Après un voyage aussi long pour rejoindre Iquitos, il
s’agissait de ne pas se tromper d’agence pour l’organisation de notre périple
dans la jungle amazonienne. L’offre proposée va en effet du stage de survie en
pleine brousse en slip, la machette à la main au lodge tout équipé avec Wi-Fi,
visite de zoo avec tarentule apprivoisée et la certitude de se retrouver avec un
charmant boa constrictor autour du cou et véritables "faux indiens" en costumes traditionnels avec pseudo séance de chamanisme de groupe.
L’exercice n’est pas évident et le choix se fait vraiment au
feeling à l’écoute du discours bien rodé
des directeurs d’agence et après visionnage de l’incontournable album de photos
présentant les différentes réjouissances du séjour. Des touristes en maillot de
bain, une tarentule sur l’épaule et un serpent peint sur le front c’est non,
par contre un quidam habillé en long, bottes au pied, maculé de boue et bombe
de répulsif à moustique à la main, on valide. En ce qui nous concerne, Walter a
eu le discours le plus proche de nos attentes et nous avons eu la chance de
rencontrer deux français dans l’agence qui nous ont dit ce que nous avions
envie d’entendre. Alors voilà, nous avons débarqué le mardi 1er
septembre de l’Edouardo VIII, et le 03 sept à 9h00, nous embarquerons à nouveau,
sur une petite barque plus rapide cette fois, pour rejoindre un petit bras de
l’Amazone, le rio Tapira sur les berges duquel se trouve le "lodge Chullachaqui", pour quatre jours et trois nuits dans la jungle
amazonienne. Nous avons une journée de répit pour profiter à fond du calme de notre
chambre dans l’hôtel Solimoës, d’autant que la journée du lendemain promet
d’être mouvementée à Iquitos. Une grève générale est annoncée pour dénoncer
l’odieuse exploitation du pétrole Amazonien par des compagnies sans scrupule
qui, en déversant des tonnes d’hydrocarbure dans les rivières alentours
détruisent au quotidien une part non négligeable de la flore et de la faune environnantes,
en plus d’être responsable d’une multitude de pathologies chez les populations
qui vivent du fleuve et ingèrent le produit d’une pêche contaminée. Après une
recherche rapide sur internet et la lecture du rapport du CCFD et du secours
catholique (http://www.bastamag.net/Un-rapport-pointe-du-doigt-les-consequences-de-l-industrie-petroliere-au-Perou),
on apprend que les compagnies en question sont franco-britanniques et comme
pour chaque affaire de pollution ou d’atteinte à la santé de la population, on
y parle ouvertement de corruption, de rapports falsifiés et de mépris du
respect de toute législation sur l’environnement, la préservation des espèces
et l’habitat traditionnel.
Tout s’est passé tôt le matin, mais à notre réveil les rues
sont couvertes de déchets et de débris de verre, une coccinelle brule au milieu
d’un carrefour et tous les magasins ont fermés leurs devantures. Le calme est toutefois
revenu dans l’après midi et les petites rues ont été nettoyées, bloquées et reconverties en terrain de foot et de
volley où s’affrontent les habitants du quartier jusque tard le soir.
L’ambiance est plutôt festive tant qu’on n’essaie pas de s’approcher trop prêt
de la « plaza del armas », où des affrontements ont encore lieu. La
grève doit durer deux jours, et notre départ le lendemain pour rejoindre la
forêt est plutôt bienvenue.
Bien que l’accès au port soit légèrement plus compliqué,
nous finissons par rejoindre notre embarcation et après deux heures de navigation
sur l’Amazone, nous nous engageons enfin dans un petit bras de rivière d’à peine plus de 20 mètres de large. C’est comme si le rideau s’était levé et que
la pièce tant attendue venait de commencer. De chaque coté du rio, la
végétation est dense et une multitude d’oiseaux s’affolent et s’enfuient à
l’approche du bateau. En quelques minutes nous voyons s’envoler des faucons à
têtes jaunes, des éperviers, des martins pêcheurs aux couleurs éclatantes, des
échassiers blancs aux allures d’ibis et une foule d’autres volatiles étranges
qui semblent sortis tout droit des imagiers animaliers qu’on adorait
feuilleter gamin. Encore quelques minutes de navigation et nous découvrons
notre grande cabane sur pilotis, plantée à la lisière de cette immense forêt au
bord du rio, dont les moustiquaires
remplacent les fenêtres et présagent de
combats à venir, nocturnes et diurnes, avec cette détestable espèce suceuse de
sang et pourvoyeuse de pallu. On a tous débuté la malarone, mais ça ne
préserve en rien des piqures et des démangeaisons à venir d’autant que les
moustiques semblent ici beaucoup moins sensibles au effet des répulsifs.
Le temps de chausser nos bottes
(indispensables à toute excursion dans la jungle), et nous nous immergeons en
pleine forêt avec la consigne de ne toucher à rien afin d’éviter
toutes mauvaises rencontres piquantes, urticantes, mordantes potentiellement
dangereuses voir mortelles. Nous garderons donc les mains dans nos poches pour
découvrir des arbres immenses qui s’élèvent droit vers le ciel à la recherche
de la lumière, des ficus étrangleurs qui après avoir étouffé leur hôte
s’épanouissent en un enchevêtrement dense de racines, repère d’une multitude
d’insectes aux dards acérés, d’espéces étranges aux troncs hérissés d’épines, le
tout avec de la boue jusqu’aux genoux et arborant le sourire caractéristique du
touriste qui sait qu’il est exactement à l’endroit où il avait toujours rêvé de
se trouver un jour. Cette journée sera également l’occasion de voir plusieurs
colonies de singes virevoltant à la cime des arbres et de faire connaissance
avec un petit paresseux domestique friand de caresses et qui semblait sourire
dès qu’il avait l’occasion de s’accrocher pour un câlin. Malheureusement ses
congénères sauvages sont restés bien cachés et nous n’aurons pas l’occasion des
les voir endormis tête en bas, dans leur milieu naturel.
Le soir, après une douche en compagnie d’une
grenouille venue prendre le frais, de chauves souris en panne de
radars et après un combat perdu d’avance avec quelques moustiques malins ayant
trouvé les failles des moustiquaires d’un autre âge, nous nous endormons
paisiblement bercés par la douce mélopée de l’activité nocturne de la forêt.
Les cases flottantes du quartier de Belen
Le rio Tapira
Le lodge Chullachaqui
Gardons les mains dans les poches
Je voudrais un câlin
Cuidado a los manos, c'est très douloureux!
quelques êtres inoffensifs de cette forêt hostile
Les habitants des douches
Le lendemain, nous repartons bottes aux pieds et après
plusieurs traversées épiques de rivières boueuses en équilibre sur des troncs
ou à l’aveugle en tentant de repérer les rondins sous l’eau qui nous éviteront
de nous enfoncer jusqu’à la taille dans une eau opaque et peuplée, nous
arrivons au bord d’un bras de rivière pour embarquer dans une pirogue creusée à même le tronc pour l’exploration d’une lagune
qui, d’après Niltong notre guide, est le lieu idéale pour tenter de
croiser la route du puissant anaconda et de quelques caïmans sournois nageant
entre deux eaux. Nous ne verrons rien de tout cela, mais la pirogue glissant au
fil de l’eau, nous conduira de nouveau vers une colonie de singe que nous avons
regardé longuement bondir d’un arbre à l’autre, à la demeure de deux iguanes
nullement impressionnés par notre approche et vers un lieu où fleurissent des
nénuphars géants dont les fleurs blanches odorantes sont un met de luxe pour
les colibris. Nous verrons également quelques oiseaux magnifiques notamment des
aigles, des pics verts et des charognards de la famille des condors à l’envergure
impressionnante, sans toutefois égaler leurs célèbres congénères.
L’après midi nous irons nous baigner en
famille dans l’Amazone pour la plus grande joie des filles sans toutefois bien
comprendre pourquoi il n’était pas dangereux de se baigner à cet endroit
alors que quelques centaines de mètres plus loin nous irons pécher le piranhas
le lendemain. Quelques dauphins roses d’Amazonie viendront nous saluer au
retour vers notre cabane en bois et ses
moustiques.
Le soir, à l’heure ou les
touristes normaux se préparent à s’enrouler sous les couvertures pour un repos
bien mérité, nous nous sommes préparés pour une exploration nocturne de la
jungle en essayant de ne laisser qu’une aire de pique nique limitée aux
moustiques devenus encore plus voraces à la nuit tombée. La gore-tex fermée et
capuche rabattue sur le visage, nous nous enfonçons dans la forêt à la lueur
des seules lampes frontales, marchant silencieusement à l’écoute du moindre
bruit et de nos sensations mêlant excitation et une pointe d’anxiété. La jungle
est encore plus impressionnante la nuit et y pénétrer pour tenter de voir des
mygales, des serpents ou des grenouilles venimeuses fluo à quelque chose de magique et de surréaliste. Avec un
effort d’imagination, je peux presque entendre Pierre Arditi commenter notre
progression en voix off. Toujours les mains dans les poches, nous croiserons
deux magnifiques tarentules en chassent, impressionnantes et velues et une
petite grenouille tout ce qu’il y a de plus normale fuyant à notre approche.
Dommage, avec Fred dans notre groupe, je m'étais au moins attendu à
tomber sur un gros crapaud de la taille de ceux décrits dans les "Contes de la
rue Mouffetard".
Euh! j'y vais mais j'ai peur!
Après trois jours dans la jungle
Le seul endroit de l'Amazone sans piranhas.
Non, on est pas à la montagne!
Elise, la reine de la pêche au poisson chat
Le lendemain après une énième séance de pêche et une ultime
baignade dans l’Amazone il est temps de rentrer rejoindre notre hôtel sur
Iquitos. J’avoue avoir ressenti de façon fugace une pointe de frustration au
décours de notre aventure dans la jungle, regrettant de ne pas avoir vu plus
d’animaux et ayant l’impression que
notre guide manquait de motivation et de connaissance pour nous faire découvrir
les secrets de la forêt. Mais en y repensant, il est possible qu’avec des
enfants, le responsable de l’agence respecte un minimum de consignes de
sécurité et que notre parcours dans la jungle ait été un tant soit peu
différent de celui d’Alex et Willy, par exemple, un couple de français rencontré
au lodge qui, en quête d’aventure extrême, ont exploré la jungle pendant 5
jours hors des sentiers battus, et vu bien plus d’animaux que nous, mais qui
renoncerons le soir de leur première journée de survie dans la foret
amazonienne, épuisés, piqués, mordus avec la sensation d’avoir atteint les
limites de ce qu’ils étaient près à endurer. Et en famille, il est clair que le
seuil de tolérance est moindre et qu’il était primordial de toujours garder la
dimension plaisir pour nous et les filles au cours de cette aventure amazonienne. Passé ce petit
moment de blues, dont l’origine est peut être tout simplement qu’après 15 jours
de voyage, notre périple amazonien se termine, je repars pleinement
satisfait en ayant l’impression comme le reste de la petite famille Poupel,
d’avoir vécu un moment unique.
C'était vraiment magique !
Coucou Juju c'est Lou,j’espère que ça va .Tu me manques revient vite !!!
RépondreSupprimerCoucou Julliette, c' est Claire, j'espère que tu vas bien? moi je vais bien à bientôt.
RépondreSupprimerCoucou juju tu vas bien? Tu me manques beaucoup.Carla
RépondreSupprimerSalut c'est Ismi ça va bien ou pas bien ?
RépondreSupprimerBonjour Juliette c'est Ramona , j'espère que tu vas bien et que tu t'amuses bien. Tu nous manques beaucoup.
RépondreSupprimerCoucou Juliette ! Ca va? Tu passes de bonnes vacances?
RépondreSupprimerLisa
Coucou c'est Mélanie, tu vas bien a bientôt.
RépondreSupprimerSalut Juliette, ça va ? Sa se passe bien la-bas ?
RépondreSupprimerY avait pas de raies électriques et des anacondas en plus de piranhas??
RépondreSupprimerbisous