On nous a tellement dit que les chauffeurs de Bus poussait la climatisation à fond et qu'il faisait un froid polaire dans les bus que pour le voyage on a sorti les duvets et les doudounes dont on ne s'est pas servi autrement que comme oreiller, le nord du Pérou étant une région chaude, sèche et désertique (pour le coup on était plutôt content qu'il la pousse un peu la clim).
Le passage de la frontière était surréaliste. nous nous sommes arrêtés une première fois vers 2h00 du matin, devant une barrière kaki où quelques militaires désoeuvrés rentraient méticuleusement les numéros de passeport des passagers au crayon sur un grand cahier, à la lumière d'un petit néon. Pas de tampon sur les passeports, pas de "Bienvenido en Peru," ça paraissait bizarre comme frontière, mais bon, on s'est dit que les douaniers étaient plutôt détendus dans la région et le temps de se réinstaller confortablement dans le bus, on s'est tous plus ou moins rendormi pour finalement être de nouveau réveillé une heure plus tard, et se trouver cette fois devant la vraie frontière avec tout les douaniers en costumes, les "Adios Equador," les "bonjour Pérou "et la magique traversée du pont du rio Tigre à pied, tous les quatre ,main dans la main, dans un demi sommeil et de nuit pour rejoindre le poste frontière péruvien sur l'autre rive et obtenir le précieux tampon nous ouvrant les portes du Pérou pour trois mois. Pas facile de se rendormir après tout ça d'autant que la descente de la cordillière pour rejoindre la côte était assez sportive.
Le réveil aussi est surréaliste. Nous avons quitté Vilcabamba, village paisible au milieu des montagnes pour nous réveiller dans les faubourgs de Piura dans une ambiance quasi désertique, un voile de chaleur masquant l'horizon, et apercevoir une flopée de villages émergents du désert aux maisons de briques d'argile, partiellement terminées et recouvertes de sable. Autour, ça s'agite, ça grouille de monde, le concert des klaxonnes est assourdissant et les taxis se disputent la route avec des mototaxi Batman, le Che ou Pokahontas. Bien à l'abri dans le bus et à peine réveillés, nous assistons à ce spectacle avec un poil d'anxiété espérant trouver un café bien fort à la descente du bus pour affronter le changement de gare routière et rejoindre Chiclayo à trois heures de désert de Piura. Nous rejoindrons finalement l'hôtel Victoria vers 14h00 et délestés de nos sacs à dos nous repartons immédiatement pour une visite du marché légèrement à l'écart du centre ville où se concentrent, dans un dédale de ruelles étroites, tous les corps de métiers répartis par spécialité. Des dizaines de cordonniers frappant les semelles de cuir sur de petites enclumes, des couturiers dont le concert des machines est assourdissant, des boulevards de batterie de cuisine, des avenues de poissons séchés, des ruelles de libraires et de papeteries et de petites impasses de sorciers ventant les vertus de potions et de plantes aromatiques pour la dysenterie ou le cor au pied. Le soir nous testons pour la première fois la gastronomie péruvienne au restaurant El romana qui sera notre cantine pendant les trois jours que nous allons passer à Chiclayo; Ceviche mixto (poisson cru, crabe, poulpe et conchas negras le tout mariné dans du jus de citron et accompagné de yuca (mannioc)), pato con arroz verde (canard au riz vert), tortillas à la raya manta (omellette à l'aile de raie manta)... c'est délicieux et ça change des patates, des oeufs et du riz.
Le temple du commerce
A cheval sur un arbre millénaire
Les pyramides du Bosque de Pomma
Les pyramides de Tucume
Les rues de Lambayeque
Pour clore la journée, nous sommes allés prendre notre premier bain dans l'Océan Pacifique ,dans la petite ville de Pimentel qui,à par le fait d'être bordée par l'Océan, ne mérite pas qu'on s'y attarde plus que pour jouer en famille dans les vagues en essayant de ne pas se faire emporter par un courant sournois et pour tenter de traverser sa magnifique passerelle en bois en gardant ses savates (nous, on a perdu deux paires!!).
Les barques en roseaux qui sèchent au soleil
La plage de Pimentel
Pimentel au coucher du soleil
La fameuse passerelle dévoreuse de savates
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire