Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois

Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois
Equateur, Pérou, Bolivie et Chili en famille

jeudi 8 octobre 2015

du 21 au 23 sept : Le Machu Picchu

Personne ne vient à Cusco sans voir le Machu PIcchu, et même s’il existe d’autres sites tout aussi fascinants, encore dissimulés sous une épaisse couche de jungle et moins touristiques, tout le monde finit toujours par aller voir ce site mythique et vous n’échapperez donc pas aux aventures de la famille Poupel au Machu Picchu.
Nous sommes le dimanche 20 septembre, nous voyageons depuis plus de deux mois, nous avons traversé de nombreux paysages et sites archéologiques à couper le souffle mais aucun n’était aussi attendu que celui là. Le seul site vraiment anticipé dans ce voyage improvisé.
Il existe trois itinéraires possibles pour rejoindre ce lieu magnifique.Le premier, pour les randonneurs confirmés capables d’enchainer huit heures d’effort sur trois à quatre jours en franchissant des cols de plus de 4000 mètres ; c’est le chemin de l’Inca. Un trek fabuleux qu’il faut avoir réservé plusieurs mois à l’avance et qui risquait d’être compliqué pour les petites gambettes de nos deux pucinettes. C’était bien avant que le voyage ne transforme Elise et Juliette en randonneuse de haute altitude. La seconde, pour les touristes fortunés, ou pressés, partis à la découverte du Pérou pour trois semaines et qui n’ont d’autres choix que de payer le prix honteusement élevé du train qui assure la liaison entre Cusco et Agua Calientes et qui, pour nous, représentait le prix de dix jours de voyage en mangeant au resto matin,midi et soir (250 $ par personne). 

L'effervescence d'une gare ferroviaire au milieu de la jungle

Et enfin, la dernière solution plus économique, consistait à rejoindre le village de Santa Theresa en « collectivo », à suer à l’arrière d’un combi dont la ventilation avait rendu l’âme, l’estomac au bord des lèvres, et à enchainer les virages pour passer le col à 4300 mètres d’altitude, avant de rejoindre la centrale électrique, point de départ de notre trek de l’Inca à nous. Onze kilomètres de marche, le long de la voie ferrée (les sans le sous vont à pied et regarde passer le train), au cœur d’une forêt tropicale luxuriante à longer le rio Urubamba et à se faire dévorer par une nouvelle espèce suceuse de sang : les mouches des sables,  encore plus fourbes que les moustiques qui ont au moins la décence de ne pas ressembler à un vulgaire moucheron et de prévenir qu’il a soif d’hémoglobine. Les piqures de ces satanées bestioles nous laisseront un souvenir cuisant et urticant pendant plusieurs jours, et nos bras et nos jambes resteront marqués comme le visage d’un adolescent en pleine poussée d’acné. Nous finiront par arriver en fin d’après midi à Aqua Calientes, une petite ville dont la seule fonction est d’héberger, de nourrir et de véhiculer les touristes vers le Machu Picchu, et qui nous a fait penser, un temps à une station de ski, la neige et le froid en moins.

Le Machu Picchu se mérite, et le réveil nous cueille en plein sommeil vers 4h30 pour avaler les 1700 marches qui nous séparent encore de ce lieu chargé d’histoire. Les premiers mètres sont pénibles, mais l’excitation monte à mesure que nous avalons le dénivelé.  Encore quelques mètres et nous arrivons enfin (nous et des centaines d’autres touristes du monde entier arrivés pour la plupart en bus), à l’entrée d’un des site les plus célèbre classé par l’UNESCO.
On a tous déjà vu sur des reportages télévisés, sur internet ou sur d’interminables séances diapo, des photos de ce lieu mythique et on a tous pensé, qu’un jour ce serait extraordinaire de le voir de près. Mais au moment de pénétrer sur le site, j’avoue m’être demandé, devant le monde qui se pressait à l’entrée, si la magie allait opérer et si j’allais éprouver les mêmes sensations qu’en découvrant le temple de Borobudur au levée du soleil en Indonésie ou la plaine des sables pour la première fois. Mais à peine les barrières franchies, la chance est avec nous, le ciel est dégagé et pas une ombre ne vient gâcher ce moment magique où, pénétrant sur le site, le soleil se lève pour embraser les ruines de la plus célèbre des villes incas. La lumière est magnifique et le spectacle est tel qu’on oublie  vite que nous sommes plusieurs centaines à le contempler. L’émotion est entière et je me cache vite derrière mon appareil photo pour immortaliser ce moment qui, je le sais maintenant, restera gravé dans ma mémoire et dans celle de toute ma petite famille.  

Le Machu Picchu au levé du soleil



La foule n’a pas encore envahi le site. Il est encore tôt et nous découvrons au premier plan les terrasses étagées qui servaient à la fois pour les cultures mais également pour stabiliser le site, en équilibre au sommet d’un piton rocheux. Au second plan,la ville s’étend sur plusieurs niveaux avec ses temples, ses enchevêtrements de ruelles étroites et ses habitations en contre-bas, remarquablement conservées pendant plus de 400 ans par la forêt tropicale qui a envahi le site jusqu’à sa découverte en 1911. Enfin,au dernier plan se dresse majestueusement le Wayna Picchu, le plus célèbre des pitons rocheux, dont la position stratégique ne fait plus de doute tant il domine de toute sa hauteur la vallée de l’Urubamba.

Les terrasses avec le Cerro Picchu en arrière plan


Alors que le Machu Picchu se remplit d’une partie de ses 2500 touristes quotidiens, nous rejoignons notre guide (Elvis au drapeau vert), pour une visite guidée en espagnol qui durera deux heures et qui nous éclairera sur l’incroyable conservation du site, miraculeusement épargné par les conquistadors espagnols. L’hypothèse la plus probable serait que, se sachant menacés, les Incas aient décidé d’abandonner le site pour se réfugier dans une autre place forte du nom de Wilcabamba. Comme il n’existe aucun écrit sur la culture Inca, le site est tombé dans l’oubli et n’était connu au moment de sa découverte et de sa révélation au grand public, que par quelques paysans quechuas, qui cultivaient les terrasses du site, la majeure partie étant envahie sous 400 ans de forêt tropicale dense et protectrice.

Vers 10h00, alors qu’il n’est plus possible de prendre une photo sans imprimer sur le capteur quelques dizaines de touristes dans des poses variées devant chaque monument du site, nous débutons l’ascension du Cerro Picchu, la montagne qui s’élève à plus de 700 mètres au dessus du Machu PIcchu, et qui permet d’avoir une vue exceptionnelle sur le 15ème siècle au temps des Incas. La montée est raide avec des marches hautes comme une demi-pitchounette et sous un soleil de plomb. L’épisode Huaraz nous a heureusement été bénéfique, et nous atteignons après une heure d’effort le drapeau Inca  qui nous nargue depuis le début de l’ascension pour découvrir un panorama extraordinaire et pique niquer l’œil rivé sur ce trésor archéologique vue du ciel.


 La vue du Cerro Picchu sur le rio Urubamba

Lorsque nous descendons vers 14h00, le site s’est progressivement vidé de la foule qui quelques heures plus tôt se bousculait dans les allées du Machu Picchu. Exit les Elvis aux drapeaux verts, les hordes de touristes asiatiques pressés et les flots d’autres touristes de tout bord dont les circuits organisés et minutés restreignent considérablement la liberté de flâner. Tout ce joli petit monde s’en est allé rejoindre le bus puis le train qui doivent les ramener sur Cusco ou ailleurs afin de poursuivre la découverte du Pérou au pas de course (quel luxe d’avoir du temps… !!). Nous avons profité de ce moment pour monter voir la maison du gardien et prendre cette fameuse photo qui figure sur toutes les devantures d’agences de voyage ou sur toutes les couvertures d’ouvrages traitant du Pérou et des Incas et qui effectivement représente un des plus beaux points de vue de cette merveille architecturale. 

Une des plus belles vues du Machu Picchu


Puis nous avons continué de flâner, paisiblement en famille,  profitant des rayons du soleil couchant qui, comme le matin, illuminent de nouveau les vieilles pierres du site. Nous avons redécouvert les terrasses étagées, la place principale désertée, le temple du Soleil, le temple du Condor dont les rochers disposés naturellement rappellent les ailes déployées de ce géant des airs et les habitations en aval et leurs dédales de ruelles étroites et sinueuses. 

Le temple du Condor

Et après on se retrouve à garder des lamas quand sa fille est en vacances!









El Pachapapa!



Avant de quitter le site, nous aurons la chance de croiser, en pénétrant dans la maison de l’Inca, une colonie de chinchillas qui profitant de la chaleur des derniers rayons du soleil et du calme de cette fin de journée, nous ont gratifié d’un immobilisme prudent propice à de jolies photos.

Un chinchillas Inca

A la fermeture du site, nous rejoindrons Agua Calientes à pied, les jambes lourdes et sous un ciel menaçant, mais avec des souvenirs plein la tête et avec le sentiment d’avoir profité pleinement de cet incroyable site archéologique et d’avoir eu la chance de le découvrir  dans des conditions exceptionnelles du fait notamment d’une grande liberté d’action que nous confère ce long périple familial. Le retour se fera par le même chemin,nos pensées s’attardant encore sur cette formidable découverte alors que déjà notre route nous mène tranquillement vers un  autre trésor andin : Le lac Titicaca.















2 commentaires:

  1. ouahou merci pour toutes ces belles descriptions et ces magnifiques photos.
    Les thermes d'aqua calientes ne vous ont pas tenté?
    Profitez bien les loulous
    bisous
    laure

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  2. bravo pour les photos et la performance et bel exemple de sagesse Qu'il est bon d'avoir du temps Bisous et bon anniversaire a qui tu sais. Grand pere

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