Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois

Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois
Equateur, Pérou, Bolivie et Chili en famille

dimanche 11 octobre 2015

du 25 au 29 sept : Puno et le lac Titicaca

 5h00 du matin, nous arrivons enfin à Puno sur la rive ouest du plus haut lac navigable du monde : le lac Titicaca qui sépare le Pérou de la Bolivie voisine et qui est alimenté en permanence par les eaux pluviales et la fonte des neiges de la cordillère des Andes. L’aube est proche, mais pour nous, elle n’annonce pas une journée très active, tant le sommeil a été dur à trouver pour certains malgré les sièges partiellement inclinables du bus. Nous rejoignons rapidement l' hôtel Duque Inn pour sombrer de nouveau dans le seul lit matrimonial disponible à cette heure où le petit déjeuner est à peine d’actualité.Seuls Juliette et moi, qui avons un poil mieux toléré les virages du trajet Cusco/Puno, avons l’énergie de grimper sur la terrasse de l’hôtel qui domine la ville pour admirer le lever de soleil sur ce lac mythique. Les quelques marches que nous devons grimper pour admirer ce spectacle, nous rappellent que nous sommes à plus de 3800 mètres d’altitude même si la démesure de ce lac nous donne plus l’impression d’être arrivés dans une station balnéaire au bord de l’océan (190 kms de long pour 80 kms de large avec une profondeur maximale de 327 mètres). Les côtes sont très découpées et les sommets qui bordent les rives sont secs et pelés, exsangues de toute végétation. 

Puno au lever du soleil

L’après midi, nous nous extirpons péniblement de notre chambre d’hôtel, en se faisant un peu violence pour aller découvrir la ville et tenter d’y voir un peu plus clair sur le programme des jours suivants. Nous errons dans la ville de Puno, qui en soit ne présente pas un intérêt phénoménal, et nos pas finissent pas nous conduire sur les rives du lac, où embarquent tous les bateaux qui desservent les iles du lac Titicaca côté Péruvien. De nombreuses agences proposent des packs tout compris avec visite des îles, nuit chez l’habitant et exploration au coucher du soleil de temples dédiés à la déesse de la Terre et au dieu Soleil, y compris les fameuses îles Uros : îles artificielles fabriquées à partir des ajoncs du lac. Les guides et la lecture de différents blogs conseillent plutôt d’essayer d’organiser ce circuit par nos propres moyens afin d’éviter le phénomène de groupe et surtout permettre une meilleure rétribution des habitants des îles qui logent et nourrissent les touristes. Sur l’embarcadère, nous avons la chance de nous renseigner d’emblée auprès d’une association de tourisme équitable qui nous propose un billet de bateau flexible valable 15 jours pour nous rendre sur les îles d’Amantani et Taquilé avec la possibilité d’hébergement  chez l’habitant tout en lui versant directement le prix de la pension complète sans passer par une agence. Cette proposition nous sort enfin de notre léthargie diurne, qui nous voyait hésiter depuis le début de l’après midi sur le programme à venir, et nous optons pour passer deux nuits chez l’habitant sur l’île d’Amantani, située à trois heures de bateau de Puno, en espérant que nos progrès en espagnol suffiront à créer du lien avec cette famille qui aura la charge de nous héberger.
Le soir, nous extirpons de nos sacs à dos respectifs, nos plus beaux atours pour aller manger à " La Table de l’Inca", un  restaurant dans le centre de Puno que nous a chaudement recommandé Pascal un chef canadien rencontré à Huaraz et qui selon lui était une des meilleure table du Pérou. Pascal, si tu nous lis, soit remercié pour ce super tuyau, car ce fut effectivement un grand moment culinaire de notre périple familial. Deux jeunes chefs lyonnais qui dans cette petite ville perchée en pleine cordillère des Andes revisitent les standards culinaires péruviens en les assaisonnant d’une pointe de gastronomie française (comme par exemple le lomo saltado à la bourguignonne) pour la plus grande joie des touristes qui lassés un temps du riz et des patates profitent pour un prix défiant toute concurrence du savoir faire de ces magiciens de la cuillère en bois.

Le lendemain, nous partons vers 8h30 pour les îles Uros, avec en tête la description que nous avons lu sur plusieurs blogs et la certitude d’y retrouver une flopée de touristes alpagués dès leur arrivée par des pseudo habitants en costumes traditionnels pour acheter l’artisanat local garantie made in Uros . En fait la surprise est de taille, car nous débarquons de notre petit bateau sur une minuscule  île de « Totoro » (les ajoncs du lac), où résident deux familles qui nous accueillent en chanson et avec le sourire pour nous expliquer la fabrication de ces îles artificielles et flottantes. A l’aide d’une petite maquette, la « présidente » de l’île nous explique comment les habitants encrent au fond du lac de gros blocs de racines par dessus lesquels sont empilés en quinconce plusieurs couches de Totoro renouvelées dès que les couches profondes pourrissent. Nous marchons sur ce tapis de roseaux, nous enfonçant légèrement avec une petite pointe d’appréhension quand à la stabilité du sol que nous foulons du pied (je suis déjà passé au travers de chaises censées être très solides et depuis les surfaces végétales tressées m’angoissent). Mais non, ça tient et rassurés nous embarquons pour une petite ballade à bord d'une barque construite également en Totoro (les îles flottent, il n’y a pas de raison que les barques ne soient pas de la même trempe), pour un excellent souvenir de navigation silencieuse sur le lac le plus haut du monde. Nous resterons une bonne heure sur l’île à profiter du calme et de la bonne humeur du "président"et de sa petite famille avant de quitter les îles flottantes pour Amantany que nous attendrons après près de trois heures de navigation, sur l’heure du midi.

Les îles Uros

Le comité d'accueil 


Les différentes déclinaisons de l'utilisation du "Totoro" 

Ca flotte!!!







Nous sommes accueillis par Fernando qui nous invite à grimper les contreforts du village « El Pueblo », pour rejoindre sa maison où nous attend Mathilde sa femme, Maribel et Deslie Dania ses deux filles qui ont l’âge d’Elise et Juliette, sa belle fille et ses deux petites filles : Melissa, deux ans et Lys neuf mois et la grand-mère dont l’esprit bat la campagne depuis plusieurs années et dont le regard vide et inexpressif est un poil impressionnant.  La communication n’est pas toujours facile au début, une partie de la famille ne parlant que l’aymara, et une certaine gène s’installe quand nous constatons qu’à quatre, nous mangeons sur la seule table de la cuisine tandis qu’eux se tassent sur des bancs près du foyer. Mais bien vite, et comme souvent c’est par l’intermédiaire des enfants que le dialogue s’installe et rapidement les filles partagent en espagnol, les jeux de Maribel et de Desli : Volley ball, balle au prisonnier, la marchande de fleurs,le tout devant la grand-mère stoïque et d’un immobilisme à faire peur. J’ai craint le pire quand j’ai vu les poules lui picorer les jambes sans déclencher chez elle la plus petite forme d’une quelconque réaction.
Elise et Juliette font rapidement des progrès en espagnol et Elise tente même d’expliquer les échecs à Maribel, ce qui n’est pas une mince affaire. Heureusement qu’on a notre petit dictionnaire : el péon (le pion), el loco (le fou), saltar (sauter), avancar como un « éLé » (avancer en L) por el caballero…

Melissa


Lys sur le dos de sa maman



Le lendemain, nous sommes quasiment les seuls touristes sur l’île, les autres étant repartis le matin très tôt pour visiter l’île de Taquilé, et nous apprécions de grimper seuls au milieu des terrasses étagées pour atteindre les deux points culminants de l’île d’où la vue sur le lac et les contreforts est superbe. Nous verrons alternativement les temples dédiés à la déesse de la Terre : Patchamama et au dieu du Soleil : Patchatata, sans croiser âme qui vive, excepté quelques femmes arpentant les sentiers pavés de l’île tout en filant la laine d’alpaga et quelques villageois préparant la terre pour les cultures à venir.





La vue sur le lac du temple de Pachatata




Les deux soeurs en communion avec la nature et la beauté du lac 

Le soir, nous aurons la chance de voir dans son intégralité une éclipse totale de lune, dans un  endroit où il y a, la nuit le moins de lumière parasite. La lune entièrement masquée par l'ombre de la Terre laissera la place à un magnifique ciel étoilé; l'occasion pour Elise de sortir la carte de l'hémisphère sud,sortie tout droit du manuel des castors juniors. 

Le début de l'éclipse de lune



Quelques heures plus tard, 

La vie sur Amantany, isolé à près de 4000 mètres d’altitude et à plus de trois heures de navigation de la ville de Puno demande une certaine organisation et chaque membre de la famille prend part aux taches quotidiennes du foyer. Fernando est aux champs toute la journée  et s’occupe d’approvisionner la maison, Matildé est aux fourneaux très tôt le matin et elle y épluche inlassablement  des patates qui composent une grande partie du menu quotidien de la famille, la belle fille s’occupe de la gestion et de l’accueil des touristes au domicile, les deux filles s’occupent de leurs petites nièces quand les devoirs et l’école leurs laissent un peu de temps et la grand-mère garde le poules et les nourrit en leur donnant un peu de ses mollets.
Au final, nous serons accueillis comme des rois pendant ces deux jours et avec le temps et un peu de patience et surtout grâce aux filles pour qui jouer reste le plus important que ce soit en français ou en espagnol, nous parviendrons à  nous comprendre un peu mieux tout en profitant d’une des plus belles vues sur le lac Titicaca.



Le dernier jour,nous rejoindrons en bateau la « peninsula » afin de reprendre  un colectivo pour Puno, puis un Bus pour notre dernière étape Péruvienne : Arequipa et le canyon de Colca.

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