Changement de décor, nous quittons la Panamericana, route
qui descend de la Colombie jusqu’au sud de l’Equateur, pour nous enfoncer dans
les terres à l’ouest et rejoindre le petit village de Chugchilan en empruntant
la boucle de Quilotoa. Nous traverserons successivement les villages de Tigua,
de Zumbahua, de Quilotoa avant d’arriver à destination. Les hauts sommets aux
alentours créent des phénomènes aérologiques comparables à la Réunion de type
côte au vent et côte sous le vent, et le paysage que nous traversons est cette
fois, particulièrement sec et aride. Les champs y sont néanmoins cultivés le
long des pentes vertigineuses des reliefs bordant la route et nous croisons
quelques moutons et lamas dans les pâturages d'altitude qui regardent passer avec indifférence le
bus de midi.
La route sur ce tronçon est neuve et goudronnée de frais et
correspond à l’effort entrepris par le gouvernement depuis 6 ans pour améliorer
les voies de communication en Equateur. Les quelques personnes avec qui nous
avons pu aborder la situation politique du pays ainsi que les différents guides
de voyage sont relativement unanimes sur l’amélioration des conditions de vie
en Equateur depuis l’arrivée au pouvoir du président Corréa. Ce dernier, en
nationalisant à son arrivée la ressource pétrolière du pays, troisième
producteur en Amérique du sud après le Vénézuela et le Brésil, à entamé un
vaste programme de politique intérieur touchant l’éducation, la santé, le
développement du réseau routier, la réhabilitation du réseau ferroviaire, la
protection de l’environnement et le renforcement des droits et de l’aide aux
populations indiennes d’Amazonie. Les
chiffres parlent d’eux même : un taux d’alphabétisation proche de 91%, un
pourcentage de la population vivant sous le seuil de pauvreté passé en 6 ans de
36 à 28%, un taux de chômage de 6%, plus de 5500 kms de routes construites ou
réhabilitées qui ont permis un désenclavement de nombreuses régions et une
amélioration des conditions de vie. A coté de cela, les emplois sont précaires,
pas d’existence d’un véritable code du travail source de tension chez les
salariés et de nombreuses grèves et manifestations et surtout, d’après Gerardo
(notre guide d’hier), une corruption galopante à tous les niveaux de l’état et
dans les différentes administrations qui freine la réalisation des différents
projets et responsable d’inégalités croissantes. Malgré cela, on a tout de
même l’impression d’évoluer dans un pays apaisé après plus d’un siècle de
régimes instables.
Le bus nous dépose en début d’après midi au Cloud Forest
hôtel, magnifique pension de brique et de bois construite comme un chalet de
montagne au cœur des alpes, avec une vue magnifique sur les collines cultivées,
les volcans à l’arrière plan et sur le fantastique canyon qui zèbre la vallée, de Zumbahua jusqu’à Sigchos.
"El Cloud Forest Hotel"
Chambre sur mezzanine avec vue
La vue de la chambre avec vue
Les champs de délicieux lupins
Chambre sur mezzanine avec vue
La vue de la chambre avec vue
Les champs de délicieux lupins
Nos voisins de chambrée sont un couple des hautes alpes et leurs deux enfants de 13 et 10 ans, partis de France il y a 8 jours, pour descendre le long de la côte occidentale de l’Amérique du sud pendant 6 mois jusqu’à Buenos Aires. Forcément ça crée des liens et nous décidons de faire connaissance en suivant un petit sentier qui serpente jusqu’au bord du canyon afin de profiter des merveilleuses couleurs de cette fin d’après midi. Elle est pas belle la vie ??
de belles rencontres humaines et animales
Profitez!!!!!!
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