Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois

Equateur, Pérou, Bolivie et chili sur les ailes du condor pendant 5 mois
Equateur, Pérou, Bolivie et Chili en famille

vendredi 18 septembre 2015

du 03 au 07 sept : Immersion en forêt Amazonienne

Après un voyage aussi long pour rejoindre Iquitos, il s’agissait de ne pas se tromper d’agence pour l’organisation de notre périple dans la jungle amazonienne. L’offre proposée va en effet du stage de survie en pleine brousse en slip, la machette à la main au lodge tout équipé avec Wi-Fi, visite de zoo avec tarentule apprivoisée et la certitude de se retrouver avec un charmant boa constrictor autour du cou et véritables "faux indiens" en costumes traditionnels avec pseudo séance de chamanisme de groupe.  L’exercice n’est pas évident et le choix se fait vraiment au feeling  à l’écoute du discours bien rodé des directeurs d’agence et après visionnage de l’incontournable album de photos présentant les différentes réjouissances du séjour. Des touristes en maillot de bain, une tarentule sur l’épaule et un serpent peint sur le front c’est non, par contre un quidam habillé en long, bottes au pied, maculé de boue et bombe de répulsif à moustique à la main, on valide. En ce qui nous concerne, Walter a eu le discours le plus proche de nos attentes et nous avons eu la chance de rencontrer deux français dans l’agence qui nous ont dit ce que nous avions envie d’entendre. Alors voilà, nous avons débarqué le mardi 1er septembre de l’Edouardo VIII, et le 03 sept à 9h00, nous embarquerons à nouveau, sur une petite barque plus rapide cette fois, pour rejoindre un petit bras de l’Amazone, le rio Tapira sur les berges duquel se trouve le "lodge Chullachaqui", pour quatre jours et trois nuits dans la jungle amazonienne. Nous avons une journée de répit pour profiter à fond du calme de notre chambre dans l’hôtel Solimoës, d’autant que la journée du lendemain promet d’être mouvementée à Iquitos. Une grève générale est annoncée pour dénoncer l’odieuse exploitation du pétrole Amazonien par des compagnies sans scrupule qui, en déversant des tonnes d’hydrocarbure dans les rivières alentours détruisent au quotidien une part non négligeable de la flore et de la faune environnantes, en plus d’être responsable d’une multitude de pathologies chez les populations qui vivent du fleuve et ingèrent le produit d’une pêche contaminée. Après une recherche rapide sur internet et la lecture du rapport du CCFD et du secours catholique (http://www.bastamag.net/Un-rapport-pointe-du-doigt-les-consequences-de-l-industrie-petroliere-au-Perou), on apprend que les compagnies en question sont franco-britanniques et comme pour chaque affaire de pollution ou d’atteinte à la santé de la population, on y parle ouvertement de corruption, de rapports falsifiés et de mépris du respect de toute législation sur l’environnement, la préservation des espèces et l’habitat traditionnel.
Tout s’est passé tôt le matin, mais à notre réveil les rues sont couvertes de déchets et de débris de verre, une coccinelle brule au milieu d’un carrefour et tous les magasins ont fermés leurs devantures. Le calme est toutefois revenu dans l’après midi et les petites rues ont été nettoyées, bloquées  et reconverties en terrain de foot et de volley où s’affrontent les habitants du quartier jusque tard le soir. L’ambiance est plutôt festive tant qu’on n’essaie pas de s’approcher trop prêt de la « plaza del armas », où des affrontements ont encore lieu. La grève doit durer deux jours, et notre départ le lendemain pour rejoindre la forêt est plutôt bienvenue.
Bien que l’accès au port soit légèrement plus compliqué, nous finissons par rejoindre notre embarcation et après deux heures de navigation sur l’Amazone, nous nous engageons enfin dans un petit bras de rivière d’à peine plus de 20 mètres de large. C’est comme si le rideau s’était levé et que la pièce tant attendue venait de commencer. De chaque coté du rio, la végétation est dense et une multitude d’oiseaux s’affolent et s’enfuient à l’approche du bateau. En quelques minutes nous voyons s’envoler des faucons à têtes jaunes, des éperviers, des martins pêcheurs aux couleurs éclatantes, des échassiers blancs aux allures d’ibis et une foule d’autres volatiles étranges qui semblent sortis tout droit des imagiers animaliers qu’on adorait feuilleter gamin. Encore quelques minutes de navigation et nous découvrons notre grande cabane sur pilotis, plantée à la lisière de cette immense forêt au bord du rio,  dont les moustiquaires remplacent les fenêtres  et présagent de combats à venir, nocturnes et diurnes, avec cette détestable espèce suceuse de sang et pourvoyeuse de pallu. On a tous débuté la malarone, mais ça ne préserve en rien des piqures et des démangeaisons à venir d’autant que les moustiques semblent ici beaucoup moins sensibles au effet des répulsifs.

Les cases flottantes du quartier de Belen


Le rio Tapira

Le lodge Chullachaqui

Le temps de chausser nos bottes (indispensables à toute excursion dans la jungle), et nous nous immergeons en pleine forêt avec la consigne de ne toucher à rien  afin d’éviter toutes mauvaises rencontres piquantes, urticantes, mordantes potentiellement dangereuses voir mortelles. Nous garderons donc les mains dans nos poches pour découvrir des arbres immenses qui s’élèvent droit vers le ciel à la recherche de la lumière, des ficus étrangleurs qui après avoir étouffé leur hôte s’épanouissent en un enchevêtrement dense de racines, repère d’une multitude d’insectes aux dards acérés, d’espéces étranges aux troncs hérissés d’épines, le tout avec de la boue jusqu’aux genoux et arborant le sourire caractéristique du touriste qui sait qu’il est exactement à l’endroit où il avait toujours rêvé de se trouver un jour. Cette journée sera également l’occasion de voir plusieurs colonies de singes virevoltant à la cime des arbres et de faire connaissance avec un petit paresseux domestique friand de caresses et qui semblait sourire dès qu’il avait l’occasion de s’accrocher pour un câlin. Malheureusement ses congénères sauvages sont restés bien cachés et nous n’aurons pas l’occasion des les voir endormis tête en bas, dans leur milieu naturel.  



Gardons les mains dans les poches


Je voudrais un câlin

Cuidado a los manos, c'est très douloureux!


quelques êtres inoffensifs de cette forêt hostile

Le soir, après une douche en compagnie d’une grenouille venue prendre le frais, de chauves souris en panne de radars et après un combat perdu d’avance avec quelques moustiques malins ayant trouvé les failles des moustiquaires d’un autre âge, nous nous endormons paisiblement bercés par la douce mélopée de l’activité nocturne de la forêt.

Les habitants des douches

Le lendemain, nous repartons bottes aux pieds et après plusieurs traversées épiques de rivières boueuses en équilibre sur des troncs ou à l’aveugle en tentant de repérer les rondins sous l’eau qui nous éviteront de nous enfoncer jusqu’à la taille dans une eau opaque et peuplée, nous arrivons au bord d’un bras de rivière pour embarquer dans une pirogue creusée à même le tronc pour l’exploration d’une lagune  qui, d’après Niltong notre guide, est le lieu idéale pour tenter de croiser la route du puissant anaconda et de quelques caïmans sournois nageant entre deux eaux. Nous ne verrons rien de tout cela, mais la pirogue glissant au fil de l’eau, nous conduira de nouveau vers une colonie de singe que nous avons regardé longuement bondir d’un arbre à l’autre, à la demeure de deux iguanes nullement impressionnés par notre approche et vers un lieu où fleurissent des nénuphars géants dont les fleurs blanches odorantes sont un met de luxe pour les colibris. Nous verrons également quelques oiseaux magnifiques notamment des aigles, des pics verts et des charognards de la famille des condors à l’envergure impressionnante, sans toutefois égaler leurs célèbres congénères.  



Euh! j'y vais mais j'ai peur!








Après trois jours dans la jungle


L’après midi nous irons nous baigner en famille dans l’Amazone pour la plus grande joie des filles sans toutefois bien comprendre pourquoi il n’était pas dangereux de se baigner à cet endroit alors que quelques centaines de mètres plus loin nous irons pécher le piranhas le lendemain. Quelques dauphins roses d’Amazonie viendront nous saluer au retour vers notre cabane en bois et  ses moustiques.  


Le seul endroit de l'Amazone sans piranhas.


Le soir, à l’heure ou les touristes normaux se préparent à s’enrouler sous les couvertures pour un repos bien mérité, nous nous sommes préparés pour une exploration nocturne de la jungle en essayant de ne laisser qu’une aire de pique nique limitée aux moustiques devenus encore plus voraces à la nuit tombée. La gore-tex fermée et capuche rabattue sur le visage, nous nous enfonçons dans la forêt à la lueur des seules lampes frontales, marchant silencieusement à l’écoute du moindre bruit et de nos sensations mêlant excitation et une pointe d’anxiété. La jungle est encore plus impressionnante la nuit et y pénétrer pour tenter de voir des mygales, des serpents ou des grenouilles  venimeuses fluo à quelque chose de magique et de surréaliste. Avec un effort d’imagination, je peux presque entendre Pierre Arditi commenter notre progression en voix off. Toujours les mains dans les poches, nous croiserons deux magnifiques tarentules en chassent, impressionnantes et velues et une petite grenouille tout ce qu’il y a de plus normale fuyant à notre approche. Dommage, avec Fred dans notre groupe, je m'étais au moins attendu à tomber sur un gros crapaud de la taille de ceux décrits dans les "Contes de la rue Mouffetard".

Non, on est pas à la montagne!


Le troisième jour, nous sommes partis à la pêche aux piranhas. Pour ce genre de pêche, pas de ver, pas de canne à moulinet perfectionné, mais seulement une branche de bambou, un gros hameçon et quelques bons morceaux de poulet. Après avoir pas mal nourri ces charmantes petites bêtes aux dents incroyablement pointues (surtout Fred et moi d’ailleurs), qui se montrent rusées et voraces, Elise et Juliette ont réussi à maitriser la technique du ferrage  pour ramener à bord de la pirogue deux ou trois piranhas et un énorme poisson chat tandis que Fred et moi assistions, désemparés à la disparition régulière de nos appâts, manquant régulièrement d’embrocher quelqu’un avec nos hameçons en tentant  d’éviter l’humiliation de devoir dépendre de nos filles pour manger. Le soir nous avons pu déguster notre pêche et,le poisson chat et le piranhas cuisinés à la mode amazonienne par Linda, la cuisinière, étaient vraiment délicieux.

Elise, la reine de la pêche au poisson chat


                                  


Le lendemain après une énième séance de pêche et une ultime baignade dans l’Amazone il est temps de rentrer rejoindre notre hôtel sur Iquitos. J’avoue avoir ressenti de façon fugace une pointe de frustration au décours de notre aventure dans la jungle, regrettant de ne pas avoir vu plus d’animaux et ayant  l’impression que notre guide manquait de motivation et de connaissance pour nous faire découvrir les secrets de la forêt. Mais en y repensant, il est possible qu’avec des enfants, le responsable de l’agence respecte un minimum de consignes de sécurité et que notre parcours dans la jungle ait été un tant soit peu différent de celui d’Alex et Willy, par exemple, un couple de français rencontré au lodge qui, en quête d’aventure extrême, ont exploré la jungle pendant 5 jours hors des sentiers battus, et vu bien plus d’animaux que nous, mais qui renoncerons le soir de leur première journée de survie dans la foret amazonienne, épuisés, piqués, mordus avec la sensation d’avoir atteint les limites de ce qu’ils étaient près à endurer. Et en famille, il est clair que le seuil de tolérance est moindre et qu’il était primordial de toujours garder la dimension plaisir pour nous et les filles au cours de  cette aventure amazonienne. Passé ce petit moment de blues, dont l’origine est peut être tout simplement qu’après 15 jours de voyage, notre périple amazonien se termine, je repars pleinement satisfait en ayant l’impression comme le reste de la petite famille Poupel, d’avoir vécu un moment unique.

C'était vraiment magique !

9 commentaires:

  1. Coucou Juju c'est Lou,j’espère que ça va .Tu me manques revient vite !!!

    RépondreSupprimer
  2. Coucou Julliette, c' est Claire, j'espère que tu vas bien? moi je vais bien à bientôt.

    RépondreSupprimer
  3. Coucou juju tu vas bien? Tu me manques beaucoup.Carla

    RépondreSupprimer
  4. Salut c'est Ismi ça va bien ou pas bien ?

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour Juliette c'est Ramona , j'espère que tu vas bien et que tu t'amuses bien. Tu nous manques beaucoup.

    RépondreSupprimer
  6. Coucou Juliette ! Ca va? Tu passes de bonnes vacances?

    Lisa

    RépondreSupprimer
  7. Coucou c'est Mélanie, tu vas bien a bientôt.

    RépondreSupprimer
  8. Salut Juliette, ça va ? Sa se passe bien la-bas ?

    RépondreSupprimer
  9. Y avait pas de raies électriques et des anacondas en plus de piranhas??
    bisous

    RépondreSupprimer