Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois

Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois
Equateur, Pérou, Bolivie et Chili en famille

vendredi 31 juillet 2015

27 juillet : Baños

De Chugchilan à Baños, le contraste est saisissant. D'un petit village perché dans les montagnes, le bus nous dépose dans une petite ville hyper touristique, multipliant les agences à tous les coins de rue avec rabatteurs incorporés pour essayer de nous refourguer les attractions locales comme l'immersion dans une communauté indienne au frontière de l'Amazonie avec expérience chamanique garantie et soupe de serpent au menu.
Baños est une ville thermale, avec des sources d'eaux chaudes minérales et soufrées issues directement du mont Tungurahua,  un volcan très actif culminant à 5OOO mètres qui avec le Cotopaxi et le Pitchincha représente les plus pourvoyeurs de catastrophes naturelles en Equateur. La ville est construite dans le fond d'une profonde vallée étroite et isolée dominée par ce géant au sommeil délicat dont le dernier réveil en 2006 est encore dans toutes les mémoires. Malheureusement pour nous, le Tungurahua restera pendant 3 jours, dissimulé sous une épaisse couche de nuages gris et chargés d'humidité. Dans cette ville thermale, nous serons durant tout notre séjour, copieusement arrosés mais par une pluie fine et froide sans aucun lien avec les entrailles de la terre. dommage !!


Pendant les rares périodes d'accalmie de fin d'après midi,  nous nous sommes tout de même hissés sur les hauteurs des falaises bordant Baños, sur le sentier de la "Bellavista", afin d'y découvrir la vue panoramique sur la ville et ses cascades qui dévalent les pentes boisées d'essences tropicales et de fougères arborescentes. On se serait cru en plein coeur de Salazie, l'altitude en moins. Un spectacle grandiose qui aurait mérité un petit poil de soleil en plus.





Une autre journée, nous sommes allés faire de la balançoire à la "Casa del arbol" sur les conseils de Céline qui en parlait dans son blog. Elise et Juliette se sont éclatées, même s'il est vrai que s'élancer dans les airs devant un volcan crachant un panache de fumée et de cendres, c'est quand même plus impressionnant que dans les brumes sous "in ti farine la pluie", mais ça a son charme et ça reste un petit moment paisible en famille.


Enfin le troisième jour, nous sommes allés nous faire doucher sur les bords de la cascade "paillot del diablo", une gorge profonde et encaissée dans laquelle vient s'engouffrer avec une puissance phénoménale des millions de mètres cubes d'eau qui viennent percuter la roche dans un bruit assourdissant, projetant des nuages d'embruns qui arrivent à pleine vitesse obligeant les quelques touristes aventureux à rebrousser chemin trempés jusqu'aux os. Des fous furieux ont été jusqu'à creuser la roche sur le coté de la cascade et aménager une chemin étroit et escarpé permettant de se rendre derrière la cascade. C'est réellement impressionnant surtout quand le vent souffle en rafale et détourne une partie de la cascade empêchant toute possibilité de retour pendant quelques longues secondes. un souvenir que les filles ne sont pas prêtes d'oublier. On est revenu trempé et les gore tex n'ont rien pu faire. Les photos sont superbes et les films permettent de restituer avec encore plus de réalisme la puissance diabolique du lieu.


"La Cascada Paillot del Diablo"






Et quand même sur Baños, si vous ne vous méfiez pas, voila ce qu'il risque de vous arriver.




mercredi 29 juillet 2015

25 juillet : Quilotoa

Aujourd'hui, direction la lagune de Quilotoa, un magnifique lac volcanique perché à près de 4000 mètres dont les légendes locales disent qu'il est sans fond. Nous avons prévu d'en faire le tour, en partie, avant de plonger dans le fond du canyon pour rejoindre notre hôtel à pied. José et sa femme, qui gèrent l'Auberge de jeunesse, ne rigolent pas sur le petit déjeuner : oeufs, salade de fruits, yaourt, pain, café et jus de fruits, de quoi affronter le temps maussade et un vent a décorner les boeufs. Le voyage dans la benne du pick-up, sous une couverture pour tenter d'échapper au froid nous conduit a Zumbahua pour le marché hebdomadaire où nous arrivons transis, l'onglet aux doigts et les mâchoires tétanisées ce qui représente un sacré handicap pour rouler les "R". Le marché est particulièrement typique et il s'y vend de tout y compris des gants en alpaga pour nos pucinettes qui relégueront définitivement les gants chinois au fond du sac.
Après une trentaine de minutes de déambulation le long des étals, que nous mettons à profit pour acheter le pique nique du midi, José nous dépose sur le site de la Lagune où le spectacle est saisissant, aussi saisissant que le vent, qui sur la crête, manque de nous faucher Juliette Fred et moi, par une rafale venue de l'arrière aussi fourbe que soudaine; impressionnant!!! (j'entends déjà les mauvaises langues hurlées à l'exagération, mais les marseillais qui liront ce blog savent qu'il n'y a pas de récit exagéré, juste des auditeurs incrédules!).

"La laguna de Quilotoa"



Juliette aurait bien fait le retour en poney



Après 5 heures de marche dans un décor magnifique, alternant pentes sableuses, pâturages d'altitude, villages isolés et sentiers tortueux à flanc de montagne, nous regagnons Chugchilan, les jambes lourdes, soulés de vent et pour ma part rouge écarlate pour ne m'être pas méfié du soleil à travers les nuages sous les latitudes équatoriennes. Rien toutefois qui ne puisse se guérir avec "una cervesa fresca" bien méritée. le repas est délicieux, le lit confortable et le repos bienvenue.

Le lendemain, nous tentons la journée de repos, mais au grand désespoir des filles, l'appel de la randonnée est plus fort et vers midi nous partons, toujours en compagnie de Delphine, Christophe, Victor et Faustine, leurs deux marmailles, pour "el mirador del bosque", un magnifique point de vue sur les reliefs découpés des environs de Chugchilan. Les champs de lupins aux couleurs éclatantes, ondulants au rythme du vent égayent ce paysage de collines escarpées, exploitées jusqu'à des altitudes vertigineuses. Les agriculteurs du coin sont avant tout des montagnards aguerris, immunisés contre le mal aiguë des montagnes. La redescente dans la vallée se fait par de petits sentiers tortueux entre pâturages, cultures et habitations en suivant d'instinct la crête des collines (ce qui nous a valu quelques culs de sac) pour finalement rejoindre la route en contre bas et notre hôtel à la nuit tombante. Demain nous quittons Chugchilan pour Banos toujours plus au sud où nous espérons découvrir de magnifiques points de vue sur le volcan Tungurahua.


"El mirador del Bosque"


Un pique nique au soleil et sans vent




 Encore de délicieux champs de lupins

 On dit : "fier comme un mouton de Quilotoa"


Rantanplan qui veille sur les touristes en balade

mardi 28 juillet 2015

24 juillet : Chugchilan


Changement de décor, nous quittons la Panamericana, route qui descend de la Colombie jusqu’au sud de l’Equateur, pour nous enfoncer dans les terres à l’ouest et rejoindre le petit village de Chugchilan en empruntant la boucle de Quilotoa. Nous traverserons successivement les villages de Tigua, de Zumbahua, de Quilotoa avant d’arriver à destination. Les hauts sommets aux alentours créent des phénomènes aérologiques comparables à la Réunion de type côte au vent et côte sous le vent, et le paysage que nous traversons est cette fois, particulièrement sec et aride. Les champs y sont néanmoins cultivés le long des pentes vertigineuses des reliefs bordant la route et nous croisons quelques moutons et lamas dans les pâturages d'altitude qui regardent passer avec indifférence le bus de midi.


La route sur ce tronçon est neuve et goudronnée de frais et correspond à l’effort entrepris par le gouvernement depuis 6 ans pour améliorer les voies de communication en Equateur. Les quelques personnes avec qui nous avons pu aborder la situation politique du pays ainsi que les différents guides de voyage sont relativement unanimes sur l’amélioration des conditions de vie en Equateur depuis l’arrivée au pouvoir du président Corréa. Ce dernier, en nationalisant à son arrivée la ressource pétrolière du pays, troisième producteur en Amérique du sud après le Vénézuela et le Brésil, à entamé un vaste programme de politique intérieur touchant l’éducation, la santé, le développement du réseau routier, la réhabilitation du réseau ferroviaire, la protection de l’environnement et le renforcement des droits et de l’aide aux populations indiennes d’Amazonie. Les chiffres parlent d’eux même : un taux d’alphabétisation proche de 91%, un pourcentage de la population vivant sous le seuil de pauvreté passé en 6 ans de 36 à 28%, un taux de chômage de 6%, plus de 5500 kms de routes construites ou réhabilitées qui ont permis un désenclavement de nombreuses régions et une amélioration des conditions de vie. A coté de cela, les emplois sont précaires, pas d’existence d’un véritable code du travail source de tension chez les salariés et de nombreuses grèves et manifestations et surtout, d’après Gerardo (notre guide d’hier), une corruption galopante à tous les niveaux de l’état et dans les différentes administrations qui freine la réalisation des différents projets et responsable d’inégalités croissantes. Malgré cela, on a tout de même l’impression d’évoluer dans un pays apaisé après plus d’un siècle de régimes instables.

Le bus nous dépose en début d’après midi au Cloud Forest hôtel, magnifique pension de brique et de bois construite comme un chalet de montagne au cœur des alpes, avec une vue magnifique sur les collines cultivées, les volcans à l’arrière plan et sur le fantastique canyon qui zèbre la vallée, de Zumbahua jusqu’à Sigchos


 "El Cloud Forest Hotel"

 Chambre sur mezzanine avec vue

La vue de la chambre avec vue

 Les champs de délicieux lupins

Nos voisins de chambrée sont un couple des hautes alpes et leurs deux enfants de 13 et 10 ans, partis de France il y a 8 jours, pour descendre le long de la côte occidentale de l’Amérique du sud pendant 6 mois jusqu’à Buenos Aires. Forcément ça crée des liens et nous décidons de faire connaissance en suivant un petit sentier qui serpente jusqu’au bord du canyon afin de profiter des merveilleuses couleurs de cette fin d’après midi. Elle est pas belle la vie ??




de belles rencontres humaines et animales

23 juillet : Cotopaxi


Ce matin, le petit déjeuner avalé, nous avons rendez vous a l’agence avec notre guide du jour, Gerardo qui est chargé de nous faire découvrir sur une journée les trésors du parc national du Cotopaxi. La visite se fera en anglais, ce n’est pas terrible pour notre espagnol mais vu notre niveau, qui s’améliore certes,  c’est bien plus confortable. Nous partons de Latacunga vers 2800 mètres pour tenter de rejoindre le camp de base du Cotopaxi vers 4900 mètres, en voiture jusqu’à 4300 mètres, puis à pied ; le but étant de s’approcher le plus près possible du glacier voir même d’y poser un orteil. Le temps n’est pas à la fête, le ciel est chargé de gros nuages gris qui s’accrochent sur les flancs du volcan et dès le début de l’ascension, la météo se dégrade encore avec des vents avoisinant les 120 kms/heure et une température ressentie proche de -15°. Malgré les doudounes, les goreTex, les gants et les bonnets en alpagas, les filles sont frigorifiées et Juliette commence à se plaindre d’avoir mal à la tête. Pas de plaisir, horizon bouché, on abandonne et rejoignons le 4x4 le plus vite possible pour se mettre au sec et se réchauffer avant d’aller explorer les autres trésors autour du Cotopaxi.  


Les flancs du Cotopaxi

Malgré cette météo exécrable, le parc est magnifique. Le décor est lunaire et la tempête accroit encore plus la puissance du lieu cerné par ces volcans dont les flancs se dégagent parfois au gré du vent. La flore est rare, mais nous croisons au fil de la journée quantité de chevaux sauvages qui semblent indifférents à la météo et paissent paisiblement ainsi que des faucons et des éperviers se jouant  des rafales et dont les vols stationnaires dans ces conditions relèvent du parfait numéro d’équilibriste. Les yeux rivés vers le ciel, c’est le moment que choisissent trois magnifiques condors en chassent à l’envergure impressionnante (plus de 4 mètres pour certains), pour planer majestueusement quelques minutes au dessus du lac dont nous avons entamé le tour à pied avant de disparaître derrière la crête en nous laissant un souvenir impérissable.









La journée se termine vers 15h00 par un repas au coin du feu aux allures de festin vu l’heure et la fatigue accumulée avant le retour sur Latacunga et l’hôtel Rosim dans lequel nous avons posé nos sacs.





Sur le chemin du retour nous mesurons un peu plus, après nous être approché de ce géant minéral et en examinant les reliefs qui bordent le parc du Cotopaxi les dangers que représente le fait de vivre sur les flancs d’un volcan explosif susceptible de ravager une ville entière et les champs qui la borde, les recouvrant sous des tonnes de lave et de cendres en quelques minutes. Gerardo, notre guide  en parle avec respect, une pointe de fatalisme et une bonne dose d’optimisme malgré un niveau d’alerte qui est monté d’un cran il y a quelques jours et l’apparition d’après les scientifiques chargés de sa surveillance d’un nouveau petit cratère au sommet du volcan qui laisse échapper du gaz…  
Epuisés mais content se sera un Walt Disney pour les pitchounettes et une soupe pour nous avant de plonger sous les couvertures pour une bonne nuit de sommeil.


Ah ! Au chapitre des mauvaises nouvelles, mon objectif est définitivement hors service et plus aucune photo ne sort de mon joli boitier hors de prix. Quelle misère !!! Heureusement qu’il nous reste le petit coolpix de Fred et  la Go pro pour immortaliser tous ces paysages magnifiques.



lundi 27 juillet 2015

22 juillet : Latacunga

Aujourd’hui  après 4 jours sur Otavalo, on quitte la sierra du nord pour la sierra centrale, direction la ville de Latacunga. Afin d’arriver plus tôt et d’avoir le temps de trouver l’hôtel et le moyen d’organiser la journée de demain, nous avons suivi à la lettre les instructions du gérant de l’hôtel alias Edgar les bons tuyaux. Un premier bus vers le nord pour Ibarra afin de pouvoir sauter dans le bus de 11hOO direct pour Latacunga. Deux bus différents, deux gares routières mais la même ambiance à chaque fois. La foule qui se masse au guichet chargée de sacs, de paniers, d’objets divers et variés négociés sur les marchés et ramenés aux villages, les rabatteurs qui scandent leurs mélodies bien rodées annonçant  destinations, numéros de quai et horaires de départ auxquels vient s’ajouter le balai des vendeurs de tout pour « un dollar, un dollarito » qui montent et descendent du bus, en équilibristes confirmés, chargés d’articles improbables ou d’aliments sucrés et salés aux saveurs enivrantes, épicés aigres ou fortement dosées en huile rance. Un théâtre à ciel ouvert où le spectateur confortablement assis, assiste à ces scènes de vie en attendant patiemment le départ. Un régal pour les sens qu’on devait retrouver dans tous les pays de la cordillère des Andes où le bus est l’unique moyen de transport.



Arrivés tôt, nous avons pu posé rapidement nos sacs et nous rendre a l’agence de voyage indiquée par l’hôtel pour organiser notre journée de demain au parc national du Cotopaxi afin de randonner sur le flanc du plus haut volcan actif du monde et d’y observer la faune et la flore du parc.