Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois

Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois
Equateur, Pérou, Bolivie et Chili en famille

mardi 3 novembre 2015

du 15 au 19 : Tupiza le pays de Sergio Leone

Quelle idée de programmer le départ d’un  train à 3h00 du matin. Après avoir regardé ma petite famille dormir paisiblement à même le sol, emmitouflée dans une bonne couche de plumes, preuve que le niveau d’adaptation optimal est atteint, un sifflement puissant annonce l’entrée en gare du train pour Tupiza (enfin !), et le temps pour moi de m’écrouler dans le siège d’un wagon première classe pour 6 heures de sommeil.

Cherchez celui qui ne dort pas!

En fait de 6 heures, ce sera plutôt trois, car la télé, que je n’avais pas remarquée à la montée dans le train, s’allume comme par magie, pour nous faire profiter d’une sélection de chanteurs et musiciens, tout droit sortis des coulisses de l’Eurovision, représentatifs de tout ce qu’il y a de plus haïssable dans la variété internationale : les Machucambos pour l’Amérique du sud (la flute de pan après 3 heures de sommeil c’est dur !!), André Rieux,en live, pour la Hollande (une petite pensée pour ma mamie qui était une fan inconditionnelle), Richard Clederman pour la France, Céline Dion pour le Canada....Après avoir un temps pensé jeter la télé par la fenêtre, je me suis ravisé en découvrant l’extraordinaire paysage au lever du soleil que ce réveil précoce nous permettait de découvrir. Le train louvoyait à la vitesse fulgurante de 10 à 20 kms/h, au fond d’un canyon dont les parois érodées par le vent viraient de l’ocre au rouge par endroit, dépassant quantité de petits villages abandonnés, ou ne montrant que de timides signes de vie, avec pour atténuer l’aridité du paysage  un petit rio bordé d’acacias. L’imagination et le manque de sommeil ont fait le reste. Ennio Morricone à remplacer Richard Clederman, le train s’arrête en gare de Tunkuncari et j’entends Clint Eastwood déclarer : « Le monde est partagé en deux : ceux qui ont un révolver chargé et ceux qui creuse… et toi, tu creuses !! ». Pas de doute on est en plein Far West.

Tupiza est le lieu idéal pour se poser quelques jours et récupérer de cette folle équipée dans le Salar d’Uyuni qui nous a rétamé en terme d’émotions : une multitude de couleurs, des monceaux de lagunes, des immensités blanches et désertiques, une foultitude d’illusions d’optiques… C’est fatiguant tous ces superlatifs. Il nous fallait digérer ces paysages fabuleux pour mieux les raconter. Nous avons également particulièrement délaissé ces derniers temps nos devoirs de professeurs des écoles amateurs  et les filles ont du français, des maths et de la physique/chimie sur la planche.

Mais dans ce décor de far West, Tupiza est également le lieu idéal pour que nous, adultes de peu de foi envers la gente équestre, nous nous réconciliâmes avec les équidés et que nous acceptions de ne pas avoir les pieds qui touchent par terre sur le dos de ces impressionnants mammifères. Moi, je voulais bien faire une balade à cheval, mais en poney. Un petit poney, genre shetland qu’on me  tiendrait par la bride. Mais non, là c’est le grand saut. On s’est laissé convaincre par les filles pour une ballade de cinq heures à dos de canasson dans la périphérie de Tombstone avec au programme la visite "del cañón de Duende", "del cañòn del Inca" y "del cañón del Machos" et pour finir le franchissement de "la puerta del diablo". De quoi finir avec des escarres et ne plus pouvoir s’asseoir pendant un moment, si toutefois on arrive Fred et moi à se maintenir sur ces fiers destriers un brin caractériels. A peine rassurés par le discours bien rodé de la propriétaire des chevaux qui nous certifie que « no se necesita experiensia », et qui semble amusée de voir que nos filles sont bien plus à l’aise que nous, nous coiffons nos sombreros et enfourchons nos montures pour ce très long périple équestre.

Même pas crispé le sourire!!



Antonio Wayne!
Gentil le cheval, gentil!!

Le début de la balade se passe plutôt bien, et nous rejoignons au pas, en file indienne, le canyon de Duende, une vallée encaissée qui se rétrécie progressivement, bordée d’une végétation sèche et aride principalement composée d’acacias, et dont l’extrémité se réduit pour ne plus permettre qu’une exploration pédestre en priant pour que le temps  nuageux ne vire pas à la pluie. C’est magnifique et le plaisir de découvrir ces paysages dignes des films de Sergio Léone est sans contexte démultiplié par le fait d’avoir retrouvé l’usage de nos jambes.

L'arrivée au "Cañón del Duende"



Calamity Jane et ses filles!!




   
Le franchissement de la porte du "Cañón del Duende"

Après un pique nique, qui vu le lieu, aurait pu se composer de haricots rouges au lard arrosés de café, nous reprenons la route vers le « cañón del Inca » et le « cañón del Machos », ainsi nommé pour ses formations rocheuses phalliques qui se dressent vers le ciel et qui ont du exciter l’imaginaire de celui qui l’a nommé. C’est là que pour Fred et moi ça ce gâte un peu. Les chevaux qui jusqu’à là se suivaient en fil indienne, profitent que le terrain s’élargit pour répondre aux sollicitations de nos filles tout à la joie de nous montrer qu’elles sont des cavalières émérites. Ce n’était pas du tout prévu cette affaire. Car les chevaux qui sont habitués à se suivre, n’apprécient que moyennement qu’un de leurs congénères les dépassent. Du coup, quand l’un par au galop, l’autre le suit à notre grand désespoir. On a beau râler, pester, maudire ces damnées bestioles, rien n’y fait. Il faut s‘accrocher, serrer les jambes et les fesses, tenter de trouver la position la moins traumatisante et prier pour que ça ne dure pas. Heureusement le "cañón del Inca" nous sauve et nous offre un répit de quelques dizaines de minutes, pendant lequel nous explorons cette dépression rocheuse sinueuse et encaissée, qui aurait servi de lieu de passage et d’abri aux Incas à l’arrivée des conquistadors.



Le "Cañón del Machos"


Le shérif et ses assistantes... il faut savoir s'entourer!!





Au retour, et après quatre heures à tenter d’assimiler les bases de l’équitation, c’est en conquérants que nous franchissons la porte du diable, les jambes serrées, le buste droit et les fesses en compote, fiers d’avoir évité la chute  dans les énormes cactus qui nous ont accompagnés tout du long sur le chemin. Bon je ne dis pas que nous retenterons l’expérience de sitôt, mais nous nous sommes, Fred et moi, en partie réconciliés avec la gente équestre et c’est l’essentiel, d’autant que nos deux puces étaient ravies et que ne pas sillonner à cheval ce décor de cinéma aurait été dommage. Par contre, pour la sortie VTT prévue le lendemain, je pense que ça risque d’être compliqué de devoir s’asseoir sur plus dur et plus petit et devoir supporter les cahots d’un chemin, un simple tabouret de bois étant une torture.

La porte du diable en cavalière émérite!!

On a décidé de repousser au sur lendemain, histoire de récupérer un peu avant de poursuivre l’exploration de cette région magnifique.Bon, on a pas eu trop de soucis à se faire, les vélos de l’agence étaient dans un tel état qu’assez vite l’idée de ne pas en faire  nous est venue : pas de freins, les casques défoncés… et fort de l’idée que rien ne vaut une bonne marche à pied, nous nous sommes rabattus sur le mirador de la ville, un chemin de croix qui permet une vue magnifique sur la ville et ses environs. C’est l’endroit qu’Elise a choisi pour tester l’hypoglycémie et le malaise vagal. Il nous en a couté une bonne frayeur et un melon qui a dévalé la pente pendant que je rattrapais ma fille blanche comme un linge. Le petit déjeuner est devenu obligatoire pour Elise et on a rajouté des barres de céréales dans le sac. Au sommet, la vue était magnifique et nous avons pris toute la mesure de la situation géographique de Tupiza : une ville à 3000 mètres d'altitude, à l’extrémité est du sud Lipez, coincée dans la vallée du "Rio Tupiza" dans lequel serpente une voie ferrée où circule des trains d’un autre âge au milieu des cactus et des canyons aux couleurs éclatantes. Ça valait vraiment le coup de monter. Quel spectacle !!

Manger c'est la clé, hein Elise??




Demain, nous remontons vers le nord à Potosi, où l’argent coulait à flot : « ça eut payé, mais ça paye plus !! ».

1 commentaire:

  1. pour un peintre vous lire c'est l'ideal Vert de trouille pour une elise blanche comme un lingePour ce qui est de la couleur rouge je pense que c'est la coloration de la region qui a frotté la selle des chevaux.Quant au bleu laissez le de côté ,evitez le ;il est souvent synonyme de rencontres mal appropriees.Je pense à tous les westerns que vous allez regarder d'une autrefaçon maiitenant .Bisous grand pere

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