Nous poursuivons notre descente vers le sud pour rejoindre
la grande ville de Cuenca. Mais avant nous avons prévu de faire une étape à Cañas,
pour visiter le site archéologique d’Ingapirca et ses vestiges cañaris et incas, et
assister au grand marché qui a lieu le dimanche dans cette petite ville qui
selon le Lonely Planet vaut largement de s’y arrêter et de flâner un temps au
milieu des stands où il se vend de tout et où une grande partie de la
population de la région vient, en costume traditionnel, négocier, marchander et
se ravitailler pour la semaine à venir.
Le bus nous dépose sur l’avenue principale, déserte en ce
début d’après midi, comme l’ensemble du village que nous parcourons à la
recherche d’un hôtel où poser nos
valises. Ce sera finalement l’hôtel Iréné, grâce aux précieuses
indications de la seule habitante de Canas qui ne fait pas la sieste.
Déchargés de nos sacs à dos, nous prenons rapidement le bus
pour Ingapirca. La visite guidée (en
espagnol), nous permet d’appréhender partiellement l’histoire de l’Equateur et
des différentes ethnies qui ont foulées ce site. Il persiste dans ce lieu quelques fondations d’anciennes
habitations cañaris, présents
jusqu’à 15ème siècle, et également les vestiges d’un ancien temple Inca
au sommet d’une colline dominant la vallée. A ses pieds les demeures des
vierges du soleil propriété de l’empereur, chargées du tissage des vêtements de
cérémonie, entre autres choses, puis le
lieu de culte tourné vers le soleil dont l’enchevêtrement des pierres est un
modèle de précision architecturale. Ce
site archéologique est petit mais il nous projette dans la démesure et les
prouesses technologiques de cette civilisation et il nous tarde de visiter les grandes cités Incas du Pérou voisin.
Le temple du soleil, sans soleil.
Le lendemain, au réveil on est saisi par la transformation de la ville de canas. Par la fenêtre de l’hôtel, on perçoit une agitation sans commune mesure avec la veille. Les cars ne cessent de déposer dans la rue principale, des flots de personnes en chemises brodées aux couleurs des différentes familles ou régions, jupes, chaussettes longues et ponchos avec dans le dos noués, on ne sait comment, les provisions de la semaine ou le dernier né d’une longue fratrie qui sommeil paisiblement sans se soucier de l’agitation ambiante. C’est vraiment dépaysant et on est bien peu de touristes à avoir la chance d’assister à cette grande messe dominicale ou se négocie ferme les pièces de tissu pour la fabrication des ponchos, les chapeaux en feutrine verte rehaussés d’une plume ou encore les sacs de farine de blé ou de maïs concassée sous nos yeux. A ce défilé de couleurs s ‘associe une succession d’odeurs qui varient au fil de nos déambulations entre les différents stands, tantôt épicées et agréables tantôt fortes n’aiguisant que peu l’appétit quand un iguane les tripes à l’air semble abandonné sur une étal depuis le matin. Tous les sens sont en éveil et le temps passe très vite à sillonner les rues de canas. Il est déjà midi et il est temps pour nous de remettre nos sacs sur le dos et de nous diriger vers Cuenca, notre prochaine étape.
Grosse maitrise de l'art du nouage
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