île de Santa Cruz. Nous circulons à la rame, en silence pour tenter
d’apercevoir les nombreux oiseaux qui nichent au cœur de cette végétation
incroyable qui pousse les pieds dans l’eau salée et également les bébés requins
qui en ce début de matinée sont encore en chasse. Nous verrons également des
dizaines de tortues marines dont les mâles, très actifs en cette saison, tentent
avec beaucoup de difficultés d’escalader les femelles et de s’installer sur
leurs dos pour un petit moment intime.
La mangrove au lever du soleil
Quels mâles aura la primeur
Des bébés requins pointe noire en chasse
Nous découvrons nos nouveaux compagnons pour nos trois jours
restants et tout comme le premier groupe, pas de nababs, ni de jetsetter à
l’horizon. Après une petite sieste, les zodiaques nous conduisent sur terre pour
une petite balade au milieu des cactus géants avec comme souvent, des iguanes
marins, des pélicans et
d’impressionnants fous aux pieds bleus qui plongent en piqué, bec en avant,
pour ressortir quelques secondes plus tard avec dans le bec un petit poisson
frétillant tout surpris d’avoir subit une attaque venue du ciel.
L'île "Daphné Mayor"
Les fous en piqué
Un pélican au repos
Une frégate
On est mieux ici qu'au boulot
Lundi 14 dec : Isla Genovesa.
Nous avons fait une longue route durant la nuit, franchissant
de nouveau l’Equateur pour rejoindre la partie septentrionale de l’archipel et
nous réveiller sous le soleil dans la baie de Darwin, sur l’île Genovesa. Cet
ancien cratère, aussi appelé « île des fous », est le repère de ces
oiseaux aussi gauches sur terre qu’impressionnants en vol et de dizaines d’autres
espèces endémiques des Galapagos, qui protégées depuis de nombreuses années se
laissent approcher de près.
La matinée, le zodiaque nous dépose sur une petite plage en bordure de la baie pour observer, toujours en sillonnant un petit sentier balisé, les nids des « fous aux pieds rouges » que les femelles et les mâles surveillent et dont ils couvent alternativement les œufs. Loin d’être effrayés, ces volatiles nous observent d’un air dubitatif et nous avons tout le loisir de les photographier en gros plan marchant maladroitement sur le sable ou décrivant d’acrobatiques arabesques dans les airs. Nous verrons également des « fous aux pieds bleus », des « fous de Nasca » blancs et noirs avec leur bec jaune/orangé et des frégates rarement posées au sol mais dont les mâles arborent en vol un magnifique jabot rouge vif pour impressionner les femelles et avoir une chance d’être l’élu de ces dernières pour la reproduction.
La matinée, le zodiaque nous dépose sur une petite plage en bordure de la baie pour observer, toujours en sillonnant un petit sentier balisé, les nids des « fous aux pieds rouges » que les femelles et les mâles surveillent et dont ils couvent alternativement les œufs. Loin d’être effrayés, ces volatiles nous observent d’un air dubitatif et nous avons tout le loisir de les photographier en gros plan marchant maladroitement sur le sable ou décrivant d’acrobatiques arabesques dans les airs. Nous verrons également des « fous aux pieds bleus », des « fous de Nasca » blancs et noirs avec leur bec jaune/orangé et des frégates rarement posées au sol mais dont les mâles arborent en vol un magnifique jabot rouge vif pour impressionner les femelles et avoir une chance d’être l’élu de ces dernières pour la reproduction.
Dans la matinée, nous longerons en plongée la baie de Darwin
à la recherche « del Tiburone martillo » (le requin marteau), qui
restera bien caché, toutefois nous aurons la chance d’apercevoir des requins
pointes blanches et des nuées de chirurgiens bleus au milieu desquels se
camouflent de magnifiques poissons anges du pacifique, noirs mais recouverts de
liserais de couleurs vives et variées.
L’après midi, nous grimperons par un petit sentier étroit
sur le plateau de l’île Genovesa, pour admirer, en vol et au sol des fous de
toutes sortes, des colonies de pétrels des tempêtes nichant dans les falaises de
la côte nord de l’île, des hiboux brachiottes et des "tropics birds" ressemblant à s’y méprendre aux pailles-en-queue réunionnais. Nous resterons
sur le plateau jusqu’au coucher du soleil regardant les ombres s’allonger alors
que Genevesa s’illumine sous les derniers rayons du soleil, à contempler ces
magnifiques acteurs ailés produire leur récital, retardant le plus possible le
moment de quitter ce petit paradis pour volatile.
Les bords de la Baie de Darwin
La petite fille qui murmurait à l'oreille des oiseaux
Les frégates en chasse
Une frégate mâle et son jabot rouge
Le cactus de lave
Un fou de Nasca en vol
Le hibou Brachiotte
Ce soir nous redescendons vers le sud vers l’île de
Santiago, et sortie de la baie de Darwin, la mer se creuse nous promettant une
nouvelle nuit des plus agitées.
Mardi 15 dec : Isla Bartolome :
Quel spectacle au réveil ! le Yolita II est ancré dans la baie de Sullivan, face à
l’île de Bartolome, une île basaltique dont la coulée de lave récente l’a
rendue vierge de toute végétation, hormis quelques lichens argentés. Nous
débarquons vers 6h00 sur la berge, et empruntons un petit sentier dont les
marches en bois gravissent les pentes de ce volcan. Au sommet, à 115 mètres
d’altitude, nous découvrirons une vue fantastique sur la baie de Sullivan et
sur l’anse des manchots au lever du soleil. Le spectacle est magnifique et
incroyablement tranquille. Seul le vent qui s’est levé au sommet de l’île vient troubler cet instant de réflexion sur la beauté et la paix de certaines régions du monde.
En redescendant, et après le petit déjeuner, nous irons observer, sous la surface, des requins pointes blanches et pointes noires, de nombreuses "raies sarten" à demi enfouies dans le sable, une incroyable population de poissons de récif d’une taille impressionnante et pour que le tableau soit complet, deux magnifiques tortues nageant majestueusement à quelques encablures de nos yeux ébahis. Fred, prétextant une hypothermie se fera subrepticement déposée près d’un bout de rocher pour nager seule en compagnie d’un manchot des Galapagos pour la plus inoubliable partie de cache cache sous marine.
La vue du sommet de "la Isla Bartolome"
En redescendant, et après le petit déjeuner, nous irons observer, sous la surface, des requins pointes blanches et pointes noires, de nombreuses "raies sarten" à demi enfouies dans le sable, une incroyable population de poissons de récif d’une taille impressionnante et pour que le tableau soit complet, deux magnifiques tortues nageant majestueusement à quelques encablures de nos yeux ébahis. Fred, prétextant une hypothermie se fera subrepticement déposée près d’un bout de rocher pour nager seule en compagnie d’un manchot des Galapagos pour la plus inoubliable partie de cache cache sous marine.
L’après midi, nous nous remettrons une deuxième fois à
l’eau, pour encore plus de plaisir avant de débarquer sur la baie de Sullivan,
une immense étendue de lave noire qui n’a pas plus d’un siècle et qui présente
une succession de dessins géométriques que les rayons du soleil couchant mettront en relief, accentuant les courbes régulières de ces arabesques
naturelles.
Les arabesques de lave
La Isla Bartolome
De retour sur le bateau, nous profiterons de notre dernière
soirée sur le toit terrasse du bateau en admirant un magnifique ciel étoilé
vierge de toute lumière parasite.
Mercredi 16 dec : Isla Isabela.
On a beau avoir l’estomac bien accroché, c’est tout de même
une gageure de parvenir à trouver le sommeil avec de telles conditions de mer.
Il doit visiblement falloir avoir moins de 13 ans pour y parvenir, car pour Elise
et Juliette, il s’est agit d’une nuit comme les autres, calme et tranquille.
Le programme pour la matinée devait se résumer à l’ascension de la
« Sierra Negra », un des plus imposants cratères de l’île d’Isabela,
mais qui malheureusement, en cette fin d’année « El Niño », est
recouvert du matin au soir par une épaisse couche de nuages rendant l’ascension
humide et tout espoir d’y apercevoir la vue illusoire.
Cette météo prévisible à conduit Rissel, notre guide, à
prévoir un plan B et à nous conduire dans les terres pour visiter de nouveau un
tunnel de lave et une ferme de tortues géantes des Galapagos qui, sans vouloir
faire le difficile, nous a moins impressionné que la première sur l’Isla Santa
Cruz, dont l’environnement plus sauvage et plus naturel mettait bien plus en
valeur ces animaux préhistoriques.
Nous terminons cette extraordinaire aventure dans ce lieu
unique et sauvage, en nageant une dernière fois avec les manchots et les loups
de mer, jouant dans les vagues de la magnifique plage de sable blanc de la côte
sud de l’île, avant de rejoindre nos lits sur la terre ferme pour une nuit
calme sur le plancher des vaches, sauf pour Fred qui souffre du mal de terre
après 7 jours en mer et pour qui le lit tangue encore.
Jeudi 17 dec : Isla Santa Cruz et Isla Baltra.
Le lendemain nous ferons la pire traversée de toute la
semaine pour rejoindre Santa Cruz, dans une vedette rapide où pendant deux
heures nous seront ballotés par les vagues nous faisant regretter le confort du Yolita et nous confortant dans
l’idée que ce cadeau de Noël merveilleux nous a épargné quotidiennement ces traversées houleuses. Le retour vers l’aéroport se fait sans problème, enchainant le
bateau, le taxi, la barge et le bus et nous décollons vers 12h conscient
d’avoir vécu un moment unique, et d’avoir eu la chance de pouvoir découvrir ce
lieu magique de la meilleure façon qui soit.
Dès ce soir, nous reprendrons un bus pour Otavalo, connu
pour son marché artisanal et qui nous permettra de terminer les achats de noël
avant de prendre l’avion pour Bogota, le dimanche 20, puis Paris et la normandie
où nous espérons retrouver toute la famille en pleine forme pour les fêtes.
Nous avons des milliers de souvenirs à raconter, des centaines de photos à
montrer et quelques jours de vacances pour profiter encore du temps d’avoir du temps.